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Sports

Coupe du monde de rugby : malgré la menace Springbok, les Anglais gardent leur flegme

Avant-match Lourdement battu par l’Afrique du Sud en finale de la précédente Coupe du monde, le XV d’Angleterre appréhende les retrouvailles, samedi, au Stade de France. Peu fringants dans cette édition 2023, les Anglais vont affronter en demi-finale des Springboks impressionnants qui sont revenus à la première place du classement mondial. Ces 13 joueurs anglais gardent un cuisant souvenir de leur dernière rencontre en Coupe du monde face aux Springboks. Ils ont tous joué, et perdu, voilà quatre ans, en finale face à des Sud-Africains implacables (12-32) qui ont alors décroché leur troisième sacre mondial. Et ils font partie, samedi 21 octobre, du groupe de 23 joueurs anglais sélectionnés pour affronter les champions du monde en titre en demi-finale au Stade de France.   Ils ont bien sûr l’espoir de battre cette fois les épouvantails verts, comme ils l’ont fait en novembre 2021 à Twickenham (27-26), deux ans après la finale perdue au Japon. Mais ils savent qu’ils vont affronter une brillante équipe, à la fois puissante et offensive, qui vient d’éliminer la France sur ses propres terres au terme d’une rencontre époustouflante en quart de finale. Le parcours de l’Angleterre dans cette Coupe du monde suscite, lui, moins d’admiration. Après une précieuse victoire lors de leur premier match contre l’Argentine (27-10), l'équipe anglaise s’est contentée du minimum contre le Japon (34-12) avant de battre difficilement les Samoa (18-17). Et elle a ensuite eu du mal en quart de finale à passer l’obstacle des Fidji (30-24), une équipe inconstante qui a perdu son dernier match de poule face au Portugal. Les Anglais peuvent d’autant plus savourer leur présence dans le dernier carré qu’ils ne semblaient pas invités à ce stade de la compétition, après une déplorable année 2023 qui les a vus descendre à la 8e position du classement mondial. Ils ont été battus à domicile l’automne dernier par l’Afrique du Sud (13-27) et l’Argentine (29-30) et ont connu un effroyable Tournoi des Six Nations durant lequel ils ont notamment été écrasés dans leur jardin de Twickenham par les Bleus (10-53). Le précédent de 2007 Les contre-performances et les absences de plusieurs cadres, pour blessure ou suspension, ont suscité un important scepticisme outre-Manche à l’égard de cette équipe et de son sélectionneur, Steve Borthwick, nommé en décembre 2022 après l’éviction de l’Australien Eddie Jones. “La route de l’Angleterre avant la Coupe du monde qui se déroulera le mois prochain pouvait difficilement être plus accidentée”, écrivain fin août le quotidien The Guardian.  Face aux nombreuses critiques, Steve Borthwick, qui dispose de cinq années pour reconstruire cette équipe, a toujours fait preuve d’un flegme incroyable et d’un certain optimisme, en rappelant que chaque équipe connaît son lot de déboires. Cet ancien deuxième-ligne, qui a porté le maillot de l’équipe anglaise à 57 reprises, a vécu la Coupe du monde 2007, pendant laquelle les Anglais ont été balayés en phase de poule par les Sud-Africains (36-0). Malgré cela, ils avaient ensuite réussi à se hisser en finale de cette édition, après avoir éliminé les Français au Stade de France (14-9). Et ils n’étaient pas loin de décrocher un deuxième titre mondial après celui de 2003, en résistant cette fois bien mieux aux Sud-Africains qui remportèrent le trophée Webb Ellis (15-6).  Steve Borthwick ne manquera bien sûr pas de rappeler cette épopée à ses joueurs. Il leur demandera de s’accrocher comme ils l’ont fait dans chaque rencontre de cette Coupe du monde et de se concentrer sur un rugby restrictif mais efficace. Les Anglais plient mais ne rompent pas. À l’image de leur jeune arrière Marcus Smith, qui a subi de violentes charges fidjiennes en quart de finale, ils opposent leur ténacité et leur courage. La précision d’Owen Farrell La recette risque d’être un peu trop simpliste pour contrecarrer les plans des prochains adversaires, qui sont d’un tout autre niveau. Mais les Springboks se méfient cependant de cette équipe anglaise emmenée par un très bon buteur, Owen Farrell, auteur de 20 points face aux Fidji. Et George Ford, qui sera remplaçant samedi, a lui aussi marqué les esprits lors du match contre l’Argentine avec 27 points inscrits au pied, dont trois drops.   Les Sud-Africains, qui alignent la même équipe que contre la France, s’attendent à un rude combat physique sur la pelouse du Stade de France. Les Anglais possèdent des armes lourdes devant, avec une première ligne très expérimentée et des athlètes comme le deuxième ligne Maro Itoje. Les lignes arrières comptent aussi de solides gaillards, à l’instar du trois-quarts centre Manu Tuilagi ou de l’arrière Freddie Steward, qui remplace Marcus Smith. “Je crois que le meilleur est devant nous. Je pense que si l’équipe fait de son mieux sur le terrain, nous allons faire la fête samedi soir et vivre une belle nuit”, a déclaré Maro Itoje cette semaine en conférence de presse, en ajoutant que l’équipe n’avait pas encore montré son meilleur visage. Au lendemain d’Halloween, les revenants anglais ont encore un match pour le faire.

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