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Les syndicats sur le pied de guerre avant la présentation de la réforme des retraites

Agenda social La Première ministre Elisabeth Borne visite les locaux de l'entreprise "Surplus Recyclage" à Gaillac, le 1er décembre 2022. Les syndicats se retrouvent, lundi, pour discuter de la réponse à apporter à l'accélération du calendrier de la réforme des retraites. Le gouvernement devrait en dévoiler les contours le 15 décembre, avant une présentation en janvier au Conseil des ministres. Selon la Première ministre, Élisabeth Borne, l'objectif est un "report progressif" à "65 ans d'ici 2031" au lieu de 62 ans actuellement. Les partenaires sociaux préparent leur riposte : l'ensemble des syndicats nationaux se retrouvent, lundi 8 décembre, au siège de la FSU, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), pour se concerter sur la réponse à apporter à la réforme des retraites, dont le gouvernement doit annoncer les contours mi-décembre. Cette intersyndicale réunira la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, Solidaires et la FSU. "Nous, on va [...] continuer de jouer le jeu de la concertation. Et ensuite, c'est clair, s'il y a report de l'âge légal de départ en retraite, aujourd'hui, comme hier, comme avant-hier, la CFDT s'opposera et elle s'opposera par tous les moyens, et notamment on essaiera de s'y opposer de manière intersyndicale. C'est clair, net, précis", a affirmé, vendredi, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, en marge du lancement des Assises du travail à Paris. Ne pas "partir trop tôt" Pour les huit syndicats, l'enjeu est de présenter un front commun à opposer au gouvernement mais également de trouver le bon tempo pour se mobiliser. Pour Laurent Berger, "le rendez-vous, il est lorsque le texte sera présenté au Conseil des ministres, il me semble autour du 10 ou 11 janvier". Lors de la réunion de son comité confédéral national, mi-novembre, la CGT avait approuvé un texte affirmant qu'elle saurait "se mobiliser immédiatement en cas de passage en force du gouvernement". Mais la centrale de Montreuil se préparerait plutôt à entrer en action en janvier, selon un responsable syndical. >> À voir également : Retraites en France, la réforme impossible ? Il ne faut "pas partir trop tôt, parce que le risque c'est d'être faible, c'est de ne pas avoir suscité assez de mobilisation, d'explication", a plaidé en début de semaine Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, soulignant qu'il est "difficile de mobiliser juste avant les fêtes". Une application "à partir de l'été 2023" Cette réunion intervient, alors que le calendrier s'accélère même si pour le moment les contours de la future réforme restent à préciser. Dans un entretien au Parisien paru le 1er décembre, la Première ministre a toutefois confirmé la piste d'un "report progressif" à "65 ans d'ici 2031" permettant "de ramener le système à l'équilibre dans les dix ans". En contrepartie, la cheffe du gouvernement a donné des gages aux syndicats, en annonçant le maintien de "l'âge d'annulation de la décote" à 67 ans comme aujourd'hui, ainsi que "le système des carrières longues" qui permet à celles et ceux qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans de partir plus tôt à la retraite. >> À lire sur France24.com : Réforme des retraites : le casse-tête du faible taux d’emploi des seniors Mais "on peut discuter" d'un "autre chemin", assure Élisabeth Borne, tout en excluant d'emblée "de baisser le montant des retraites ou d'alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires". "Personne ne se réjouit de travailler un peu plus longtemps, mais pour ne pas baisser les retraites et ne pas reporter de nouvelles charges sur nos enfants, il faudra faire un effort", a également estimé le 3 décembre Emmanuel Macron dans une interview accordée depuis les États-Unis. La première génération affectée par la réforme sera celle de 1961, a précisé l'exécutif. Elle se mettra ensuite en place progressivement dès l'été 2023 pour toucher l'ensemble des salariés en 2031. Débats houleux en perspective à l'Assemblée Au-delà de ces annonces, aucun document de travail n'a pour l'heure été diffusé aux partenaires sociaux, contrairement aux deux premiers cycles de concertation. Contacté, le ministère du Travail assure qu'un document de ce type sera bien versé au débat, sans préciser quand. Une fois passés les rendez-vous avec les syndicats, la Première ministre devrait dévoiler les grands axes de la réforme le 15 décembre. Juste avant les vacances de Noël, période peu propice à la mobilisation des salariés. Un calendrier vertement critiqué par l'opposition à l'image de Sandrine Rousseau. "Le 15 décembre, juste avant la trêve des confiseurs, en pleines fêtes de fin d'année. Dans le seul moment de respiration depuis des mois. On n'oubliera pas vos méthodes", s'est indignée sur Twitter la députée écologiste. De son côté, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a promis le 2 décembre de faire reculer le gouvernement "dans l'hémicycle ou dans la rue". Revendiquant le droit à "l'obstruction", le groupe pourrait faire tomber une pluie d'amendements lors de l'examen du texte. Pour faire adopter cette réforme impopulaire, le gouvernement compte notamment sur le soutien des Républicains traditionnellement favorables à une réforme des retraites repoussant l'âge légal de départ. L'examen par le Parlement du projet de loi du gouvernement devrait intervenir au printemps 2023. Avec AFP

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