Fabrice Di Vizio : études, nombre de salariés… Révélations autour des mensonges présumés du célèbre avocat
Dans son édition de ce dimanche 12 septembre, le Journal du Dimanche s'est intéressé à Fabrice Di Vizio, l'avocat des anti-pass et des antivax. Grâce à la crise sanitaire, l'homme est parvenu à se faire un nom et à développer un business qui lui rapporte gros.
C'est l'une des figures de proue du mouvement anti-pass et antivax. Fabrice Di Vizio est régulièrement invité dans les médias pour faire entendre la voix de ceux opposés aux mesures sanitaires. Dans son édition de ce 12 septembre, le Journal du Dimanche dresse le portrait de l'avocat sulfureux et détaille le business juteux qu'il a réussi à mettre en place grâce à l'épidémie.
"Il est sans foi ni loi". C'est ainsi que le décrit un ancien président de l'Union française pour une médecine libre qui l'a eu pour avocat entre 2012 et 2015. Il l'accuse notamment d'avoir débauché des médecins adhérents de ce syndicat, pour mener des actions groupées. "Il demandait 100 à 200 euros à chacun et ça n'aboutissait jamais", se souvient le dirigeant. "C'est de l'esbroufe, un profiteur de la crise qui n'a aucun intérêt à ce qu'elle s'arrête."
Une épidémie qui rapporte gros
L'avocat rattaché a au barreau de Paris a créé il y a plusieurs mois une plateforme en ligne pour déposer plainte contre les mesures gouvernementales. En quelques clics, toute personne pouvait porter plainte contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale, sans avoir besoin de présenter de papiers d'identité. Un moyen qui permet de déposer plusieurs plaintes sous des noms différentes. Seule obligation : régler des frais à hauteur de 1,20 euro par PayPal (ou 100 à 500 euros pour les soignants).
Une méthode qui a dû rapporter un petit pactole car plus de 80 000 personnes ont rempli le questionnaire sur le site. "Depuis un an, il est passé à un stade industriel", s'énerve le président de la fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, qui a été pendant un temps conseillé par Fabrice Di Vizio. "Il voulait tout le temps qu'on fasse des plaintes groupées, qui ne menaient nulle part. C'est quelqu'un d'instable", explique Jean-Paul Hamon dans le JDD.
Cet été, Fabrice Di Vizio a créé l'Association d'information et de défense de la santé publique et environnementale (ADSPE). Une association qui organise des conférences payantes (30 euros), et qui collecte les plaintes et les fonds générés.
Lorsqu'on l'interroge sur cet activisme qui peut rapporter gros, l'avocat ne se cache pas. "Aurais-je gagné 2 millions avec cette histoire, est-ce un crime ? Si c'est un si bon filon que ça, pourquoi mes confrères n'ont-ils rien fait ?" Il affirme notamment toucher entre 18 000 et 25 000 euros par mois.
Fabrice Di Vizio, un personnage qui entretient le flou
L'avocat est un personnage qui entretient aussi un certain mystère autour de ses compétences professionnelles. Il serait titulaire d'un master en droit public et philosophie politique de Paris 2, mais sans préciser la date d'obtention du diplôme. Il dit "gérer 12 salariés", mais il n'y en aurait que trois. Trois, comme le nombre de médecins qui composeraient le collectif C-19 qu'il a créé, alors que l'avocat affirme en avoir rassemblé 600. Enfin, il se vante d'avoir remporté des centaines de victoires devants les tribunaux, alors que le site de jurisprudence Doctrine nous apprend que depuis 2008, de nombreux recours ont abouti à des rejets.
En juillet 2015, il a été condamné par le conseil de discipline du barreau de Paris pour avoir présenté une collaboratrice comme avocate alors qu'elle n'était pas encore inscrite au barreau, et ne pas avoir averti le bâtonnier qu'il ouvrait une antenne en Italie.
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