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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Patrick Henry, la peine de mort à la barre

Inoubliable pour les proches des disparus, l'affaire Patrick Henry ne fait plus la Une mais a marqué les années 1970 par le cynisme de son protagoniste. Closer revient sur cette affaire hors-norme, de ses prémices à son dénouement sordide, dans une chambre d'hôtel de la ville de Troyes... "La France a peur." Le 18 février 1976, Roger Gicquel entame avec gravité le journal télévisé de 20h, sur TF1. Le pays vient d'apprendre l'arrestation de Patrick Henry, responsable de la mort d'un petit garçon de sept ans, Philippe Bertrand, kidnappé trois semaines plus tôt à la sortie de son école de Troyes. Dans un contexte judiciaire marqué par le débat sur la peine de mort, Patrick Henry devient l'homme à abattre, la preuve vivante que certains crimes peuvent justifier la punition capitale. Mais qui est donc celui qui fut, un mois de février 1976, propulsé ennemi public numéro 1 ? Comment le procès de Henry est-t-il devenu celui de la peine de mort ? 30 janvier 1976. Aux alentours de midi, le petit Christophe Bertrand, 4 ans, quitte son école maternelle de Troyes. Son grand frère Philippe, 7 ans, doit venir le chercher avant de retrouver leur père chez le fleuriste. Mais Philippe ne vient pas, et ne viendra plus jamais. Vingt minutes plus tard, le téléphone sonne chez les Bertrand. Un homme demande une rançon d'un million de francs en échange de Philippe. Un rendez-vous est fixé pour le 10 février. Patrick Henry, le "véritable criminel" Dans le même temps, une enquête est confiée à la police de Troyes, qui après une tentative de récupération de l'enfant ratée, note une plaque d'immatriculation qui lui permet d'identifier un suspect : Patrick Henry, un ami du couple Bertrand. Placé en garde à vue, l'homme, déjà connu des services de police pour diverses affaires de vols et cambriolages, ainsi qu'un homicide involontaire au volant de son véhicule, nie en bloc jusqu'à sa libération. Sur la chaîne Inter 3, il justifie l'intérêt de la police pour son profil par des "coïncidences", et affirme sur les ondes d'RTL que "le véritable criminel mérite la peine de mort pour s'en être pris à un enfant". Mais ce véritable criminel, c'est bien lui. Le 17 février 1976, les policiers sont menés par des témoins dans une chambre de l'hôtel-restaurant "Les Charmilles". Ils y font une macabre découverte. Sous le lit de la chambre d'hôtel, enroulé dans un tapis, le corps sans vie du petit Philippe semble reposer là depuis un certain temps. En France, l'affaire Patrick Henry suscite l'indignation de l'opinion publique et des médias. L'assassin du petit Philippe est passible de la peine de mort, et c'est celle-là même qui va faire l'objet d'un procès. Finalement, Robert Bocquillon et Robert Badinter, fervents militants de l'abolition de la peine de mort, obtiennent à Henry la réclusion criminelle à perpétuité. Cinq ans et demi plus tard, le 30 septembre 1981, l'Assemblée nationale et le Sénat votent l'abolition de la peine de mort en France. Le procès de Patrick Henry, décédé le 3 décembre 2017 des suites d'un cancer du poumon, est reconnu comme ayant grandement influencé la France dans son choix. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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