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Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

Hôpitaux, déserts médicaux, handicap, santé mentale ou encore cannabis : les sujets liés à la santé ne manquent pas dans cette campagne présidentielle. Tour d’horizon des propositions des principaux candidats engagés dans la course à l’Élysée. Après deux années marquées par l’omniprésence du Covid-19 dans la vie des Français, difficile d’ignorer la santé pour les candidats à l’élection présidentielle. En attendant les propositions d’Emmanuel Macron, pas encore officiellement déclaré, tous les candidats y vont de leurs propositions pour améliorer l’hôpital public ou lutter contre les déserts médicaux. Sur l’hôpital public, le recrutement de personnels et la revalorisation des salaires fait l’unanimité. Valérie Pécresse (Les Républicains) propose ainsi de recruter 25 000 soignants supplémentaires en cinq ans et veut augmenter le salaire des infirmières et des sages-femmes en leur confiant davantage de responsabilités. Elle propose également de simplifier les procédures en allégeant la charge administrative et veut refonder le financement de l’hôpital en prenant en compte la qualité des soins, mais sans supprimer la tarification à l'activité (T2A). Marine Le Pen (Rassemblement national) promet de lancer un plan d’urgence pour la santé de 20 milliards d’euros. Elle entend fixer un plafond de 10 % de postes administratifs dans les hôpitaux afin de recruter davantage de personnel soignant et compte créer 10 000 places supplémentaires dans les Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) et les centres de formation d’aides-soignants. Elle promet de consacrer 2 milliards d’euros sur cinq ans à la revalorisation des salaires du personnel soignant exerçant à l’hôpital et assure que le salaire des infirmiers sera augmenté de 10 % pour atteindre la moyenne européenne. Elle promet enfin d’arrêter les fermetures de lits, y compris dans les maternités. À gauche, Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts) entend augmenter le nombre de lits et le nombre de soignants par patient, sans préciser le nombre. Il souhaite créer 100 000 postes d’infirmiers au cours de son quinquennat. Sur les salaires des personnels soignants, il propose une augmentation de 10 %. Anne Hidalgo (Parti socialiste) propose de mettre fin à l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) et de le remplacer par des Objectifs nationaux de santé publique (ONSP) débattus chaque année au Parlement. La candidate socialiste promet la formation de 1 250 sages-femmes par an, de 25 000 infirmiers et aides-soignants et de 5 000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers. Même chose pour Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) qui veut reconstruire le service public hospitalier en revenant sur les suppressions de lits et de personnels et en engageant un plan pluriannuel de recrutement de médecins, infirmiers, aides-soignants et personnels administratifs. Fabien Roussel (Parti communiste) propose quant à lui la création de 100 000 postes dans tous les métiers de l’hôpital public, ainsi que la titularisation de tous les contractuels. Il souhaite également reconstruire des hôpitaux de proximité avec des services d’urgence et des maternités pour que chaque bassin de vie dispose d’un établissement de santé à moins de 30 minutes en voiture. Sur la question du financement, Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Marine Le Pen proposent tous les quatre de mettre fin à la tarification à l’activité (T2A), y voyant la cause principale de la transformation de l’hôpital en "hôpital-entreprise" cherchant à réduire les coûts au maximum au détriment, selon eux, de la qualité des soins. À la place, ils proposent que le financement des hôpitaux soit dicté par les besoins réels de la population. La lutte contre les déserts médicaux est également au cœur des propositions des candidats. Valérie Pécresse, Éric Zemmour (Reconquête !) et Anne Hidalgo proposent d’élargir le numerus clausus quand Fabien Roussel et Yannick Jadot veulent le supprimer. La candidate LR et Marine Le Pen comptent par ailleurs sur des incitations financières pour attirer les médecins dans les zones sous tension. D’autres proposent des médecins généralistes fonctionnaires. C’est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour. Le premier souhaite les attirer vers cette voie en les rémunérant pendant leurs études. Le second ne dit pas comment il fera mais souhaite que l’État embauche en urgence 1 000 médecins pour les envoyer dans les déserts médicaux. Pour pallier l’absence de médecins dans certaines régions, Anne Hidalgo propose de remplacer la quatrième année d’internat par une année de professionnalisation comme médecin-assistant dans les déserts médicaux. Il s'agit de faire venir 4 000 à 8 000 médecins chaque année dans ces territoires. Yannick Jadot va un peu plus loin puisqu’il prévoit que la dernière année d’internat et les deux premières années d’exercice soient effectuées dans les zones en manque de médecins. Il ajoute à cela une proposition qu’il partage avec Fabien Roussel : le conditionnement de l’installation d’un nouveau médecin en zone dense au départ (à la retraite ou dans un autre secteur) d’un autre médecin libéral. Certains candidats font aussi du handicap un sujet majeur. C’est le cas de Valérie Pécresse, qui promet la prise en charge de toutes les formes de handicap avec la scolarisation systématique en milieu ordinaire jusqu’à la fin du collège et l’obligation pour les entreprises et les associations d’employer au moins 6 % de personnes en situation de handicap. La présidente de la région Île-de-France souhaite également revaloriser les métiers de l’accompagnement spécialisé et propose de déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH) pour ne pas pénaliser les personnes en situation de handicap qui vivent en couple et risquent aujourd’hui de perdre leur allocation. Jean-Luc Mélenchon propose de créer un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, avec un nouveau corps de fonctionnaires. Il souhaite abaisser à dix le nombre maximum d’élèves par classe en unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) et garantir à chaque élève une place dans une structure Ulis en ouvrant le nombre de structures nécessaires. Il entend garantir le droit à l’emploi et répondre aux besoins quotidiens de l’accompagnement en créant un véritable statut d’aidant familial avec une rémunération réelle, une formation adaptée au handicap de la personne aidée, l’organisation de périodes de congés. Il propose lui aussi de déconjugaliser l’AAH, qu’il souhaite revaloriser au niveau du Smic. La question du cannabis n’est abordée que par les candidats de gauche. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont favorables à sa légalisation, tandis qu'Anne Hidalgo et Fabien Roussel veulent organiser un grand débat national sur le sujet. Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel proposent aussi d’en faire plus sur la santé mentale. La maire de Paris souhaite en faire une grande cause de son quinquennat et propose de reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. L’eurodéputé EELV veut créer 10 000 lits de psychiatrie en cinq ans, élargir le remboursement de la psychologie de ville et multiplier par deux le budget de la recherche en santé mentale. Le député communiste propose une loi-cadre sur la psychiatrie. Enfin, les candidats d’extrême droite mettent, eux, l’accent sur la lutte contre la fraude à la Sécurité sociale. Marine Le Pen compte créer un ministère dédié, tandis qu’Éric Zemmour veut mettre en place la carte Vitale à empreintes digitales pour empêcher qu’une même carte ne soit utilisée par plusieurs personnes. Concernant l’Aide médicale d’État (AME), la candidate du RN entend la transformer en un dispositif qui prenne en charge, pour les adultes, les seuls soins urgents, alors que l’ancien journaliste promet purement et simplement de la supprimer. Ce comparatif des propositions des candidats en matière de santé n'est pas exhaustif. Pour davantage d'informations, se référer aux sites Internet d'Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel et Éric Zemmour.

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