news-details
Actualités

Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

ÉLYSÉE 2022 Smic à 2 000 euros, ISF climatique, suppression de la TVA : les propositions économiques des candidats à la présidentielle ne manquent pas. France 24 fait le point sur leurs principales mesures. Résorber le chômage (7,4 % au quatrième trimestre 2021, soit le taux le plus bas depuis 2008), effacer la dette publique (elle a été ramenée à 112,9 % du PIB en 2021 contre 115,7 % en 2020, selon l’Insee), augmenter les salaires et le pouvoir d’achat : chacun des prétendants à l’Élysée défend sa feuille de route économique, révélant de profondes lignes de fracture entre les candidats. Tour d’horizon de leurs mesures phares. Radicale, celle qui se présente comme une "communiste révolutionnaire" propose "d’imposer des embauches et la répartition du travail pour supprimer le chômage". La candidate de Lutte ouvrière prévoit aussi dans son "programme de luttes" une augmentation du Smic à 2 000 euros net (contre 1 269,03 euros actuellement). Elle défend également l’idée de rendre publique l'utilisation des profits des entreprises, d’exonérer les "travailleurs" des taxes sur le carburant ou encore d’exproprier les grandes fortunes. Elle plaide enfin pour l’abolition du secret bancaire et de la TVA. Le candidat de Debout la France suggère de nombreuses mesures pour un "authentique redressement économique et social du pays". Pour ce faire, il préconise l'augmentation des salaires de 8 % (équivalent d'un treizième mois) pour tous les salariés et une baisse des cotisations salariales pour les indépendants. Il compte indexer les retraites et les traitements indiciaires des fonctionnaires sur l’inflation pour augmenter leur montant chaque année. Le candidat de droite veut également rétablir un impôt sur les très grandes fortunes, supprimé par Emmanuel Macron, en excluant la résidence principale du calcul et en déduisant de l’ISF les investissements dans les PME produisant en France. Il souhaite également relancer la participation des salariés en entreprise. Afin de favoriser la production française, il entend diviser par deux l'impôt sur les bénéfices pour ceux qui sont réinvestis dans l’Hexagone. Il veut défiscaliser les charges sur les heures supplémentaires. Il souhaite par ailleurs stabiliser le nombre de fonctionnaires. Quant au Smic, il ne veut pas l’augmenter mais baisser les cotisations. Plus original, il penche pour la suppression de la TVA sur les protections hygiéniques féminines. "Dès mon arrivée au pouvoir, j’augmenterai le Smic de 200 euros net par mois (soit 15 % d'augmentation) et je convoquerai une conférence sur les salaires avec les organisations patronales et syndicales", annonce la candidate socialiste dans son programme économique. Elle plaide en outre pour le recrutement de plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires. Pour financer la transition écologique, elle prévoit un ISF (impôt de solidarité sur la fortune) climatique d'un montant annuel de 4 milliards d'euros. L'actuelle maire de Paris compte également mettre fin aux "écarts indécents" de rémunération et encourager la réduction du temps de travail. Elle propose une dotation de 5 000 euros à chaque jeune à l’âge de 18 ans pour lui permettre de financer des projets professionnels et personnels. En matière d’héritage, elle souhaite exonérer les droits de succession en dessous de 300 000 euros pour que 95 % des Français n’aient rien à payer. En revanche, la candidate de gauche affirme vouloir augmenter la taxation des multinationales. Le candidat écologiste veut "une économie au service du climat et des citoyens". Il promet donc d’augmenter le salaire minimum de 10 % pour atteindre 1 500 euros net en 2027 et de réduire le temps de travail. Il compte instaurer un revenu citoyen à partir de 18 ans, versé de manière automatique. Il vise le recrutement de plus de 200 000 personnes dans les services publics. Le député européen entend imposer aux entreprises l'égalité salariale entre les hommes et les femmes et la réduction des écarts de rémunération de manière générale. L’écologiste souhaite individualiser l’impôt sur le revenu pour qu’il soit payé par individu et non plus par foyer fiscal. Il compte supprimer la "flat tax" (encore appelée PFU – prélèvement forfaitaire unique –, qui s’applique aux revenus du capital) mise en place par Emmanuel Macron et qu’il juge inefficace. Il préconise de moduler la TVA des produits énergétiques dans un but écologique, relocaliser la production et protéger les entreprises de la concurrence déloyale. Sur la question de l’héritage, il ne souhaite pas instaurer d’imposition en dessous de 100 000 euros reçus tout au long de la vie. Il veut également inciter financièrement à la