Obsèques de Philippe Léotard : le moment glaçant où son frère François Léotard a appris la nouvelle

Philippe Léotard n’a jamais été oublié. C’est à Nice, au sein d’une famille nombreuse, qu’il voit le jour en août 1940. Acteur, poète et chanteur, ce dernier était très apprécié. Sa carrière a toutefois connu de nombreuses difficultés puisque la drogue et l’alcoolisme étaient très présents. Au fil des années, sa voix en a pris un coup et, en 1993, il se proclame “ministre de la défonce” . Deux ans plus tard,  il est condamné à 18 mois de prison avec sursis pour un trafic de cocaïne. C’est le 25 août 2001, à l’âge de 60 ans, que Philippe Léotard décède d’une insuffisance respiratoire dans une clinique parisienne. Il y était hospitalisé depuis deux mois. Ses obsèques se sont déroulées au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres ont été déposées au cimetière du Montparnasse. Dans les colonnes de Paris Match en 2017, François Léotard est revenu sur la mort de son frère. “Le 25 août 2001, alors que je suis à Skopje, on m’apprend l’horrible nouvelle. Je suis dévasté” , a-t-il confié. La mort de Philippe Léotard a été un élément déclencheur pour François Léotard. Alors qu’il était représentant ­spécial de l’Union européenne en Macédoine depuis deux mois, la triste nouvelle lui est annoncée. “Je m’enferme seul, je fonds en larmes. Nous étions si proches, je l’admirais tant  !”, a-t-il affirmé. Toutefois, François Léotard avait conscience que son frère était victime de ses addictions. “Je savais qu’il se détruisait depuis des années, que, marqué par les morts de Patrick Dewaere et de Coluche, il était attiré par l’abîme. Une ­descente aux enfers à coups de drogue, d’alcool et de médicaments”, a assuré François Léotard qui déclare ensuite son admiration pour Philippe Léotard. “Mais j’enviais son irrépressible goût pour la liberté. Alors que j’étais ministre de la Défense, il se disait ministre de la défonce”, a-t-il rappelé.  Durant les obsèques de Philippe Léotard, de nombreuses personnalités étaient présentes. De Michel Piccoli à Nathalie Baye, de Patrice Chéreau à Claude Lelouch. François Léotard : un homme très proche de son frère Ce qui frappe François Léotard est la sincérité de la peine des personnalités publiques durant les obsèques de son frère. “Chacun comprend que c’est la mort du clown triste” , confie-t-il, ajoutant :  “Plus que la disparition du corps, c’est celle de l’esprit qui me frappe. L’esprit et la culture d’un homme qui lisait Homère dans le texte”. Le décès de Philippe Léotard a été très compliqué à vivre pour lui. Les deux frères n’avaient qu’un an et demi d’écart et ils étaient proches. “Nous étions les numéros trois et quatre de notre famille de sept enfants. Je garde le souvenir d’une jeunesse de fraternité virile, liée à la Méditerranée, au sable, au soleil, aux filles…” , précise François Léotard qui ajoute que son frère était “un incroyable séducteur”. Un décès qui “laisse un grand vide, plus rien ne sera jamais comme avant”.  François Léotard : “Son départ sera un déclencheur décisif” François Léotard était un homme politique lorsque le décès de Philippe Léotard lui a été annoncé. Cette disparition lui a laissé un grand vide mais elle a également été un énorme déclencheur pour lui. “Cette fois, je vais m’éloigner définitivement de la politique pour me consacrer à la littérature” , a-t-il affirmé. S’il avait déjà l’intention de s’éloigner de la politique, il renonce finalement à la “simple idée de me présenter à une ­quelconque élection. Fini, ces batailles d’ego. Fini, ces ­gesticulations vaines et narcissiques”, déclare François Léotard. Désormais, sa seule ambition consiste à suivre les pas de son frère. “D’ailleurs, je prendrai la plume peu de temps après pour lui rendre hommage (“A mon frère qui n’est pas mort ”, éd. Grasset). Un artiste ne meurt jamais” , a conclu François Léotard.