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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. Le mystère Kalinka Bamberski, cette ado à qui on a injecté la mort en pleine nuit

Kalinka Bamberski, 14 ans, a été retrouvée morte le 10 juillet 1982 à Lindau, en Allemagne. Closer revient sur cette mystérieuse affaire. 10 juillet 1982. Au lendemain d'une journée caniculaire, Kalinka Bamberski, 14 ans, est retrouvée sans vie dans sa maison de Lindau, en Allemagne. Son beau-père, Dieter Krombach, médecin réputé de la région, tente de la réanimer avec des injections, en vain. L'adolescente est morte. "Je l'ai prise dans mes bras, elle était toute froide, le côté droit du visage tout cyanosé", racontera sa mère, Danielle Gonnin, des années plus tard à l'Express. Interrogé par la police, Krombach explique lui avoir fait, la veille, une injection à base de fer et de cobalt pour "l'aider à bronzer". L'adolescente, qui avait passé la journée dans la piscine avec son frère, se serait en effet plainte de ne pas avoir pris assez de couleurs. Pour Krombach, le diagnostic est simple : Kalinka est morte d'une insolation après avoir passé trop de temps en plein soleil... Mais l'autopsie réfute cette théorie. En examinant le corps de l'adolescente, le médecin légiste découvre des traces de sang et de substances blanchâtres sur ses parties génitales. Sa vulve est également déchirée, et son œsophage recouvert de débris alimentaires. L'adolescente aurait-elle vomi ? Et surtout, a-t-elle été agressée ? Contre toute attente, le légiste ne se prononce pas sur les causes de la mort. Un mois plus tard, le 17 août 1982, l'affaire est classée par le parquet de Kempten. La vérité ensevelie C'est sans compter sur le père de Kalinka. En France, où il réside après avoir laissé la garde sa fille à son ex-femme, André Bamberski demande l'ouverture d'une nouvelle enquête. Le corps de l'adolescente est exhumé en 1985, mais ce que découvrent les coroners fait froid dans le dos : après l'autopsie du corps en Allemagne, les parties génitales de Kalinka ont été retirées. Il est donc impossible de pratiquer de nouveaux examens. Néanmoins, un indice d'importance est relevé sur le bras de la jeune fille : un point d'injection. Très visible, celui-ci laisse à penser que l'injection a été pratiquée peu avant le décès, et non plusieurs heures avant. La version de Dieter Krombach est alors sérieusement mise à mal... En 1993, la quatrième chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris considère qu'il existe des "charges suffisantes" pour accuser Krombach d'homicide involontaire. L'Allemand est condamné à quinze ans de réclusion le 9 mars 1995, mais l'absence de mandat d'arrêt international lui permet d'échapper à cette peine. Pourtant, outre-Rhin, le médecin en qui tout le monde avait confiance fait parler de lui. En 1996, Laura Stehle, une de ses patientes âgées de 16 ans, accuse le médecin de l'avoir anesthésiée avant de la violer. Identifié par son liquide séminal,  Dieter Krombach n'a d'autre choix que de plaider coupable. Il est alors condamné à deux ans de prison avec sursis, perd le droit d'exercer toute activité médicale et surtout, fait naître chez André Bamberski, le père de Kalinka, un profond désir de vengeance... "C'est un père qui n'a jamais arrêté de se battre" Le 18 octobre 2009, vingt-sept ans après l'assassinat de Kalinka, Dieter Krombach est retrouvé bâilloné, ligoté et blessé à la tête sur un trottoir de Mulhouse, en France. L'homme affirme avoir été enlevé en Allemagne, près du lac de Constance. Difficile à croire, et pourtant. Justement à Mulhouse au moment des faits, André Bamberski est arrêté et avoue avoir commandité l'enlèvement. Il explique s'être lassé de l'innefficacité de la justine germanique et avoir demandé à trois hommes de prendre les choses en mains. "C'est un père qui n'a jamais arrêté de se battre. Il savait où vivait le meurtrier de sa fille et j'avais une idée pour l'aider. Je l'ai fait tout de suite", confie l'un d'eux dans le documentaire L'assassin de ma fille, sorti sur Netflix le 12 juillet dernier. Jugé pour enlèvement, Bamberski sera condamné à un an d'emprisonnement avec sursis en 2014. Il obtiendra néanmoins ce pour quoi il s'est si ardemment battu. En octobre 2011, Dieter Krombach est jugé coupable du meurtre de Kalinka et condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Libéré en 2019 pour raison médicale, il décède le 12 septembre 2020, à l'âge de 85 ans. Il n'a jamais avoué ce qui est arrivé la nuit du 10 juillet 1982.

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