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Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

ÉLYSÉE 2022 Un agriculteur laboure au tracteur la terre pour planter des betteraves à Anneux, en France, le 27 mars 2020. Garantie des prix, réforme de la PAC, élevage ou fin des pesticides : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’agriculture. Les candidats à l’élection présidentielle (10 et 24 avril) défilent cette semaine au salon de l’agriculture, rendez-vous incontournable de la campagne malgré la guerre qui fait rage en Ukraine. Il n’y a que la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, qui fait l’impasse sur ce sujet. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes. Le candidat de Debout la France compte utiliser le protectionnisme en faisant en sorte que la PAC (politique agricole commune) garantisse une préférence communautaire, des prix garantis et des quotas. Il compte exiger l’étiquetage obligatoire du pays d’origine des produits, instaurer une exception agricole à l’OMC et dans tous les accords commerciaux sur le modèle de l’exception culturelle et rejeter l’accord UE-Mercosur et CETA. Nicolas Dupont-Aignan entend par ailleurs instaurer des prix garantis au sein d’un "tunnel maximum-minimum", supprimer les cotisations sociales agricoles, soutenir l’installation des jeunes agriculteurs et instaurer un cautionnement public de 50 % pour les prêts contractés à l’installation, restructurer la dette des agriculteurs surendettés en créant un fonds par lequel l’État serait prêteur en dernier ressort et inciter les banques à financer leurs projets. Le député de l’Essonne promet par ailleurs un grand plan de production et de consommation de fruits et légumes. Il entend investir massivement dans la formation et faire de la France le leader mondial sur les questions de transition écologique et d’agriculture biologique, en revalorisant notamment de 30 % l’aide à la conversion. Il promet enfin d’interdire les OGM existants mais ne pas s’opposer systématiquement aux avancées de la science ni à la recherche agronomique. >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ? La candidate socialiste entend faire voter une loi de régulation, de partage et de protection du foncier agricole et mettre en place un plan décennal de renouvellement des générations pour favoriser l’installation de jeunes agriculteurs. Pour améliorer leurs revenus, Anne Hidalgo promet de favoriser "un véritable partage" de la valeur entre producteurs, transformateurs et distributeurs. De même, elle souhaite la mise en œuvre d’une PAC "plus juste et verte" avec un soutien renforcé vers les petites et moyennes fermes avec beaucoup de main-d’œuvre. La maire de Paris promet également un accompagnement vers la transition biologique et promet de tripler les moyens de formation en cinq ans pour promouvoir l’agriculture biologique. Son objectif est d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 2030. Elle compte par ailleurs sortir des engrais de synthèse et des pesticides le plus rapidement possible et interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes dès 2022. Concernant l’amélioration des conditions d’élevage, la candidate souhaite lancer des "assises du bien-être animal". >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de culture ? Le candidat écologiste fait de l’amélioration des conditions d’élevage une priorité. Il promet ainsi de remplacer l’élevage industriel par un élevage agroécologique en dix ans. Selon lui, la PAC "doit cesser de financer l’élevage industriel et progressivement réorienter les choix de politiques budgétaires vers la transition biologique". Yannick Jadot compte également introduire le critère de conditionnalité des aides en lien avec la densité animale, interdire toute nouvelle "méga-installation" en élevage et interdire progressivement l’élevage industriel en cage, en box ou en caillebotis. L’eurodéputé n’oublie pas la pêche : il souhaite favoriser les circuits courts dans ce domaine et développer les techniques de pêche non destructrices pour adapter les quantités pêchées selon les limites maximales recommandées par les scientifiques. Il souhaite aussi développer l’aquaculture biologique. Concernant l’agriculture, le candidat écologiste veut diviser par deux l’usage des engrais et des pesticides de synthèse d’ici 2027, supprimer les pesticides au sein de l’Union européenne en 2030 et promet d’interdire les néonicotinoïdes, le glyphosate et tous les pesticides et fongicides "les plus dangereux" dès 2022. Il vise une nourriture 100 % bio et locale en 2027 dans toutes les cantines publiques des écoles, des administrations, des universités, des hôpitaux et des prisons. Il entend garantir un revenu digne pour les paysans et lutter contre le surendettement et le surinvestissement grâce à une reprise de dette par la Caisse des dépôts et consignations. Enfin, il promet de réviser la loi sur l’assurance récolte "afin de rétablir et améliorer un dispositif public mutualiste des calamités agricoles". Le député des Pyrénées-Atlantiques, défenseur de la ruralité, promet de revoir la distribution de la PAC pour que les aides aillent aux paysans "qui respectent leur terre et leurs bêtes, non à la spéculation foncière". Il souhaite également favoriser l’accès au foncier, la formation et la reconversion pour