Procès Ikea : un système d’espionnage de salariés et de clients devant la justice
Des responsables de magasins Ikea en France auraient espionné et fiché leurs salariés, notamment syndicalistes, mais aussi des clients mécontents. Quinze personnes comparaissent à partir du lundi 22 mars dans un procès exceptionnel.
Quinze personnes comparaissent devant la justice à partir de lundi 22 mars dans le cadre d’un procès d’ampleur contre Ikea. Selon les enquêteurs, un système de surveillance bien rodé a été mis en place au sein de magasins du géant suédois en France. Des centaines de personnes auraient été victimes d’enquêtes clandestines sur leur vie personnelle, ou de filatures. Ces méthodes ont été révélées en 2012, notamment par Le Canard enchaîné : un directeur d’Ikea aurait envoyé des mails à des détectives privés, qu’il payait de 30 000 à 600 000 euros par an, en échange de renseignements sur des syndicalistes, des candidats à l’embauche ou des clients mécontents.
L’entreprise nie un système généralisé
Grâce à des policiers, ces détectives auraient eu accès illégalement aux fichiers de police. Après le scandale, quatre hauts responsables avaient été licenciés, une preuve, selon l’entreprise, de sa bonne foi. Ikea, qui nie tout système d’espionnage, risque plus de 3 millions d’euros d’amende. Les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison.
Parmi nos sources
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