transmission des exploitations agricoles. Le candidat de Résistons ! veut revaloriser le Smic à 1 400 euros net. Il souhaite nationaliser des entreprises dans les secteurs clés de l'économie (agriculture, industrie, automobile, aéronautique…) afin de redonner le pouvoir à l'État. Jean Lassalle prévoit également d'exonérer de taxe foncière et d’impôt sur les sociétés toute activité professionnelle dont le siège est installé dans des communes de moins de 15 000 habitants. Le député des Pyrénées-Atlantiques préconise par ailleurs un "plan Marshall" pour la réindustrialisation du pays. Il compte aussi rétablir l’ISF, revoir la distribution de la politique agricole commune (Pac) et lutter contre l’évasion fiscale. La candidate du Rassemblement national ne propose pas de revalorisation globale du salaire minimum mais des exonérations de cotisations pour les entreprises qui augmenteraient les salaires allant jusqu'à trois fois le Smic. Au chapitre de la fiscalité, elle annonce vouloir exonérer d’impôt sur le revenu tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans, "pour qu’ils restent en France et fondent leur famille chez nous". Toujours dans un objectif de relance de la natalité, Marine Le Pen souhaite accorder aux couples soumis à imposition commune une pleine part de quotient familial dès le deuxième enfant, au lieu du troisième actuellement. La candidate d’extrême droite veut aussi remplacer l'actuel impôt sur la fortune immobilière par un impôt sur la fortune financière (IFF), taxant les très hauts patrimoines avec une exonération totale de la résidence principale. Elle entend supprimer la cotisation foncière des entreprises (CFE), ainsi que la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) "dans les zones de relocalisation" où "il faut recréer de l’emploi" tout en maintenant la "flat tax". Dans son programme, la patronne du RN annonce aussi vouloir rembourser la dette, privilégier les entreprises françaises dans la commande publique, intervenir sur les prix et soutenir les filières en difficulté. Enfin, elle compte créer un "fonds souverain français" pour augmenter la rémunération de l’épargne des Français et l’orienter vers des secteurs stratégiques et innovants. Le président sortant compte allouer 30 milliards d’euros aux secteurs d’avenir comme l’aéronautique (mini-lanceurs spatiaux), les biomédicaments, les semi-conducteurs, les réacteurs nucléaires de troisième et quatrième génération ainsi qu'au développement des licornes et des grandes entreprises du numérique, du cloud, de la quantique, de l'intelligence artificielle. Emmanuel Macron souhaite aussi supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) afin d’augmenter la compétitivité de celles-ci, en particulier dans le secteur industriel. Comme Marine Le Pen, il souhaite obliger l'État et les collectivités à acheter français (actuellement, les marchés publics doivent se faire à l'échelle de l'Union européenne, même si, dans les faits, les entreprises françaises sont déjà privilégiées). Il entend également conditionner les subventions à la création d’emplois dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire. Conscient de la "transformation des familles", le candidat LREM souhaite par ailleurs "permettre à tous les couples vivant ensemble de réduire leurs impôts comme s'ils étaient mariés ou pacsés". Toujours en matière de fiscalité, le candidat propose de modifier les droits de succession en ligne directe en faisant passer de 100 000 à 150 000 euros l’abattement. Il sera par ailleurs possible d'en faire profiter des destinataires indirects (neveu, nièce, enfant du conjoint, etc.). Dans le cadre d'une "loi d'urgence sociale", le candidat compte augmenter le Smic à 1 400 euros net mensuels et plafonner les écarts de salaire de 1 à 20. Il propose d’augmenter l'ensemble des salaires en mettant en place des commissions salariales dans les entreprises. Il plaide en outre pour la titularisation de 800 000 contractuels de la fonction publique. Quant aux chômeurs, Jean-Luc Mélenchon veut leur proposer un emploi de longue durée dans les secteurs d'urgence. L’Insoumis est par ailleurs favorable à l’idée d’imposer une année blanche pour les profits du CAC 40. En matière de fiscalité, le député veut refondre l’impôt sur les sociétés pour établir l’égalité devant l’impôt entre PME et grands groupes, en instaurant un barème progressif en fonction des bénéfices réalisés et de leur destination. Il veut aussi supprimer la "flat tax", rétablir l’ISF avec un volet climatique, réduire la TVA sur les produits de première nécessité et imposer les revenus du capital "comme ceux du travail". Concernant les droits de succession, il entend plafonner les héritages à 12 millions d'euros. "Au-delà de 12 millions