Tirs mortels sur le Pont-Neuf à Paris : le témoignage d'un policier face à une situation similaire
Des policiers revendiquent le droit à la présomption de légitime défense en toutes circonstances, lundi 2 mai. "Qui peut penser, aujourd'hui, qu'un policier se lève le matin et décide de tuer quelqu'un ?", s'agace Fabien Vanhmelryck, secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale. Dimanche 24 avril, sur le Pont-Neuf à Paris, un fonctionnaire a tiré sur un homme qui refusait d'obtempérer durant un contrôle, tuant le conducteur et un passager du véhicule. Selon des témoignages et l'analyse balistique, le policier aurait continué à tirer, alors qu'il n'était plus en danger immédiat.
"Est-ce qu'on peut tirer ou pas ?"
Avoir une fraction de seconde pour décider, c'est ce qu'a vécu un policier, en juillet 2019. Il témoigne. Il tentait d'arrêter une voiture qui refusait un contrôle, et a été trainé sur 200 mètres. "Le véhicule a percuté une palissade en bois, donc trauma crânien, fracture fémur. La portière du conducteur s'ouvre, j'arrive tant bien que mal à dégager mon bras qui était sous les bouts de fer", raconte le policier anonyme. Il sort ensuite son arme, et se demande s'il doit tirer. "La légitime défense, tous les fonctionnaires la connaissent, sauf qu'on se pose toujours la question, sur un dixième de seconde : est-ce qu'on peut tirer ou pas ?", poursuit-il. Il n'a finalement pas tiré. Il est en arrêt de travail depuis près de trois ans.