Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites
Élysée 2022
Le président français et candidat du parti La République en marche (LREM) Emmanuel Macron, le 18 mars 2022 à Pau.
Le président-candidat Emmanuel Macron était à Pau, vendredi, pour défendre son projet de second mandat, à 23 jours du premier tour. Ce dernier a notamment évoqué la nouvelle réforme des retraites, qu'il promet "moins chamboule-tout" que celle de 2020.
La nouvelle réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron - âge de départ à 65 ans, suppression de régimes spéciaux - sera "moins chamboule-tout" que celle de 2020, "trop anxiogène", a déclaré, vendredi 18 mars à Pau, le président-candidat.
"Le système universel, ça changeait trop les règles, c'était trop anxiogène", a-t-il reconnu lors d'une rencontre avec des lecteurs de Sud-Ouest et de la République des Pyrénées sur une dizaine de thèmes - santé, climat, délocalisations, pouvoir d'achat...
L'une des différences sera de ne pas modifier la période de référence sur laquelle est calculée la retraite des fonctionnaires (les six derniers mois), alors que le projet de 2020 prévoyait d'unifier les règles avec celles des salariés du privé (les 25 meilleures années), a-t-il expliqué.
Il a jugé souhaitable d'avoir "la même période de référence pour tous", "mais ce n'est pas accepté. Ça troublait trop les esprits. Les gens se sont habitués à cette période de référence donc ça on ne le change pas", a expliqué Emmanuel Macron, qui espère cependant "mener ce chantier en parallèle mais en préservant le consensus".
"Prendre le temps du consensus"
La réforme de 2020 s'était heurtée à un tir de barrage des partenaires sociaux et avait déclenché un vaste mouvement de grèves avant d'être enterrée au début de la pandémie de Covid-19.
"Il faut prendre le temps du consensus", cette réforme, "je la soumets, le suffrage universel sera juge de paix", a-t-il ajouté. "Il est clair qu'il y aura des oppositions, ce sera mon travail d'unir, de tenir les bouts de la chaîne".
"Mais on a besoin de faire cette réforme" au vu du déficit du système, a insisté le président sortant. Si on ne veut pas baisser les pensions ou augmenter les cotisations "il n'y a qu'un levier, c'est travailler plus longtemps".
Accueilli par son allié le maire de Pau Français Bayrou, le président-candidat a également assumé une nouvelle fois sa formule critiquée de "premiers de cordée", estimant qu'il n'y avait "que les gens qui ne connaissent pas la montagne qui trouvent que c'est une image individualiste".
Il a ensuite été interpellé par une lycéenne, Anna, qui a critiqué, "au nom des jeunes en colère", son bilan écologique, en l'accusant de "ne pas avoir respecter les Accords de Paris" et d'avoir "cédé au grand capital". "Nous avons peur de notre avenir", lui a-t-elle affirmé.
"J'ai besoin de la jeunesse, j'ai besoin de l'indignation et de l'action, mais pas de l'anxiété", lui a-t-il répondu. "L'anxiété ne permet pas d'avoir une action utile, je suis plutôt pour l'éco-lucidité", a-t-il lancé.
Il s'est défendu d'être "captif" des grandes entreprises et des lobbies. "Je suis très libre, je suis captif de vous, ce ne sont pas les grands groupes qui élisent le président".
Pendant sa visite, une quinzaine de personnes, dont plusieurs gilets jaunes, ont manifesté devant la mairie.
Une femme qui filmait avec son téléphone a par ailleurs été évacuée de la salle une demi-heure avant l'arrivée d'Emmanuel Macron qu'elle voulait interpeller sur ses problèmes de garde d'enfants.
"Elle s'est présentée comme journaliste alors que c'était faux et s'est mise à invectiver des participants et des invités", selon une porte-parole de l'équipe de campagne.
Avec AFP