d'euros, je prends tout", a assené le candidat de la gauche radicale. Mais cette mesure, qui nécessite une loi, présente un risque important d'inconstitutionnalité. La candidate Les Républicains souhaite créer un "choc de pouvoir d’achat" en augmentant de 10 % en cinq ans le salaire net (hors inflation) de ceux qui touchent moins de 2 800 euros par mois. En matière d’emploi, elle souhaite également sortir des 35 heures par accord de branche. La présidente de la région Île-de-France compte également exonérer de charges sociales et d’impôt sur le revenu toutes les heures travaillées au-delà des 35 heures et permettre aux salariés de convertir davantage de RTT en salaire. Elle préconise en outre la suppression de 150 000 postes de fonctionnaires. Dans le cadre d’un "plan de rattrapage" des entreprises, Valérie Pécresse prévoit d’organiser une "conférence des salaires" pour vérifier que l’"égalité salariale femmes-hommes est une réalité". Sur le terrain fiscal, elle est pour la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), un impôt "absurde" qui "pénalise" la compétitivité des entreprises. Elle veut aussi mettre en place une taxe carbone aux frontières de l’Europe pour mettre fin à une "concurrence déloyale" pour l’agriculture française. Pour les particuliers, elle compte conserver l'impôt sur la fortune immobilière tout en baissant la TVA sur les produits culturels, les logements sociaux, l'électricité et les protections périodiques. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste compte augmenter tous les revenus de 400 euros. L'élu municipal de Bordeaux veut également instaurer un revenu d'autonomie pour les 16-25 ans "proche de l'idée du Smic", à 1 800 euros net. Il veut aussi créer un million de postes statutaires dans les services publics. Il préconise la nationalisation des entreprises des secteurs énergétique (Veolia, Total, EDF ou Engie) et pharmaceutique (Sanofi), ou encore la réquisition des banques privées. Sur le plan fiscal, Philippe Poutou, qui souhaite "rompre avec le capitalisme", entend mettre fin aux "dizaines de milliards de dividendes" pour les actionnaires du CAC 40 et à l’évasion dans les paradis fiscaux. Il veut aussi mettre fin aux exonérations fiscales pour les patrons afin de financer la Sécurité sociale. Il compte enfin supprimer la TVA, rétablir l'ISF en le renforçant et augmenter le taux et le nombre de tranches de l'impôt sur le revenu. Le candidat communiste promet une "révolution du travail" s’il est élu. Concrètement, il suggère d’augmenter de 30 % les salaires de la fonction publique et de créer 500 000 postes de fonctionnaire. Il compte parvenir en un an à l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, et entre les entreprises publiques et privées. Il prône également la renationalisation de la SNCF, d'EDF, d'Engie, de La Poste et d'Orange ainsi que la nationalisation des banques. Sur le plan fiscal, il veut réduire les impôts indirects, comme la TVA, tripler l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et instaurer quinze tranches d'impôt sur le revenu. Fabien Roussel entend par ailleurs créer un nouvel impôt sur les sociétés qui serait progressif, modulable en fonction du chiffre d’affaires et des résultats des entreprises. Enfin, pour "garantir à chaque famille modeste" la possibilité de transmettre un héritage, le candidat des "jours heureux" veut exonérer les successions en dessous de 118 000 euros. Le candidat de Reconquête! compte attribuer un treizième mois aux salaires les plus modestes des employés des secteurs privé et public ainsi que des indépendants en baissant la CSG (contribution sociale généralisée). Il compte revaloriser jusqu’à 600 euros les retraites inférieures à 1 300 euros net en les exonérant de la CSG et de la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale). Il veut en outre revenir au "principe vertueux" du "travailler plus pour gagner plus" en exonérant totalement les heures supplémentaires. De manière plus générale, il préconise une réduction des impôts de production de 30 milliards d'euros comprenant une baisse d’impôt de 15 % pour les petites entreprises, les artisans, les commerçants et les agriculteurs ainsi que la fin des droits de succession pour la transmission d'entreprises familiales. Il compte en revanche réclamer le "remboursement intégral" des aides publiques reçues par les entreprises qui délocalisent. Pour les particuliers, ces baisses d’impôts concernent notamment l’exonération de l'impôt sur la fortune immobilière sur la résidence principale ou la suppression de la redevance audiovisuelle. Enfin, le candidat d’extrême droite plaide pour une réduction des droits de succession et une transmission des biens tout au long de la vie.

You can share this post!