faciliter la reprise des exploitations agricoles, mais aussi replacer les coopératives agricoles sous la responsabilité directe des exploitants. Jean Lassalle se distingue en matière d’agriculture par des propositions originales : il propose ainsi de soutenir les circuits courts grâce à la création de "tickets-paysans", sur le modèle des "tickets-restaurants", en faveur des agriculteurs locaux ; il souhaite également conditionner l’octroi des signes de qualité et d’origine (labels, AOC, AOP) à la transmissibilité des exploitations agricoles aux générations à venir, au bien-être des paysans, aux qualités gustatives ainsi qu’aux bienfaits pour la santé des consommateurs. La candidate du Rassemblement national veut garantir aux paysans des prix respectueux de leur travail et entend "mettre un terme aux marges abusives de la grande distribution". Marine Le Pen s’appuie aussi le protectionnisme. Elle compte ainsi interdire les importations de produits agricoles ne respectant pas les normes de production françaises, contraindre les cantines à utiliser 80 % de produits agricoles français et généraliser l’étiquetage sur l’origine et la qualité des produits alimentaires. La candidate d’extrême droite souhaite enfin mettre en place un "plan abattoirs" pour assurer des conditions dignes et interdire l’abattage sans étourdissement. Le candidat de la gauche radicale souhaite transformer le ministère de l’Agriculture en ministère de la Production alimentaire avec un triple objectifs : instaurer "une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique" avec à la clé la création de 300 000 emplois agricoles, promet-il. Jean-Luc Mélenchon entend pour cela refondre la PAC et orienter les aides publiques agricoles pour favoriser la production écologiquement soutenable, faire une réforme agraire pour encourager l’installation de nouveaux agriculteurs et permettre le développement d’un tissu de nombreuses exploitations "à taille humaine" et développer les circuits courts. Le candidat insoumis souhaite garantir des prix rémunérateurs aux producteurs grâce à des prix planchers, interdire la vente à perte et mettre en place une caisse de défaisance pour reprendre les dettes agricoles des convertis au 100 % bio. Il compte également encadrer les prix alimentaires par des prix maximaux établis par un coefficient multiplicateur et limiter les marges de la grande distribution. Il promet d’instaurer un protectionnisme écologique en fonction des conditions de production et de rémunération du travail agricole. Le député des Bouches-du-Rhône veut enfin planifier la réduction progressive des doses d’engrais et de pesticides et interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes). La candidate Les Républicains promet d’augmenter les revenus des agriculteurs par la baisse d’un tiers des cotisations vieillesse et de la taxe foncière, mais également de rémunérer les agriculteurs pour le prix des services qu’ils rendent à l’environnement en bâtissant une stratégie carbone collective : "ils pourront vendre des crédits carbones calculés en fonction des bienfaits qu’ils apportent à l’environnement". Valérie Pécresse entend introduire une obligation de réciprocité des standards commerciaux et des normes et rénover les règles de commande publique pour instaurer une préférence et un recours accru au local dans la restauration scolaire, hospitalière et administrative. Elle souhaite soutenir la diversification des exploitations en misant notamment sur les biocarburants. Elle compte enfin réviser la réglementation française existante issue du cadre juridique agricole européen afin de la simplifier. Le candidat communiste promet une loi d’orientation et de programmation agricole afin de garantir des prix de base rémunérateurs du travail paysan, de lancer un programme d’installation de jeunes paysans-travailleurs et de favoriser la transition agroécologique. Il entend également doubler les fonds de la dotation d’installation de jeunes agriculteurs et attribution selon des critères d’emploi, d’éco-conditionnalité et de durabilité. Fabien Roussel veut par ailleurs organiser une conférence annuelle pour déterminer les prix par production, interdire les reventes à perte mais aussi stopper l’augmentation des prix de vente dans les supermarchés. Il compte enfin créer un régime public d’assurance contre les aléas climatiques, sanitaires et environnementaux. Le candidat d’extrême droite mise sur le protectionnisme en matière d’agriculture. Il entend interdire les importations de produits agricoles non conformes aux standards français de qualité et de sécurité alimentaire, mettre fin à la participation de la France aux négociations actuelles et futures des traités de libre-échange et privilégier les circuits courts en augmentant la part de produits locaux dans la restauration collective. Éric Zemmour souhaite financer l’innovation en robotique agricole afin de réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère et à l’utilisation des produits phytosanitaires. Il veut favoriser le renouvellement des générations en augmentant la Dotation Jeunes Agriculteurs et en simplifiant les procédures d’installation et d’accès au foncier. Il promet enfin de mettre fin aux regroupements de plusieurs enseignes au sein de centrales d’achat communes.

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