TEMOIGNAGE. "Burn-out, cancer, infertilité : mes épreuves m'ont permis d'aider les autres"
Attention, Caroline n'a peur de rien ! Dans "Le Complexe du trampoline" (éd. Flammarion), elle délivre les leçons tirées de son burn-out, de son cancer et de ses problèmes d'infertilité !
Caroline donne rapidement le ton : "Dans la famille, on adore rire !" Et c'est bien ce qui transparaît tout au long de son ouvrage, dans lequel elle livre son témoignage, donne des conseils de développement personnel et de lecture, le tout saupoudré d'un petit côté ludique. Très jeune, Caroline Le Flour faisait déjà le clown dans sa famille, pour ses quatre frères et sœurs et, ce qui est plus rare, elle a continué en chimiothérapie sur son lit d'hôpital, à 32 ans.
C'est pendant cette période qu'elle prend des notes sur un petit carnet pour "être actrice de la maladie, partenaire des médecins et pas victime, comme pour transmettre en testament ce que j'avais appris de la vie, au cas où...", explique-t-elle. Six ans plus tard, elle en tirera son one-woman show, La chauve souriT, où l'on découvre que même la chute de cheveux liée aux traitements peut être l'occasion d'un pied de nez au destin. D'ailleurs, son frère Sébastien avait organisé une "rasage party" durant laquelle il s'est rasé le crâne en signe de solidarité !
Après avoir quitté l'armée, elle se lance dans le marketing
Dingo, Caroline ? Pas du tout ! Plutôt résolument décidée à faire face. "J'avais appris, petite, à être un bon petit soldat. C'est d'ailleurs comme ça qu'à 18 ans, je me suis retrouvée dans l'armée de terre, catégorie chasseurs alpins !" Debout dans la neige à 4 heures du matin, sac de pierres sur le dos, Caroline part creuser des trous pour les reboucher. "J'ai fait Koh-Lanta avant l'heure et, un jour, je me suis demandé ce que je fichais là !", se souvient-elle.
Sa vraie passion, depuis toujours, c'est la psychologie, qui lui fait dévorer des kilos de livres. Après avoir quitté l'armée, elle se lance dans le marketing en se concentrant sur l'aspect psy, l'art de se mettre "au plus près du profil du client". "C'était compter sans ma cheffe, dont la personnalité se situait entre Hitler et Hannibal Lecter, résume Caroline toute en nuances. J'aurais dû partir, mais on n'apprend pas forcément à dire non. Il faut pourtant le faire quand on risque d'y laisser sa peau !"
Au plus fort de la maladie, elle se compare à une sucette Chupa Chups
A 28 ans, courtes nuits et stress intense l'entraînent en burn-out sévère et, quatre ans plus tard, elle est atteinte d'un cancer du sang, qui traduit physiologiquement l'enfer enduré. Elle s'applique alors à rire d'elle-même, se comparant à une sucette Chupa Chups, corps efflanqué et tête boursouflée par la cortisone au plus fort de la maladie. Caroline est une battante et se décide à "travailler" sa personnalité, quitte à faire de l'autosuggestion. "Par exemple, raconte-t-elle, je me disais : 'Non, je n'aurai pas la nausée', parce que je déteste vomir, et je n'ai pas eu la nausée !"
Elle teste sans a priori toutes les méthodes pour bien mourir ou bien vivre, ce qui lui permet de nous présenter aujourd'hui un véritable catalogue dans lequel chacun peut puiser des pépites : le rebirth (revisiter sa naissance), toutes sortes de thérapies, les ateliers de parole... Elle s'inspire de toutes ses réflexions pour mettre au point sa propre méthode, qui reste en permanente évolution. La rémission est au bout du chemin. Les obstacles semblent derrière elle. Mais la vie lui réserve d'autres surprises.
"On ne peut pas traiter le psychique sans l'émotionnel et le corporel"
A 38 ans, alors qu'elle a traversé le cancer en couple et compte passer à plus gai, elle découvre son infertilité ! Une autre se serait laissé abattre, mais Caroline a appris à s'interroger : son corps ne serait-il pas en train de lui souffler un message ?
"Les épreuves et le travail sur moi m'avaient enseigné à bouger. Alors j'ai tourné toutes les pages d'un coup, celles des galères qui me soudaient à mon compagnon depuis des années. Je suis tombée amoureuse d'un Breton, direction Vannes, et on s'est mariés. Ensuite, je me suis reconvertie en psychosomatothérapeute. On ne peut pas traiter le psychique sans l'émotionnel et le corporel. Il faut vivre aligné, c'est ce que je souhaite transmettre !" A 40 ans, Caroline est alignée, elle a "payé" pour en arriver là. Elle voudrait que les autres le soient à moindres frais... en apprenant à bouger les lignes !
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