Coupe du monde de rugby : face aux Samoa, les Pumas n’ont plus droit à l'erreur
Sévèrement battus par l’Angleterre, les Argentins disputent, vendredi, un match décisif contre les Samoa pour leur qualification en phase finale de la Coupe du monde de rugby. Ils s’attendent à un combat très difficile contre une équipe redoutable bien décidée à créer l’exploit.
L'entraîneur des avants de l’équipe argentine aime la franchise. "La défaite contre l’Angleterre nous a fait mal et nous a touchés dans notre orgueil", a déclaré Andres Bordoy après la sévère déconvenue que les Pumas ont vécue le 9 septembre lors de leur entrée dans cette Coupe du monde de rugby (10-27). Une défaite concédée face à une équipe anglaise pourtant rapidement réduite à 14.
Cet ancien pilier, passé en France par les clubs de Brive, la Rochelle et Pau, a ajouté que l’autocritique était toujours positive, soulignant les nombreux secteurs dans lesquels les Argentins ont failli face aux Anglais. Des Pumas qui pensaient pourtant pouvoir dominer un XV de la Rose donné moribond, surtout après leur exploit réalisé en novembre 2022 à Twickenham où ils avaient battu l’Angleterre (30-29).
Le scénario a été tout autre à Marseille et les Argentins ont besoin de se racheter pour leur deuxième match de cette compétition, cette fois contre les Samoa, vendredi 22 septembre. Un duel qui se déroulera de nouveau dans une ville de football plus que de rugby, comme le note l’envoyé spécial du quotidien La Nacion qui décrit les fresques en hommage au légendaire Oswaldo Piazza, un défenseur argentin qui a porté les couleurs de l’AS Saint-Étienne entre 1972 et 1979.
Les sorties touristiques n’ont pas beaucoup occupé les Pumas ces derniers jours tant la pression est grande pour cette équipe qui nourrit de grandes ambitions dans cette compétition. Elle se retrouve dans une poule D qui peut lui permettre d’envisager assez aisément une qualification en quart de finale. Mais elle doit pour cela absolument écarter son adversaire du jour, les Samoa, qui se situent dans le classement mondial à la 11e place, juste derrière l’Argentine.
Les Pumas misent sur l’expérience
La confrontation au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne s’annonce très physique au vu des joueurs îliens sélectionnés pour cette Coupe du monde. Face au Chili le 16 septembre, les Samoans ont su profiter de leur avantage physique pour mettre à la peine leur adversaire et l’emporter facilement (43-10) au terme d’une deuxième mi-temps de bon niveau. Mais ils savent que leur adversaire sud-américain du jour sera cette fois bien plus redoutable.
Les deux équipes se sont déjà croisées trois fois en Coupes du monde, toujours en phase de poule, avec un bilan de deux victoires pour les Samoa (en 1991 et 1995) et une pour l’Argentine en 1999. Des rencontres très anciennes qui ne permettent pas vraiment d’imaginer le scénario de la rencontre en terre stéphanoise et de prévoir son issue.
Les Pumas ont procédé à trois changements par rapport à l’équipe qui s’est inclinée contre l’Angleterre. Deux sont dus à des blessures, le deuxième ligne Guido Petti remplaçant Tomas Lavanini et le pilier Eduardo Bello prenant la place de Francisco Gomez Kodela qui sera tout de même sur le banc. Le troisième changement tient lui plus au besoin de compter sur des joueurs expérimentés au sein des lignes arrières avec la titularisation de Matias Moroni à la place du jeune Lucio Cinti. Nicolas Sanchez et Tomas Cubelli, tous deux âgés de 34 ans, feront partie des "finisseurs" appelés à rentrer pendant le match, tout comme le doyen Agustin Creevy, 38 ans, premier joueur argentin à avoir franchi le cap des 100 sélections.
L’Argentine s’attend donc à livrer un rude combat et elle compte sur ses joueurs cadres pour empocher une victoire qui lui permettra de se relancer dans cette Coupe du monde. Elle garde un magnifique souvenir de l’édition 2007, déjà organisée en France, qui lui avait permis de décrocher une inédite troisième place mondiale. Et elle rêve de se qualifier en phase de finale et de croiser la route du XV de France pour tenter de lui jouer un mauvais tour, comme lors de la finale de Coupe du monde de football en 2022.