Paris : près de la moitié des policiers chargés de sécuriser les manifestations sont en burn out, selon un syndicat
Unité-SGP Police FO dénonce un "coup de pression" de la direction de la police nationale. Selon le syndicat, des agents en burn out ont été convoqués par la médecine du travail pour contrôler la validité de leurs arrêts maladies.
Près de la moitié des policiers chargés de sécuriser les manifestations à Paris sont en arrêt maladie pour burn out, selon un calcul du syndicat Unité-SGP Police FO en Île-de-France, relayé par France Bleu Paris lundi 27 septembre. Concrètement, cela concerne 150 des 350 agents du service des compagnies centrales de circulation (SCCC) rattaché à l'antenne régionale de la Direction de l'ordre public et de la circulation en Île-de-France (DOPC). Certains ont été convoqués par le médecin du travail.
Cette vague de burn out est due aux baisses d'effectifs, passés de 650 en 2013 à moins de 300 en 2021 selon le syndicat à franceinfo, et à la multiplication notamment des manifestations : "On demande aux collègues de faire toujours autant, voire plus de manifestations dans le contexte actuel, en étant beaucoup moins nombreux. On tire sur la corde, qui finit par casser", témoigne le secrétaire national délégué Île-de-France du syndicat, Angelo Bruno.
Hubert Gimenez, délégué syndical, dénonce une "épée de Damoclès permanente" au-dessus des agents qui peuvent être rappelés quand ils ne travaillent pas et cela "déstructure les vies personnelles". À cela s'ajoutent les conditions de travail "très difficiles, souligne-t-il. Ce sont nos collègues qui sécurisent les abords du palais de justice de Paris pour le procès des attentats du 13-Novembre."
Selon le syndicat, certains des agents en burn out ont été convoqués par le médecin du travail, à la demande de la DOPC, afin de contrôler la validité de leurs arrêts maladies. Hubert Gimenez dénonce un "coup de pression". Il assure qu'un policier qui avait "une tension de 16" et qui avait été jugé inapte par un médecin a été jugé apte par le médecin du travail "sans même l'ausculter". "L’essentiel, pour notre direction, c’est que le service tourne. Peu importe si un policier est remis sur le terrain et susceptible de faire un malaise à tout moment", conclut-il.