Pouvoir d'achat, retraites... Ce qu'il faut retenir des déclarations d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a fait plusieurs déclarations mercredi, notamment sur le pouvoir d'achat et sur la réforme des retraites, lors d'une émission sur France 2. Le président français a promis de "protéger" les plus faibles face à la "tempête" qui se profile et s'est dit "ouvert" à un report de l'âge de départ à 64 ans en cas d'allongement de la durée de cotisation.
Attendu sur la question du pouvoir d'achat et des retraites, Emmanuel Macron a promis, mercredi 26 octobre lors d'une émission sur France 2, de "protéger les plus faibles" face à la "tempête" qui se profile. Le président français a dit vouloir soutenir le pouvoir d'achat et les petites entreprises frappées par la hausse des prix de l'énergie, et a ouvert la voie à un allongement de la durée de cotisation sur les retraites.
"Nous sommes en train de traverser une crise, des crises même", a-t-il lancé, en pointant la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l'énergie et les prix. "Nous devons passer cette tempête (..) et nous allons la passer ensemble", comme celle du Covid-19, a-t-il martelé alors que les nuages s'amoncellent sur la croissance en France et en Europe à l'approche de l'hiver.
"Pour la traverser on doit protéger les plus faibles, nos étudiants, nos familles les plus modestes, nos entreprises les plus fragiles, notre industrie aussi et on doit pousser ceux qui ont plus de force à encore faire mieux", a insisté le chef de l'État, qui était invité pour la deuxième fois en deux semaines à l'émission l'Événement, après une première édition consacrée aux enjeux internationaux.
Emmanuel Macron s'est de nouveau livré à un exercice de pédagogie, graphiques à l'appui, face aux nombreuses questions des Français, de la défense de leur pouvoir d'achat à la réforme des retraites sur laquelle l'exécutif a choisi de temporiser, sans renoncer.
Il a insisté sur les mesures de protection mises en place dès la fin 2021 pour encadrer la hausse des prix de l'énergie qui ont permis à la France de mieux amortir le choc de l'inflation que ses voisins, avec 6 % contre 10 % par ailleurs. "C'est dur mais on doit tenir", a-t-il martelé, alors que les prix du gaz et de l'électricité doivent augmenter de 15 % au début de 2023. "C'est beaucoup mais (sans bouclier tarifaire, NDLR) ça devrait être plus de 100 %", a-t-il insisté.
"Décaler l'âge légal de départ de 4 mois par an"
À partir de janvier, les aides seront "ciblées" sur ceux qui en ont le plus besoin, a-t-il déroulé. L'exécutif va aussi "garantir un prix raisonnable" de l'électricité aux collectivités locales et aux petites et moyennes entreprises", par des modalités qui seront dévoilées vendredi. En outre, "pour les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes, nous allons mettre en place un guichet d'aide avec, dès les prochaines semaines, des acomptes".
Le chef de l'État a en revanche exclu une indexation des salaires sur les prix réclamée par certains syndicats, renouvelant ses appels à une "répartition plus juste" des profits dans les entreprises, par le dialogue social.
Alors que l'exécutif poursuit ses négociations sur les réformes de retraites, Emmanuel Macron s'est déclaré "ouvert" à un report de l'âge légal de départ à 64 ans, et non 65 ans comme il s'y était engagé lors de la campagne présidentielle, en cas d'allongement de la durée de cotisation.
"Si certains (partenaires sociaux) sont prêts à s'engager et à dire : nous, on ne veut pas aller jusqu'à 65 ans, mais en contrepartie, si vous faites ce geste, on est prêts à travailler un peu plus de trimestres – parce qu'il y a d'autres façons de faire, c'est pas que l'âge légal, c'est travailler un peu plus de trimestres –, moi je suis ouvert", a-t-il lancé.
Reprenant sa promesse de campagne, Emmanuel Macron a affirmé avoir reçu "le mandat de nos compatriotes" de "décaler l'âge légal de départ de 4 mois par an", aujourd'hui fixé à 62 ans et qui serait relevé "à partir de l'été 2023" pour atteindre 65 ans "à horizon 2031".
Une concertation sur la réforme des retraites a toutefois été ouverte par le gouvernement début octobre avec les syndicats et le patronat, et doit "finir pour la fin d'année", a-t-il rappelé.
Avec AFP