"Hollande a déclenché la guerre au Mali" : polémique entre Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo
ÉLYSÉE 2022
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle de 2022, lors d'un meeting de campagne à Lyon, le 6 mars 2022.
Anne Hidalgo a dénoncé, lundi, une "réécriture de l'Histoire", après une déclaration de Jean-Luc Mélenchon lors de son meeting de dimanche à Lyon. Le candidat de La France insoumise avait alors affirmé que l'ex-président François Hollande avait "déclenché la guerre au Mali".
Polémique à gauche. Alors que Jean-Luc Mélenchon avait affirmé dimanche à Lyon que l'ex-président François Hollande avait "déclenché la guerre au Mali", Anne Hidalgo a dénoncé lundi 7 mars une "réécriture de l'Histoire".
Lors de son meeting, le candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle avait affirmé : "Si vous ne décidez pas, rappelez-vous que vous ne déciderez plus. Car celui qui est au pouvoir, comme celui qui l'avait précédé, ont déclenché la guerre au Mali, et vous n'en avez plus entendu parler, après qu'on ait voté une fois, pendant neuf ans."
Dans un tweet reprenant ses propos, Jean-Luc Mélenchon a ensuite précisé : "Hollande a déclenché la guerre au Mali, et Macron l'a continuée."
Plusieurs socialistes se sont indignés de ces affirmations, à l'instar de la candidate Anne Hidalgo : "Définitivement non ! Maintenant, Jean-Luc Mélenchon réécrit l'Histoire. Plus que jamais, la France a besoin de la gauche républicaine et européenne", a-t-elle tweeté lundi matin.
Pour le patron du PS, Olivier Faure, "confondre agresseurs et agressés, entretenir le confusionnisme et le relativisme, c'est ce que fait Jean-Luc Mélenchon, d'Alep à Kiev, de Kiev à Bamako".
Jugeant sur Twitter les propos du candidat Insoumis "honteux et dangereux", il assène : "La paix, ce n'est pas la reddition face à tous ceux qui foulent au pied les droits humains fondamentaux."
"Quand, à force de retourner sa veste sur les enjeux internationaux, la boussole de Jean-Luc Mélenchon tourne à vide", a aussi réagi le sénateur PS Patrick Kanner. "François Hollande n'a pas 'déclenché' la guerre au Mali. Il est intervenu à la demande de l'État malien pour endiguer le terrorisme. Stop à la falsification de l'histoire", a-t-il poursuivi.
Pour Stéphane Le Foll, maire PS du Mans, l'affirmation de Jean-Luc Mélenchon est une "fake news".
"La France avec François Hollande est intervenue au Mali à la demande de l'État malien pour faire face au terrorisme. Jean-Luc Mélenchon n'est décidément pas un vote utile, chère Ségolène Royal", a-t-il ironisé à l'adresse de l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 qui a déclaré récemment que Jean-Luc Mélenchon représentait le vote utile à gauche.
"Cet homme est prêt à tout dans cette campagne. Même à réécrire l'Histoire", a dénoncé le sénateur Rachid Temal.
Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, a réagi auprès de l'AFP : "L'interprétation des socialistes est malhonnête" car "ce que Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, c'est le fait qu'il n'y ait eu qu'un seul vote en neuf ans sur la guerre au Mali", "une vraie question démocratique".
Avec AFP