Nouveau monde. Ces outils numériques au service de la surveillance des salariés
Ils ont pour nom Time Doctor, FlexiSPY ou encore, l’un des plus connus, Hubstaff : ces programmes permettent de surveiller les faits et gestes des salariés sur leurs ordinateurs.
Par exemple, Hubstaff mesure le temps de travail effectif en enregistrant leurs mouvements de souris et les frappes sur le clavier. Il y a aussi des programmes qui font des copies d’écrans à intervalles réguliers, ou même qui utilisent la webcam, pour vérifier que les personnes sont bien devant leurs ordinateurs. Des rapports réguliers sont ensuite envoyés aux managers. Récemment, Microsoft a été critiqué pour une fonction baptisée "score de productivité", intégrée à sa suite logicielle Office 365, et qui permet de surveiller l’efficacité des salariés. Ce marché des logiciels de surveillance explose, notamment du fait du télétravail. Les spécialistes prévoient un boom dans les années à venir.
Que dit la loi ?
En France, la Commission Nationale Informatique et Libertés est très claire. Elle rappelle que la surveillance du travail des salariés est légale tant que cela reste proportionné et que cela n’empiète pas sur la vie privée. Par exemple, pas question d’activer une caméra à distance qui filmerait l’intérieur du domicile ou d’utiliser un logiciel "keylogger", qui enregistre tout ce que l’on tape au clavier. Il faut distinguer la mesure de la productivité et l’espionnage pur et simple.
En outre, Les gens doivent être prévenus que des données sont collectées et ils doivent savoir à quelle fin elles le sont. C'est une obligation de base, prévue par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). La Cnil expliquait récemment à France Inter qu’elle recevait environ 1 000 plaintes de salariés par an pour ces questions, mais que ce chiffre n’avait pas augmenté depuis la généralisation du télétravail. En cas d’infraction, les entreprises s’exposent à des amendes qui peuvent aller jusqu'à plusieurs millions d'euros.