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Nupes : le Parti socialiste vote un "moratoire" et acte ainsi la fin de l'alliance de gauche

Le Parti socialiste a voté à 54%, dans la nuit de mardi à mercredi, un moratoire sur sa participation à la Nupes. L'union de la gauche, née lors de législatives de juin 2022, battait de l'aile depuis l'absence de condamnation claire par La France Insoumise des attaques menées par le Hamas contre Israël.  Un "moratoire" qui ressemble à un acte de divorce. Le Parti socialiste a voté dans la nuit de mardi à mercredi la suspension de sa participation à la Nupes, et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a accusé le patron des socialistes de "rompre" leur alliance politique, semblant acter la fin de cette coalition née en mai 2022. Le conseil national du PS, réuni pendant six heures, a décidé (à 54,15% des voix) d'un "moratoire sur sa participation aux travaux" de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), dénonçant "la conflictualisation permanente" de La France insoumise. Cette décision fait suite au refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de "terroriste", après l'attaque sanglante contre Israël. "Olivier Faure rompt la Nupes" : par un tweet en forme d'épitaphe, Jean-Luc Mélenchon avait officialisé dans la matinée la fin de la Nupes, dénonçant un divorce "pour fait personnel à mon sujet à propos d'Israël (et de la) Palestine". La députée Danièle Obono a encore évoqué mardi un "groupe politique islamiste" qui "résiste à une occupation" pour "la libération de la Palestine". Dans son discours devant les socialistes, Olivier Faure a estimé mardi soir que "Jean-Luc Mélenchon a été un facteur d'union, mais aujourd'hui il est devenu un obstacle". Il a souligné "la nécessité d'un changement radical dans la façon de concevoir l'union". "Nous n'avons pas signé pour la bordélisation. Nous sommes là pour gouverner et transformer", a-t-il asséné, tout affirmant rester "un partisan de l'union". "Plus d'union et mieux d'union" Dans la matinée, il avait affirmé sur France Inter que le leader insoumis ne pouvait plus "être celui qui incarne l'ensemble de la gauche et de l'écologie", justifiant le moratoire pour réclamer "une clarification". A l'unisson de leur chef, les cadres de LFI Manuel Bompard et Mathilde Panot ont fustigé "un prétexte" pour "rompre avec la Nupes". "Quand vous êtes, pour certains, les auteurs du bazar permanent à gauche, rejeter la faute sur les autres, ce n'est pas responsable", a dénoncé le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, auprès de l'AFP. Pour lui, "de facto c'est la fin d'une étape. Nous, on veut plus d'union et mieux d'union". Pour tenter de dépasser les différends, la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain propose de réunir en "assemblée générale" les 151 députés de la Nupes "le plus rapidement possible". Mais pour l'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, "nous devons suspendre notre relation avec la direction de La France insoumise tant qu'il n'y a pas une clarification forte sur le socle de valeurs". La coalition bat de l'aile depuis longtemps. L'espoir suscité en juin 2022 a en effet été mis à rude épreuve par les violences conjugales d'Adrien Quatennens, la stratégie au moment de la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou les émeutes urbaines. Le parti communiste a déjà fait un pas vers la sortie dimanche en votant une résolution qui constate l'"impasse" de la Nupes et en réclamant "un nouveau type d'union". Le moratoire vise à lancer "deux chantiers", précise son collègue Arthur Delaporte. L'un "sur notre manière de travailler à l'Assemblée qui n'est pas satisfaisante" et un deuxième sur "les désaccords de fond que nous devons mettre sur la table". L'eurodéputée insoumise Manon Aubry a appelé sur franceinfo à "calmer le jeu". "Je ne pense pas qu'on puisse faire l'unité en disant qu'on peut la faire sans une partie la plus importante, La France insoumise". Avec AFP

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