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Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

élysée 2022 Création de polices municipales, retrait de l’Otan, rénovation des prisons... Les candidats à l’élection présidentielle présentent des programmes très différents en matière de sécurité. France 24 fait le point sur leurs principales mesures.   S’il est un sujet qui a dominé la campagne présidentielle, c’est bien celui de la sécurité. Préempté par les candidats de droite et d’extrême droite, cette thématique régalienne hautement clivante a pourtant été portée aux agendas de tous les principaux candidats. Tour d’horizon de leurs grandes mesures.   Le candidat de Debout la France (DLF) n’a cessé de le répéter : il souhaite des mesures choc pour mettre fin aux problèmes de sécurité dans le pays. Sur le plan judiciaire d’abord, il prévoit d’abaisser la majorité pénale à 16 ans. Soucieux de faire "respecter" les forces de l'ordre, le président de DLF propose "des peines planchers de prison ferme pour toute agression" de policier, gendarme ou pompier. Il préconise également de modifier le Code pénal pour assurer la "présomption de légitime défense" aux policiers dans certains "cas précis et clairs" d’actions terroristes, de prises d'otages et de vols à main armée. Plus concrètement, il plaide d’ailleurs pour le recrutement de 30 000 représentants des forces de l'ordre et 10 000 personnels administratifs. Il entend également rénover les équipements des forces de l’ordre en puisant 140 millions d'euros dans la réserve parlementaire "des députés et des sénateurs" pour améliorer le parc automobile, les armes, les protections et les moyens de communication. Le député-maire de Yerres (Essonne) souhaite, en outre, intensifier la lutte contre le terrorisme à l’extérieur de nos frontières, notamment au Sahel, et protéger les chrétiens d’Orient. Pour se faire, il compte aussi augmenter le budget de la Défense à 2,5 % du PIB, ce qui permettra de recruter 40 000 soldats, revaloriser leur solde et leur fournir de nouveaux équipements. Il suggère enfin de sortir du commandement intégré de l'Otan. Dernières propositions plus surprenantes, NDA souhaite faire participer les citoyens au maintien de l’ordre, ouvrir un bagne pour les terroristes aux îles Kerguelen, et créer un service national civique obligatoire.   Pour la candidate socialiste, "la sécurité est essentielle". Parmi ses quelques mesures avancées, l’actuelle maire de Paris veut accorder davantage de moyens aux armées pour "mieux prendre en compte" les nouvelles menaces, notamment en matière spatiale et de cybersécurité. Elle préconise également plus de moyens humains et techniques aux services de renseignement, notamment pour lutter contre le terrorisme. Elle envisage aussi de renforcer le contrôle démocratique des opérations militaires extérieures par le Parlement. Celle qui veut faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité entend, par ailleurs, recruter davantage de policiers et gendarmes pour améliorer le lien avec les habitants et renforcer leur formation en matière de lutte contre le racisme, l'homophobie, le harcèlement de rue. Convaincue que "le tout-carcéral est un échec", la candidate de gauche plaide pour une autre incarcération des détenus en fonction des profils pénaux et "non uniquement de la durée de la peine ". Enfin, elle prévoit de renforcer les services de réinsertion des prisonniers.  Initiative inédite, le candidat des Verts souhaite créer une police de l’environnement. Moins surprenant, il aspire à renforcer les services publics et développer l'investissement social dans les quartiers les plus touchés. L'eurodéputé prévoit également de consolider la coopération "plutôt que la concurrence entre services de renseignement" (militaire, policier, pénitentiaire) en les plaçant sous le contrôle d’une "autorité indépendante". Il propose également de revoir certaines pratiques policières comme pour mettre fin "aux pratiques discriminatoires de contrôles au faciès". Le candidat écologiste souhaite notamment "réexaminer les peines de prison de courte durée" au profit de peines alternatives. En ce qui concerne l’armée, il prévoit de mettre en place un nouveau Livre blanc sur la défense plus adapté aux défis climatiques.   La cheffe duRassemblement nationalcompte "faire de la sécurité partout et pour tous une priorité du quinquennat." Dans le détail, elle prévoit d’allouer un budget de 1,5 milliard par an de plus pour la sécurité et la justice. Elle souhaite bannir l’idéologie islamiste en interdisant sa pratique et sa diffusion publique. Sur le plan judiciaire, la candidate d’extrême droite propose de rétablir les peines planchers, d’interdire les réductions et aménagements de peine, en particulier pour les violences contre les personnes et d’établir une perpétuité réelle. Elle a d’ailleurs pour objectif d’atteindre 85 000 places de prison en 2027. Elle plaide également pour l’institution d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Elle prévoit de doubler le nombre de magistrats pour accélérer les procédures judiciaires. Elle envisage enfin d’inscrire au fichier des délinquants sexuels les harceleurs de rue.   