Valérie Pécresse brandit à nouveau le "Kärcher" cher à Sarkozy
La notion de Kärcher, d'abord lâché par Nicolas Sarkozy, a été réutilisé lors de la campagne 2022 par Valérie Pécresse.
Pour un candidat à l’élection présidentielle, le choix des mots est essentiel. L’utilisation de telle ou telle expression n’est jamais anodine. Tout au long de la campagne, France 24 vous explique les raisons ayant poussé un candidat à l’Élysée à prononcer un mot ou une expression. Aujourd'hui, on se penche sur Valérie Pécresse et le "Kärcher".
"Il faut ressortir le Kärcher. Il a été remisé à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, il est temps de nettoyer les quartiers et il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers. C’est eux qu’il faut harceler, c’est eux qu’il faut punir, c’est eux qu’il faut priver de leur citoyenneté."
Dans un entretien à La Provence, mercredi 5 janvier, puis lors d’un déplacement à Salon-de-Provence le lendemain, la candidate Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, a usé de l’expression "Kärcher" pour évoquer les sujets de la délinquance et de la sécurité.
À l’origine, Kärcher est une marque allemande de nettoyeurs haute pression que l’on retrouve notamment dans les stations de lavage automobile. Le jet d’eau est puissant : les taches les plus tenaces n’y résistent pas. D’où l’expression "nettoyer au Kärcher" qui avait été utilisée en 2005 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac.
Celui-ci s’était alors rendu à la Cité des 4000 de La Courneuve, où un enfant de 11 ans avait été tué devant chez lui par une balle perdue, et avait promis aux habitants de "nettoyer au Kärcher" le quartier de ses délinquants. Une expression qui avait fait polémique, mais qui a aussi contribué à donner à Nicolas Sarkozy une image de ministre de l’Intérieur intraitable sur l’insécurité.
En utilisant cette expression, la candidate de droite poursuit un double objectif. Elle cherche d’abord à établir un lien entre sa propre candidature et Nicolas Sarkozy. En l’entendant réutiliser cette expression, les électeurs se remémorent aussitôt l’ancien président et sont invités à penser que Valérie Pécresse prendra à bras le corps la thématique sécuritaire. Par ailleurs, le "Kärcher" permet à la candidate LR de se démarquer d'Emmanuel Macron, qu’elle renvoie dos à dos avec François Hollande sur un sujet cher à l’électorat de droite. Une façon pour elle d’assimiler l'actuel président à la gauche et de convaincre les électeurs conservateurs qui hésiteraient entre elle et lui que sa candidature est celle de la vraie droite.