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Insolite et Faits divers

Ikea France jugé pour avoir mis en place un "système d'espionnage" de ses salariés

La filière du groupe suédois en France encourt jusqu'à 3,75 millions d'euros d'amende dans ce procès qui s'ouvre ce lundi. Sur le banc des prévenus à partir de lundi 22 mars à Versailles (Yvelines), un curieux mélange des genres: d'anciens dirigeants d'Ikea France mais aussi des policiers et le patron d'une société privée de surveillance, accusés d'avoir espionné des salariés de la filiale française du géant suédois de l'ameublement. Révélée par le Canard Enchaîné et Mediapart en 2012, l'affaire instruite après une plainte du syndicat FO avait ébranlé Ikea France, contrainte de licencier quatre hauts responsables. L'instruction a ainsi dévoilé, selon les termes du parquet de Versailles, un "système d'espionnage" d'employés mais aussi de candidats à l'embauche, s'étendant sur l'ensemble du pays, d'Avignon à Reims, en passant par l'Ile-de-France. Certains prévenus risquent jusqu'à 10 ans de prison Selon l'accusation, plusieurs centaines de personnes dont des syndicalistes ont ainsi été passées au crible, leurs antécédents judiciaires ou leur train de vie scrupuleusement examinés. Quinze personnes physiques seront également jugées dont des directeurs de magasins, des fonctionnaires de police mais aussi l'ex-PDG Stefan Vanoverbeke (2010-2015) et son prédécesseur Jean-Louis Baillot. Face aux 74 parties civiles, les prévenus auront notamment à répondre des chefs de collecte et divulgation illicite d'informations personnelles, violation du secret professionnel ou encore de recel de ces délits, ce qui expose certains d'entre eux à une peine maximale de dix ans d'emprisonnement. L'ex directeur de la gestion des risques au coeur du procès Au coeur de ce "système", Jean-François Paris, ex-directeur de la gestion des risques d'Ikea France. D'après l'ordonnance de l'instruction consultée par l'AFP, Jean-François Paris envoyait des listes de personnes "à tester" à des sociétés d'investigation privées auxquelles la filiale allouait un budget de 30 000 à 600 000 euros par an. Ces listes, que l'ex-responsable assure avoir reçues de directeurs de magasins, étaient notamment adressées à Jean-Pierre Foures, dirigeant de la société en "conseil des affaires" Eirpace.

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