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Sports

Boycott diplomatique des JO de Pékin : l'Australie se joint aux États-Unis

L'Australie a décidé de boycotter à son tour les JO de Pékin. Le Premier ministre australien a annoncé mercredi que son pays allait lui aussi bouder les Jeux olympiques de Pékin cet été. Il s'agit d'un boycott diplomatique, comme celui annoncé plus tôt cette semaine par les États-Unis. Les athlètes australiens pourront donc participer aux compétitions. L'Australie n'enverra aucun représentant de son gouvernement aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin, rejoignant ainsi le "boycott diplomatique" déclaré lundi par les États-Unis, a annoncé mercredi 8 décembre le Premier ministre Scott Morrison. La décision de Canberra intervient dans un contexte de "désaccord" avec la Chine sur un certain nombre de questions allant des lois australiennes sur l'ingérence étrangère jusqu'à la récente décision d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, a précisé Scott Morrison. Il a également mentionné les violations des droits de l'Homme dans la région du Xinjiang et la réticence de Pékin à rencontrer des responsables australiens pour des discussions. "L'Australie ne reviendra pas sur la position ferme qu'elle a adoptée pour défendre ses intérêts, et il n'est évidemment pas surprenant que nous n'envoyions pas d'officiels australiens à ces Jeux", a-t-il déclaré. Cette décision, qui n'empêche pas les athlètes de participer aux Jeux, intervient deux jours après l'annonce par les États-Unis de leur "boycott diplomatique" au nom de la défense des droits humains, plus particulièrement en raison de la situation au Xinjiang que Washington considère comme un génocide de la minorité ouïghoure. Pékin a immédiatement rétorqué que "les États-Unis paieront le prix de leur mauvais coup". "Étape cruciale" Des groupes de défense des droits de l'Homme ont salué la décision de Canberra. Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch en Chine, l'a qualifiée d'"étape cruciale vers la remise en cause des crimes contre l'humanité commis par le gouvernement chinois à l'encontre des Ouïghours et des autres communautés turques". Selon les militants, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. La Chine est accusée d'y stériliser de force les femmes et d'imposer un travail forcé. Pékin affirme que les camps sont en fait des centres de formation professionnelle destinés à éloigner leurs pensionnaires de la radicalisation. "La déclaration de l'Australie selon laquelle elle n'enverra pas d'officiels aux Jeux olympiques va à l'encontre de son attente publiquement exprimée d'améliorer les relations entre la Chine et l'Australie", a de son côté déclaré un porte-parole de l'ambassade de Chine à Canberra dans un communiqué. Le Comité olympique australien (AOC) a déclaré qu'il respectait la décision du gouvernement, ajoutant qu'elle n'aurait pas d'impact sur les préparatifs de l'équipe australienne. Environ 40 athlètes australiens devraient participer aux Jeux de Pékin, qui s'ouvriront le 4 février. Des relations qui se dégradent Les relations entre l'Australie et la Chine se sont fortement dégradées ces dernières années. La Chine a pris une série de sanctions sur des produits australiens dans le cadre d'un conflit politique qui a plongé les relations bilatérales dans leur plus grave crise depuis les événements de Tiananmen en 1989. La Chine a notamment été irritée par les décisions australiennes concernant l'ingérence étrangère, l'interdiction d'octroyer des contrats 5G à Huawei et la demande d'une enquête indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus. La décision de l'Australie d'équiper sa marine de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau pacte de défense avec le Royaume-Uni et les États-Unis, largement considéré comme une tentative de contrer l'influence chinoise dans la région du Pacifique, a également suscité l'ire de Pékin. De plus, au moins deux Australiens sont actuellement détenus en Chine : le journaliste Cheng Lei, depuis plus d'un an, et l'universitaire Yang Jun, en procès pour espionnage. Avec AFP

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