Affaire Omar Raddad : cette piste cachée brûlante qu'on a voulu étouffer
Selon le livre, "Le Ministère de l'injustice", sorti le 16 mars dernier, une enquête secrète aurait été entreprise par les gendarmes au début des années 2000 dans l'affaire Omar Raddad.
En 1994, Omar Raddad est condamné à la prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal. Cette riche veuve avait été retrouvée morte en 1991 dans la cave de sa villa à Mougins dans les Alpes-Maritimes. La sexagénaire avait reçu de multiples coups de couteau. Au mur, les enquêteurs retrouvent des inscriptions en lettres de sang : "Omar m'a tuer", était-il écrit. Une faute d'orthographe qui deviendra tristement célèbre et qui sera au cœur de l'enquête. Omar, c'est le jardinier de la victime. Les enquêteurs seront alors convaincus qu'Omar Raddad a tué Ghislaine Marchal. En 1994, il sera condamné à 18 ans de prison, avant d'être gracié en 1998. Depuis Omar Raddad espère être innocenté de ce meurtre.
Dans un livre intitulé Le Ministère de l'injustice, paru le 16 mars dernier, les auteurs, Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon, ont évoqué une piste cachée dans cette affaire, qui aurait fait l'objet d'une enquête inachevée au début des années 2000, comme le rapportait Le Parisien, le 11 mars dernier. Une information qui n'étonne pas le criminaliste Roger-Marc Moreau : "Notre justice cherche depuis longtemps à circonscrire l'enquête exclusivement autour d'Omar Raddad et néglige volontairement toutes les autres pistes, même les plus probantes et les mieux étayées", affirme-t-il. Ce dernier évoque une affaire avec "de nombreuses zones d'ombre" qui fait suite à une enquête "complètement bâclée par le juge Jean-Paul Renard". Un juge qui sera par la suite radié de la magistrature pour avoir "perdu tous ses repères déontologiques", selon un rapport du Conseil supérieur de la magistrature.
La justice a décidé de rouvrir le dossier
En juin dernier, Omar Raddad a déposé une requête en révision du procès. Cette demande s'appuie sur des nouvelles analyses qui datent de 2019. Selon un expert, une trentaine de traces d'un ADN complet masculin n'appartenant pas au jardinier ont été retrouvées dans l'une des inscriptions faites avec le sang de la victime qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier. En décembre dernier, la justice a décidé de rouvrir le dossier.
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