Coupe du monde de rugby : quatre équipes favorites pour le titre
La dixième édition de la Coupe du monde de rugby, qui débute le 8 septembre, verra-t-elle l’Afrique du Sud conserver son titre mondial ? Les Springboks font partie des grands favoris, tout comme la France, I’Irlande et la Nouvelle-Zélande. Ces quatre équipes, réparties dans deux poules différentes sur les quatre que compte la compétition, se jaugeront dès la première phase.
La dernière phrase n’était pas simple à prononcer pour l’Anglais Brian Moore, bête noire des Bleus entre 1987 et 1995. Devenu chroniqueur rugby pour le quotidien The Telegraph, cet ancien talonneur du XV de la Rose a récemment livré ses pronostics pour la Coupe du monde de rugby 2023. Et il s’attend à une finale entre la France et les All Blacks, remportée par les Bleus. "Je n’aime pas trop dire cela. Mais ils produisent du très bon vin", conclut le nouveau chroniqueur en grimaçant.
Ses prévisions recoupent celles données récemment par Opta, entreprise spécialisée dans les données sportives. À dix jours du début de la compétition, elle a communiqué le résultat du travail de ses analystes et de ses algorithmes en vue de la Coupe du monde 2023 : l'Irlande est en tête de son classement avec 21,7 % de probabilités de remporter cette compétition, devant la France (21,4 %), l’Afrique du Sud (20,5 %) et la Nouvelle-Zélande (20,2 %).
Au vu de ces résultats très serrés, il est très difficile d'avancer avec certitude le nom du vainqueur de cette 10e édition qui sera extrêmement disputée. D’autant que les calculs de l’entreprise Opta n’ont rien d’infaillibles, comme l’a montré la récente victoire de l’Espagne dans la Coupe du monde féminine de football. Une équipe ibère qui n’arrivait qu’en troisième place des pronostics, derrière les États-Unis et l’Angleterre.
Quoi qu’il en soit, les experts du rugby international s’accordent presque tous sur les noms des quatre équipes favorites pour soulever le trophée Webb Ellis. Quatre prétendantes qui occupent depuis près d’un an le haut du classement mondial.
• La France (Poule A)
La quatrième sera-t-elle la bonne pour les Bleus ? Le XV de France a déjà perdu trois finales de Coupe du monde, deux face à la Nouvelle-Zélande (en 1987 et en 2011) et une contre l’Australie (en 1999). Si elle parvient à accéder de nouveau à ce stade de la compétition, elle aura cette fois l’immense avantage de jouer à domicile, au Stade de France.
Depuis l’arrivée à la tête des Bleus de Fabien Galthié et de son staff début 2020, l’équipe de France a retrouvé une redoutable régularité dans ses performances, avec un bilan de 31 victoires en 39 matches, soit près de 80 % de rencontres gagnées. La France a réalisé une série historique de 14 victoires successives amorcée en novembre 2021 après un succès probant contre la Nouvelle-Zélande (40-25), qui lui a permis de remporter le Tournoi des Six Nations 2022 avec un Grand chelem à la clé.
Ces excellents résultats suscitent logiquement de grands espoirs chez les supporters du XV de France. Les Bleus comptent dans leurs rangs un joueur exceptionnel, Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde en 2021. Le capitaine tricolore est l’une des armes majeures d’une équipe tricolore dont la moyenne d’âge est de 27 ans. Un groupe équilibré qui a gagné beaucoup de confiance en battant les meilleures équipes mondiales depuis 2020.
• La Nouvelle-Zélande (Poule A)
Les All Blacks ont fait le choix de ne disputer qu’un seul match de préparation en vue de cette Coupe du monde. Une affiche de gala, puisqu’ils ont affronté, le 25 août, à Londres, les Springboks, champions du monde en titre. Un match qui s’est soldé par la pire défaite de l’histoire des All Blacks (7-35). Ces derniers ont vécu un véritable calvaire sur la pelouse de Twickenham, le temple du rugby. Ils ont été incontestablement dominés physiquement et n’ont jamais réussi à développer leur jeu offensif.
