Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger
Législatives 2022
Des électeurs français votent pour le premier tour des législatives à Rabat, au Maroc, le 5 juin 2022.
Le camp du président Emmanuel Macron et l'alliance de gauche Nupes sont arrivés en tête du vote des Français de l'étranger et vont s'affronter dans 9 des 11 circonscriptions, selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Ensemble!, la coalition menée par le parti de la majorité présidentielle, est arrivée en tête dans huit des 11 circonscriptions des Français de l'étranger, contre deux pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi 6 juin.
Exception notable : l'élimination dès le premier tour de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, qui avait annoncé dès dimanche soir sa défaite dans la cinquième circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe l'Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre. "Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n'a pas convaincu", a déclaré l'ancien chef du gouvernement sur Twitter. "Il m'appartient lucidement d'en tirer les conséquences", a-t-il ajouté, avant d'appeler à faire barrage au second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre, arrivé en tête devant le député sortant et candidat dissident de la majorité, Stéphane Vojetta.
La Nupes est arrivée également en tête des suffrages dans la neuvième circonscription, qui couvre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest, avec le diplomate Karim Ben Cheikh. L'alliance de gauche est aussi parvenue à décrocher la deuxième place presque partout, à l'exception de la huitième circonscription du pourtour méditerranéen, dont l'Italie et Israël, où le député sortant UDI Meyer Habib est arrivé en tête.
Dans la première circonscription (Amérique du Nord), Roland Lescure, député macroniste sortant, est arrivé en tête, mais il est talonné par la candidate de la Nupes, Florence Roger.
Dans la sixième circonscription (Suisse), le député sortant Joachim Son-Forget, élu en 2017 pour La République en marche avant de flirter avec l'extrême droite, a été éliminé, au profit de Marc Ferracci, économiste proche d'Emmanuel Macron.
Les Polynésiens, qui votaient dès samedi, ont eux aussi placé en tête les candidates investies par la majorité présidentielle dans les première (Nicole Bouteau, 41,9 %) et deuxième circonscriptions (Tepuaraurii Teriitahi, 33,2 %). Dans la troisième, c'est en revanche le sortant Moetai Brotherson, qui siégeait avec les communistes à l'Assemblée, qui est arrivé en tête (34,2 %), deux points devant le candidat macroniste.
Une forte abstention attendue
Le second tour pour les Français de l'étranger, qui votaient une semaine avant les électeurs résidant sur le territoire national, se tiendra les 18 et 19 juin. Cette année, les électeurs semblent s'être davantage mobilisés qu'en 2017 (19,1 %), alors qu'un record d'abstention est attendu au niveau national pour un premier tour des législatives (52 ou 53 % selon les sondages), qui se déroulera le 12 juin en France métropolitaine.
L'abstention des jeunes et des classes populaires pourrait avantager la majorité actuelle, qui s'appuie sur un électorat plus âgé et plus aisé que celui du Rassemblement national ou de la Nupes, estiment des spécialistes. Mais "l'inquiétude est là" chez les macronistes, expliquait dimanche soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi (Ifop) car "il y a des hypothèses qui donneraient des majorités relatives" au camp d'Emmanuel Macron, sous la majorité absolue des 289 sièges.
L'union inédite des gauches emmenée par le camp de Jean-Luc Mélenchon, lequel s’est imposé en acteur principal de la gauche française lors de la présidentielle, ambitionne d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
À l'extrême droite, Marine Le Pen a assuré dimanche dans le Pas-de-Calais qu'il était "encore temps d'empêcher Macron de disposer de tous les pouvoirs" et de "vaincre la malédiction d'un mode de scrutin injuste, qui maintient en place un système vermoulu".
Avec AFP et Reuters