Le président sortant Emmanuel Macrons’appuie en matière de sécurité sur "quatre piliers actionnés simultanément : mettre en place une police de sécurité quotidienne, renforcer nos forces de police, lutter contre les pratiques abusives en matière de contrôle d’identité et améliorer notre renseignement pour mieux lutter contre le terrorisme", peut-on lire sur le site du candidat. Plus concrètement, cela signifie qu’il compte "doubler les policiers sur le terrain d’ici à 2030", par la suppression notamment des tâches annexes et des réorganisations. Ce qui devrait aboutir à remettre "3 000 agents sur la voie publique". Il veut aussi créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural ainsi qu’une "force d’action républicaine pour les quartiers". Pour s'attaquer à la question des violences intrafamiliales, il propose de doubler le nombre d'enquêteurs dédiés à ce type de violences pour le porter à 4 000. Il entend, enfin, créer un fichier afin de prendre en compte les signaux faibles et mieux prévenir la survenance de ces violences, en empêchant la récidive par exemple. Le candidat LREM prévoit de lutter contre les pratiques abusives en matière de contrôle d’identité. Il envisage de faciliter le travail des magistrats. Enfin, le président-candidat veut frapper fort contre les cyberattaques. Il a proposé un plan d'un milliard d'euros comprenant la création de 1 500 postes de cyber-patrouilleurs supplémentaires et d’une école de formation pour lutter contre les attaques numériques.  Le candidat de La France insoumise a, quant à lui, promis de rénover la police "de la cave au plafond". Dans un livret de 26 pages, l’Insoumis prévoit de nombreuses mesures en faveur de la sécurité, comme le rétablissement d’une police de proximité et le démantèlement des brigades anticriminalité (BAC) et les brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M). Il envisage également de remplacer l’IGPN par une autorité indépendante. Il entend dans le même temps interdire certaines armes comme les tasers, les grenades de désencerclement, les Flash-Ball et les LBD 40, ainsi que la technique de la "nasse". Le candidat de gauche radicale souhaite aussi augmenter les effectifs de police, en doublant le nombre de policiers scientifiques et d’agents affectés à la lutte contre la délinquance financière et économique. Il prévoit également de supprimer les dispositions qui ont rendu l’état d’urgence permanent. Jean-Luc Mélenchon plaide aussi pour que la France quitte le commandement intégré de l'Otan immédiatement, puis l'organisation par étapes. Il prévoit aussi de se doter d’une nouvelle loi de programmation militaire "pour restaurer notre indépendance et s’adapter au changement climatique." Enfin, il a pour objectif de rénover les prisons, d’appliquer le principe des cellules individuelles et de réguler la population carcérale.   Valérie Pécresse l’a annoncé sans détour : elle "veut ressortir le Karcher de la cave" pour nettoyer les quartiers, traquer, harceler les caïds, les délinquants et les dealers. Pour se faire, elle compte augmenter le budget de la Défense au-delà de 2 % du PIB à partir de 2030. L’actuelle présidente de la région Île-de-France entend créer une "grande" loi de programmation et d’orientation pour la police et allouer 5 milliards d'euros à l’équipement matériel et informatique des forces de l’ordre. La candidate Les Républicains veut faire de la police municipale la "troisième force de police" en étendant leurs prérogatives (port d'armes, contrôle des identités, ouverture des sacs, fouille des véhicules, accès à certains fichiers du ministère de l’intérieur…). Elle a en outre annoncé son intention d’augmenter les pouvoirs des maires et des polices municipales pour faciliter les expulsions de familles générant des troubles à l'ordre public. Dans la lutte contre le terrorisme, elle veut rendre délictuel le fait de consulter un "site terroriste" et fermer les mosquées qui propagerait un discours "hostile à la France". Elle souhaite enfin que l’armée française se dote d’un deuxième porte-avions.   Le candidat communistene prévoit pas seulement de quitter l’Otan, il en réclame dans le même temps sa dissolution. Le candidat des "Jours heureux" entend également fermer les bases militaires à l’étranger et stopper les opérations militaires extérieures. Comme Jean-Luc Mélenchon, il compte lutter contre le contrôle au faciès en instaurant "un récépissé justifiant qu’une personne a déjà été contrôlée." Fabien Roussel veut, par ailleurs, recruter 30 000 policiers de proximité. Il envisage aussi d’interdire ou du moins réduire l'incarcération des adolescents. Il plaide aussi en faveur d’un plan de rénovation des lieux de privation de liberté. Il prévoit enfin de revaloriser les conditions des militaires et ouvrir un grand débat sur le service national.   S’il est élu, l’ancien chroniqueur de CNews promet de construire 10 000 places de prison et expulser 10 000 étrangers incarcérés vers leur pays d’origine. Dans son volet consacré à la lutte contre la délinquance, il prévoit en outre de supprimer les aides sociales aux délinquants et à leur famille. Dans la même idée, il veut aussi expulser automatiquement les trafiquants et leur famille des logements sociaux. Il veut aussi créer une police anti-drogue. Il a également pour objectif de renforcer le pouvoir des maires pour expulser les gens du voyage qui occupent illégalement un terrain public et défendre le droit de propriété lorsqu’un bien est utilisé par des squatters. Sur le plan judiciaire, il souhaite mettre en place des peines planchers, rétablir la perpétuité et punir toutes les agressions physiques, même bénignes. Déterminé à aider les forces de l’ordre dans leur travail, il veut permettre aux agents et aux citoyens de se défendre en inscrivant dans la loi la notion de "défense excusable". Il plaide en outre pour la création d’une véritable police pénitentiaire et veut simplifier les procédures d’enquête policière.  

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