Marche contre l'antisémitisme : "Le jour où le RN est devenu fréquentable pour les juifs"
À la une de la presse, ce lundi 13 novembre, les réactions aux rassemblements contre l’antisémitisme, hier, en France, où des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées, notamment à Paris. La poursuite de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, et son débordement régional. Une déclaration signée Guillaume Soro. Et de nouveaux noms d’oiseaux.
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A la Une de la presse, les réactions aux rassemblements contre l’antisémitisme, hier, en France des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées, notamment à Paris.
Le Parisien/Aujourd’hui en France se réjouit de cette mobilisation, «bien loin de la triste polémique», qui a agité la classe politique la semaine dernière. Libération salue, également, la mobilisation des Français, «malgré la présence contestée de l’extrême droite, le boycott de la France insoumise et l’absence» d’Emmanuel Macron, qui se serait trompé en pensant que «la marche allait être un échec retentissant» - «une volte-face ratée qui laissera des traces», selon Libé. Le Figaro estime également que la «place» du président était «dans le cortège» et que «c’était à lui de montrer l’exemple pour que soit préservée «l’unité des Français»». Emmanuel Macron, pris à partie, au passage, pour son positionnement sur le Proche-Orient: «La cohérence voudrait que le chef de l’état ne dise pas une chose et son contraire sur le Proche-Orient, fût-ce au nom du «en même temps»».
Pour L’Humanité, ce qui aurait «entaché» et même «souillé» la marche d’hier, c’est la présence du Rassemblement national de Marine Le Pen, dont la participation est qualifiée d’«obscène». «L’illusion d’une unité nationale»: pour L’Opinion, les manifestations d’hier ont offert «un condensé des affrontements actuels, entre une extrême droite belliqueuse et une gauche divisée».
En Allemagne, Der Spiegel souligne la présence de Marine Le Pen au défilé parisien, présenté comme «le moment où (la cheffe de file de l’extrême-droite) est devenue éligible, fréquentable pour les juifs». Le magazine observe que «l'absence d’Emmanuel Macron a dérangé bien plus» les participants à cette marche «que la présence de la plus importante nationaliste du pays» - ce qui, selon lui, «en dit long sur la manière dont l'antisémitisme, qui s'est manifesté sans retenue en France depuis le début de la nouvelle guerre au Proche-Orient, agite le pays et brouille sa politique». La Repubblica rappelle que Jean-Marie Le Pen, le père de Marine Le Pen, a été condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme - ce qu’ont tenu à rappeler également des militants du Golem, un collectif juif de gauche, attaché à dénoncer «la matrice antisémite du Rassemblement National». Le quotidien italien évoque un jour «qui restera peut-être dans les mémoires comme le jour où la cheffe de l'extrême droite (française) a définitivement achevé sa normalisation». Présence de Marine Le Pen, absence d’Emmanuel Macron: le journal britannique The Times évoque «le choix» du chef de l’Etat de «se ternir à l’écart» à la fois du débat sur la participation du RN et des critiques de l'opposition de gauche radicale. «Les Français presque unis contre la haine»: le journal suisse Le Temps cite la déclaration, samedi, d’Emmanuel Macron, qui a expliqué son absence par le fait qu’il n'a «jamais été à une manifestation quelle qu'elle soit» et que son «rôle est plutôt de bâtir l'unité (de la France) et d'être ferme sur les valeurs».
Pendant ce temps, la guerre entre Israël et le Hamas, se poursuit à Gaza. «Plus d’électricité, plus d’eau et plus beaucoup d’espoir à l’hôpital de Gaza»: The Guardian alerte sur la situation de l’hôpital Al-Chifa, où des bébés prématurés ont été placés ensemble pour se tenir chaud, en raison de la mise hors service des couveuses. D’après The Financial Times, les États-Unis «mettent en garde» Israël contre les tirs contre les hôpitaux de Gaza et lui demandent «de ne pas mettre en danger la vie des patients et des civils qui y ont trouvé refuge».
Les Etats-Unis annoncent, par ailleurs, une nouvelle série de frappes aériennes sur des «installations iraniennes» en Syrie - installations liées, par le Pentagone, cité par The Washington Post, à des dizaines d'attaques récentes visant les troupes américaines en Syrie et en Irak. Les milices iraniennes et pro-iraniennes en Syrie s'orienteraient, elles, «vers une escalade avec Israël», selon le site américain Foreign Policy, qui annonce une «montée en puissance» de «la réponse du soi-disant axe de résistance de Téhéran». Ce scénario semble accrédité par les deux dernières attaques en date du Hezbollah libanais, qui ont fait 18 blessés chez les civils et soldats israéliens, selon le journal israélien Haaretz, cité par L’Orient Le Jour. Le journal libanais, qui exprime sa colère après le sommet arabe et islamique de ce week-end, en Arabie saoudite - un «summum de l’hypocrisie, notamment quand le président syrien, «le boucher de Damas a dénoncé le «massacre israélien»».
Un mot, enfin, de la déclaration, hier, de l’ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro sur sa décision de mettre «fin» à son exil. Cette annonce laisse sceptique le site d’info burkinabé Wakat Sera, qui se demande «quand et comment» l’ex-chef du gouvernement, qui a été condamné à perpétuité pour «atteinte à la sûreté de l’Etat», qui a entamé «une fronde ouverte contre (le président) Alassane Ouattara» et qui veut aujourd’hui «devenir calife à la place du calife», va bien pouvoir rentrer dans son pays, où «en lieu et place de réjouissances grandioses», l’attend plutôt «la maison d’arrêt d’Abidjan, toute prête à lui ouvrir grand ses portes».
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous un papier du Monde sur une décision prise au début du mois par la Société américaine d’ornithologie. Celle-ci ne veut plus que des volatiles honorent des personnalités, surtout celles au passé raciste ou offensant – autrement dit, que les noms d’oiseaux ne fassent plus polémique. Tous les patronymes humains seront dorénavant remplacés par des particularités physiques des bestioles. La paruline de Wilson, du nom d’un général confédéré devient ainsi la paruline à calotte noire. La France pourrait peut-être finir par prendre le même chemin, d’après Le Monde - qui rappelle que déjà, le bécasseau de Bonaparte – nommé en mémoire du neveu de l’Empereur, Charles-Lucien - est devenu le bécasseau à croupion blanc. Un nom d’oiseau magnifique.
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