news-details
Actualités

Présidentielle 2022 : en Guadeloupe, Anne Hidalgo mène campagne pour conjurer le défaitisme

Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle, entourée du conseiller de Paris PS et acteur Jacques Martial et du sénateur (groupe socialiste) Victorin Lurel, lors d'un déplacement en Guadeloupe, le 12 février 2022. En campagne en Guadeloupe, Anne Hidalgo a notamment appelé les Outre-mer à être les "sentinelles" et les "anticorps" face aux discours identitaires, lors d'une réunion publique à Basse-Terre. Elle s'est également rendue au CHU de Pointe-à-Pitre, fortement éprouvé par la crise sanitaire, et a promis la prise en charge de tous les frais médicaux liés à l'empoisonnement au chlordécone. "C'est la meilleure candidate", pour les uns. "On sent que ça prend pas", pour les autres. En Guadeloupe la campagne d'Anne Hidalgo se poursuit sous les radars. Au cours de son déplacement, la candidate, créditée entre 1,5 % et 3 % des intentions de vote, s'est rendue auprès des soignants au CHU, a rencontré des élus, des acteurs du monde économique, des agriculteurs bio, des femmes d'influence, et a visité le Musée consacré à l'esclavage. >> À lire sur France24.com : Présidentielle 2022 : à Lille, Anne Hidalgo présente son "projet de reconquête" pour la France Marqueur de ce déplacement de quatre jours, qui doit la conduire ensuite en Martinique, la réunion publique en fin d'après-midi samedi à Basse-Terre n'a rassemblé qu'une centaine de personnes dans une salle de 250 places. Pourtant, 8 000 flyers avaient été distribués, mais les craintes liées au Covid-19 ont été les plus fortes, explique Olivier Nicolas, le Premier secrétaire de la fédération socialiste de Guadeloupe. Anne Hidalgo "a une notoriété aux Antilles", assure celui-ci, "car elle est maire de Paris" et "Paris est un grande ville ultramarine", avec notamment 6 000 agents de la ville originaires des Outre-mer. Mais "la Guadeloupe se relève de trois mois de bordel généralisé", et se trouve toujours sous état d'urgence sanitaire, alors que plus de la moitié de la population n'est pas vaccinée, rappelle-t-il. "Ça change la nature des images ultramarines. Chirac qui embrassait les doudous, ça n'existe plus". Résultat, avec le couvre-feu toujours en vigueur, "tout ce qui ressemble à des rassemblements populaires" ne fait pas recette. "Il n'y a guerre que le carnaval qui attire, et encore". Cinq communes socialistes sur 32 "Votre présence c'est du courage", a déclaré aux militants le sénateur de Guadeloupe et ex-ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, reconnaissant qu'il était "très difficile de se mobiliser". Mais pour Olivier Nicolas, les élections présidentielles ne mobilisent pas en Guadeloupe. En 2017, le taux de participation était de 40 %. "Les seules élections qui intéressent, ce sont les municipales". Terre longtemps acquise au PS (72 % des Guadeloupéens avaient voté Hollande en 2012), la Guadeloupe ne compte désormais que cinq communes socialistes sur 32 (mais aussi des communes alliées divers gauche), et le parti a perdu récemment le Département, après la Région, au détriment d'un divers gauche. "On reste le principal parti, mais on est affaibli. C'est une vrai crise, il n'y pas suffisamment de conviction forte, il y a eu beaucoup de défections", analyse le sénateur Victorin Lurel. "Vous avez une force inouïe" Samedi soir, lors d'une réunion publique à Basse-Terre Anne Hidalgo a appelé les Outre-mer à être les "sentinelles" et les "anticorps" face aux discours identitaires. La candidate, qui avait visité quelques heures plus tôt à Pointe-à-Pitre le Memorial Act, le centre caribéen d'expression et de mémoire de la traite et de l'esclavage, a rappelé que l'histoire de la Guadeloupe était marquée "par la traite, l'esclavage, et la nécessité de combattre".  "Vous avez une force inouïe qui vient enrichir la République française", leur a-t-elle affirmé, en ajoutant : "Dans ce moment où les questions identitaires occupent les débats, les Outre-mer sont des sentinelles et des anticorps par rapport à ce qui est en train de miner notre république". Elle a regretté que "ces cinq dernières années aient creusé les inégalités, la dette climatique", et, a-t-elle regretté, "nous sommes entrés dans une situation où la violence est partout". Anne Hidalgo a appelé dans son discours les militants à "ne pas se laisser laver le cerveau par ceux qui disent que les jeux sont faits" dans cette élection. "La politique, ce n'est pas que du clic, c'est de la rencontre, c'est de l'échange, du regard", a-t-elle insisté. "Tant qu'on est debout, tant qu'il y a des femmes et des hommes qui vont combattre pour nos valeurs, tant qu'il y a cette énergie-là, il y a là une base d'espérance extraordinaire", a-t-elle assuré. Prise en charge des frais médicaux liés à l'empoisonnement au chlordécone Au cours de ce déplacement, Anne Hidalgo s'est également rendue au chevet des soignants du CHU de Pointe-à-Pitre, fortement éprouvé par la crise sanitaire et théâtre de tensions autour de la question vaccinale. La candidate à la présidentielle a par ailleurs promis la prise en charge intégrale par la sécurité sociale de tous les frais médicaux liés à l'empoisonnement au chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993, provoquant une pollution importante et durable des deux îles. Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Avec AFP

You can share this post!