Emmanuel Macron reporte la présentation de la réforme des retraites au 10 janvier
Le président français, Emmanuel Macron, reporte la présentation de la réforme des retraites à janvier 2023.
Emmanuel Macron a annoncé, lundi, le report au 10 janvier de la présentation de la réforme des retraites pour permettre aux syndicats, aux partenaires sociaux et aux dirigeants de LR et EELV d’"échanger " avec l’exécutif sur ce texte, combattu par plusieurs syndicats et partis d’opposition.
L’annonce de la réforme des retraites, prévue jeudi, n’aura finalement pas lieu. Emmanuel Macron a annoncé, lundi 12 décembre, le report de ce texte très contesté au 10 janvier, affirmant vouloir laisser aux partenaires sociaux et aux nouveaux dirigeants LR et EELV le temps "d'échanger" avec l'exécutif.
"Cela permet d'avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (...) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement", a déclaré le chef de l'État en ouvrant la deuxième session plénière du Conseil national de la refondation (CNR) à l'Élysée.
Emmanuel Macron s'est justifié en évoquant les élections dans la fonction publique qui "ont empêché certaines discussions avec les organisations syndicales" et les congrès politiques du week-end dernier, à l'issue desquels Éric Ciotti a été élu à la tête des Républicains et Marine Tondelier désignée secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts.
"Le gouvernement ne sait pas encore très bien où il va. Leur texte n'est pas prêt", a réagi auprès de l'AFP Éric Ciotti. "Pour l'instant je ressens cela comme un alibi aux hésitations, plus qu'un souci de négociation", a ajouté le député des Alpes-Maritimes.
L'exécutif avait initialement prévu de présenter ce jeudi, à quelques jours de Noël, les grandes lignes de ce texte, pierre angulaire du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Nombre d'opposants avaient annoncé se préparer à le bloquer par tous les moyens, de la rue au Parlement, la France insoumise appelant notamment à une mobilisation le 21 janvier, dans la lignée de sa "marche contre la vie chère".
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Les opposants, entre méfiance et triomphalisme
"Première victoire ! Le projet de retraite à 65 ans n'est pas encore présenté que Macron bat déjà en retraite", a réagi sur Twitter Mathilde Panot, à la tête des députés LFI, confirmant l'action du 21 janvier.
Le gouvernement a rapidement précisé le calendrier des prochaines semaines.
Elisabeth Borne va débuter "une série de rencontres avec les présidents de groupes parlementaires" mardi et mercredi, a-t-on indiqué du côté de Matignon. Elle recevra à nouveau "les organisations professionnelles et les organisations syndicales la semaine du 2 janvier", a-t-on ajouté.
Le texte devrait ensuite être adopté par le Conseil des ministres le 18 ou 25 janvier.
Pour préparer les esprits, l'exécutif multiplie les entretiens à la presse, les réunions de travail à Matignon et les dîners au sommet à l'Élysée.
Mais les annonces de la Première ministre semblent courues d'avance, balisées par la promesse présidentielle de repousser l'âge légal de 62 à 64 voire 6 ans. Cette dernière hypothèse tient la corde.
Les organisations syndicales ont acté le report, s'interrogeant sur les motivations de l'exécutif.
"Je pense que l'exécutif est très inquiet - et il a raison - de ce que va être la mobilisation en janvier", a relevé à l'AFP François Hommeril, président de la CFE-CGC. Il "s'est mis lui-même dans l'impasse (...) Prolonger cette concertation de deux semaines ou d'un mois ne change rien".
Du côté de la CFTC, on se voulait un peu plus optimiste. "C'est une bonne chose. L'agenda allait trop vite, on n'avait pas le temps d'être écoutés, on travaillait dans l'urgence", a réagi Pascale Coton, vice-présidente de l'organisation. "On espère que ce n'est pas juste pour que les Français passent de bonnes vacances et de bonnes fêtes".
"Si le gouvernement prend du temps pour nous écouter, peut-être qu'on arrivera à le convaincre. Mais si c'est simplement pour gagner du temps...", a déclaré de son côté Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l'Unsa.
Malgré ce report, le gouvernement veut toujours aller vite : un projet de loi en janvier, un vote au printemps, une entrée en vigueur à l'été. Une urgence justifiée par l'exécutif par le retour durable de déficits massifs, qui dépasseraient 12 milliards en 2027.
Avec AFP