AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Yves Bert, ce petit garçon dont on a lâché la main
Survenue le 3 février 1977 à Lyon, la disparition du petit Yves Bert, 6 ans, a bouleversé la France. Il s'agit aujourd'hui de l'un des plus vieux cold-cases de France.
Aujourd'hui, il aurait 50 ans. Yves Bert, 6 ans, a disparu le 3 février 1977 après avoir quitté l'école Mazenod, dans le 3ème arrondissement de Lyon. Ce jour-là, et comme tous les autres jours, son frère Yannick, 9 ans, l'attendait à la sortie de l'école, mais Yves n'est jamais venu retrouver son frère. Pourtant, le blondinet a bien passé la grille de son école. Selon le concierge, il a même quitté l'établissement main dans la main avec une petite fille, avant de la lâcher pour disparaître dans la nature. Depuis, rien. Pourtant, tout a été tenté pour pour retrouver la trace du petit garçon...
Dans les heures suivant la disparition d'Yves, des milliers d'affichettes sont placardées dans les rues de Lyon. La brigade des mineurs quadrille la zone, fouille les caves, lance un appel à témoins... en vain. En l'absence de preuve et de témoignage exploitable, l'enquête piétine rapidement. Mais un premier rebondissement intervient quatre mois plus tard, en juin 1977. Après la découverte du corps d'un enfant dans le Rhône, Thérèse Deleuze, la mère d'Yves, est convoquée à la morgue. Malheureusement, l'état de décomposition avancé de la dépouille ne permet pas à la maman de reconnaître le visage de son fils. Sans certitude, cette dernière dit qu'il ne s'agit pas d'Yves. Les techniques d'analyses ADN ne sont pas encore au point à l'époque, alors l'enquête se poursuit...
Des lettres anonymes porteuses d'espoir... en vain.
Le 24 juillet 1978, une nouvelle péripétie redonne espoir à la famille Bert. Thérèse et Jacques, les parents du petit garçon, reçoivent une lettre d'aveux anonyme. "Je me permets de vous écrire pour vous faire savoir que j'ai de très bonnes nouvelles de votre fils... Ne pouvant avoir d'enfant, nous avons eu recours à ce mode d'enlèvement... Le remords nous tenaillant, nous avons décidé de vous rendre votre enfant", dit la lettre. L'expéditeur donne un rendez-vous téléphonique aux parents à la gare de Lyon Perrache, mais l'appel n'arrivera jamais. En tout, cinq lettres seront envoyées aux Bert, mais aucune ne permettra aux enquêteurs de remonter jusqu'à son auteur.
Malgré une réouverture en 2009 et de nouvelles expertises scientifiques, l'affaire Yves Perrin reste non élucidée. Quarante-cinq ans après, Thérèse Deleuze s'accroche toujours à l'espoir de découvrir la vérité. "Le plus difficile pour une mère, c'est de ne pas savoir", confia-t-elle en 2017 dans les colonnes du Parisien. "C'est ce doute terrible. Je n'ai rien. J'ai 70 ans, j'ai peur de mourir sans savoir. Et il faut aussi que Yannick sache." Yannick, lui, a "fait sa vie et a des enfants", mais toute la famille reste hantée par le souvenir d'Yves, dont la petite main d'enfant a été lâchée beaucoup trop tôt.
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