Cette déroute soulève des interrogations sur le niveau réel des All Blacks qui, après une année 2022 très difficile, semblaient depuis revenir à leur meilleur niveau. Ils avaient ainsi remporté cet été le Rugby Championship, une compétition au cours de laquelle ils avaient nettement battu, en juillet dernier, ces mêmes Springboks (35-20). Et leur cote était nettement remontée chez leurs supporters, désireux de les voir gagner de nouveau le trophée mondial, huit ans après leur dernier sacre obtenu dans ce même stade de Twickenham.
"On a pris un uppercut", a confié le sélectionneur néo-zélandais, Ian Foster, après la défaite en terre anglaise. Meurtris, les All Blacks vont avoir à cœur de faire la démonstration de toutes leurs qualités, le 8 septembre au Stade de France. Les Bleus sont prévenus, le combat pour la première place de la poule A sera très intense.
• L’Irlande (poule B)
Le XV du Trèfle espère enfin briser la malédiction de la Coupe du monde, une compétition dans laquelle il n’a jamais réussi à se qualifier pour les demi-finales. Il a pourtant disputé - et perdu - sept quarts de finale ! L’attente est d’autant plus grande que l’Irlande occupe depuis le 24 juillet 2022 la première place du classement de World Rugby. Les Irlandais venaient alors de signer deux magnifiques victoires contre les All Blacks en Nouvelle-Zélande, une prouesse quasiment inédite pour une équipe de l’hémisphère Nord.
Ils n’ont plus connu la défaite depuis et ont ravi aux Bleus le Tournoi des Six Nations 2023, avec un Grand Chelem en prime. Soit une série de treize victoires consécutives toujours en cours. Les trois dernières ont été obtenues au mois d’août en matches de préparation contre l’Italie, l’Angleterre et les Samoa.
Les Irlandais abordent donc cette compétition dans les meilleures conditions. Et ce d’autant qu’ils pourront l’attaquer avec leur ouvreur expérimenté Johnny Sexton qui s’apprête à disputer à 38 ans sa quatrième Coupe du monde. Sanctionné pour son mauvais comportement contre le corps arbitral d’une rencontre de Coupe d’Europe avec son club du Leinster, il n’a finalement été condamné qu’à une suspension de trois matches qu’il a purgée cet été. Il aura un rôle précieux à jouer lors des deux matches de haute volée qui attendent les Irlandais en phase de poule : ils affronteront l’Afrique du Sud le 23 septembre, puis l’Écosse le 7 octobre.
• L'Afrique du Sud (poule B)
Le capitaine sud-africain, Siya Kolisi, pouvait difficilement rêver d’un tel retour sur les terrains après de longs mois de blessure. Il est revenu en forme juste à temps pour disputer les deux matches de préparation des Springboks, qui ont enchaîné une démonstration le 19 août contre le pays de Galles (16-52) et une leçon le 25 août face aux All Blacks (7-35). Kolisi s’est même offert un essai contre la Nouvelle-Zélande.
Au vu de ce match et de la puissance de l’équipe sud-africaine, le capitaine Kolisi peut espérer soulever de nouveau cette année le trophée Webb Ellis, comme en 2019 au Japon. Les Sud-Africains ont envoyé un message très clair à tous leurs adversaires : il sera très difficile de les empêcher de décrocher un quatrième titre mondial.
Trois équipes européennes (Roumanie, Écosse et Irlande) et les Tonga s’apprêtent à passer à leur tour au révélateur sud-africain dans la poule B. Le duel, samedi 23 septembre, contre l’Irlande est très attendu, puisqu’il permettra aux Springboks d’affronter la première nation mondiale du moment. Une nouvelle occasion pour eux de frapper les esprits.