Justice : Ikea jugé pour l'espionnage de ses salariés
Le procès d'Ikea s'est ouvert lundi 22 mars devant le tribunal correctionnel de Versailles. La filiale française est accusée d'avoir mis en place un système de surveillance illégale visant le personnel syndiqué et les candidats à l'embauche.
Entre 2009 et 2012, au moins de 200 salariés d'Ikea France ont été victimes de filatures, d'enquêtes personnelles sur leur vie personnelle. Adel Amara est un ancien syndicaliste d'Ikea, il se porte aujourd'hui partie civile : "ils ont violé mon intimité, ils se sont introduits dans ma vie, ils m'ont traîné dans la boue, ils m'ont fait passer pour tout et n'importe quoi, c'est pour ça que j'attends que la justice fasse son travail".
600 000 euros par an
Des méthodes révélées par le Canard Enchaîné et Médiapart. Jean-François Paris, un directeur d'Ikea, aurait échangé avec trois sociétés de détectives privés rémunérées par le groupe jusqu'à 600 000 euros par an. Ces dernières auraient fourni des renseignements d'ordres privés à la demande du directeur. Selon les enquêteurs, après une grève en 2010, les détectives se font embaucher comme caissiers ou intérimaires avec pour mission d'épier les syndicalistes. Le groupe balaie toute accusation d'espionnage. Ikea encourt plus de trois millions d'euros d'amende, certains des prévenus encourent jusqu'à 10 ans de prison.