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Emmanuel Macron, présent "par la pensée" à la marche contre l'antisémitisme

Le président français a indiqué qu'il sera présent "par le cœur et par la pensée" à la marche contre l'antisémitisme prévue dimanche après-midi à Paris. Le président français Emmanuel Macron serre la main de la présidente de l'Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet lors d'une cérémonie à l'Arc de Triomphe, à Paris, le 11 novembre 2023. Emmanuel Macron a pris sa décision. Après avoir longuement hésité, le président français ne sera finalement présent que "par la pensée" à la "grande marche civique" dimanche 12 novembre à Paris contre l'antisémitisme, à propos de laquelle il a dénoncé "beaucoup de confusion" et de "récupération" politiques. "Je serai par le cœur et par la pensée" à cette marche qui vise à "bâtir l'unité du pays" face à la recrudescence des actes antisémites, a-t-il affirmé, après un dépôt de gerbe au pied de la statue de Georges Clémenceau, défenseur du capitaine juif Alfred Dreyfus et "père de la victoire" de la Première Guerre mondiale. Le chef de l'État présidait aux commémorations de l'Armistice de 1918. Il répondait à une femme se présentant comme une arrière-petite-fille du capitaine Dreyfus, qui lui disait être "déçue" par son absence à la manifestation. "Je n'ai jamais été à une manifestation quelle qu'elle soit", a-t-il justifié, désireux "d'être ferme sur les valeurs" et "d'agir, sinon je peux manifester toutes les semaines". Emmanuel Macron aura une expression pour les Français avant la marche de dimanche, a confirmé l'Élysée, sans en préciser la forme. Les actes antisémites sont en recrudescence en France depuis le début de la guerre au Proche-Orient déclenchée par les massacres du Hamas en Israël, le 7 octobre. "Beaucoup de confusion" et "de récupération" Contre l'antisémitisme, Emmanuel Macron a défendu une approche "universaliste", voyant "beaucoup de confusion" et "de récupération" à ce sujet.  Il avait déjà mis en garde contre tout amalgame entre "le rejet des musulmans et le soutien des juifs", visant l'extrême droite, dont la présence annoncée à la marche a suscité l'embarras à gauche et dans la majorité étant donné l'histoire du Rassemblement national (RN). La participation du RN, "un parti politique créé par les héritiers de Vichy", ce n'est "pas de l'unité mais de l'indécence", juge Olivier Véran dans Le Parisien. La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, considère pour sa part que la marche devrait "rassembler" les Français autour de "deux choses", le rejet à la fois de l'antisémitisme et du "fondamentalisme islamiste qui est une idéologie totalitaire". La France insoumise (gauche radicale) de Jean-Luc Mélenchon, accusé d'ambiguïtés sur l'antisémitisme, boycotte, elle, la manifestation du fait de la présence du RN, même si des Insoumis pourraient se ranger derrière d'autres initiatives dimanche. Le président des Républicains Éric Ciotti a, lui, demandé à Emmanuel Macron de "clarifier les motifs" qui l'ont conduit à ne pas venir dimanche, estimant que le "'en-même-temps' n'est définitivement plus praticable". Un "cri des consciences"  "Pour la République, contre l'antisémitisme" : c'est derrière cette banderole que les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, mèneront le cortège parisien, qui reliera le palais Bourbon et celui du Luxembourg, à partir de 15 h, au départ de l'esplanade des Invalides. Cette marche, sans prise de parole, se veut "un cri des consciences pour déclarer à la face du monde que la République française ne laisse pas, et jamais ne laissera, prospérer" l'antisémitisme, selon les présidents des deux chambres. D'autres rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de France. Le carré de tête à Paris réunira des personnalités "incarnant" la République, mais "pas de chefs de parti", avec au premier rang la Première ministre Élisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, les ex-présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy. Environ 25 ministres devraient marcher dimanche à Paris et une dizaine en province, selon Matignon. Un important dispositif de sécurité sera déployé avec "plus de 3 000 policiers et gendarmes" ainsi que "des unités d'élite mobilisées", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Les partis de gauche EELV, PS et PCF, ainsi que des associations de défense des droits humains et des organisations de jeunesse défileront derrière une banderole commune "contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme" dans une démarche de "cordon républicain" face à l'extrême droite. De nombreux représentants des cultes seront aussi présents. Avec AFP

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