Le rappeur Gringe se confie sur son frère schizophrène : "Je me suis senti coupable"
Invité sur le plateau de La Maison des maternelles ce jeudi 10 février, Gringe a fait de touchantes confidences au sujet de son frère schizophrène. Le rappeur s'est senti coupable de la maladie de Thibault.
"On était très fusionnels, toujours fourré l'un avec l'autre". Dans son enfance, Gringe était très proche de son frère de deux ans de mois que lui. Avec Thibault, le rappeur était "hyper protecteur", comme il l'a confié sur le plateau de La Maison des maternelles, ce jeudi 10 février. L'adolescence les a un peu séparés, mais l'artiste a toujours gardé un rôle de "gardien, de garde du corps, de guide" avec son petit frère. "A 19 ans, il a été déscolarisé à sa demande. Ca faisait un moment qu'il expliquait à nos parents qu'il avait du mal avec le cadre que lui impose l'école, qu'il a du mal à suivre les cours, qu'il se sent oppressé par tout ça, a poursuivi l'ami d'Orelsan. (...) Ma tante lui trouve un boulot à l'hôpital Lariboisière où elle bosse, il était coursier."
Et c'est là, dans les couloirs de l'hôpital parisien, que "le premier épisode psychotique intervient". "Ce sont des voix parasites qui s'invitent. Le phénomène s'est amplifié", explique Gringe sur France 2. Dans les mois qui ont suivi, son frère a suivi des traitements, fait des passages dans des hôpitaux psychiatriques. "C'est un choc. Il y a énormément de dénis (...) Je me suis dit que ça allait être un bouleversement qui va s'inscrire dans le temps", explique le rappeur, avec vingt ans de recul. A l'époque, Guillaume Tranchant de son vrai nom ne faisait que croiser son petit frère. "J'essaye de comprendre sa réalité mais elle est très imperméable. Il m'accepte de temps en temps mais c'est compliqué de l'appréhender dans sa réalité. La seule chose que je puisse faire, c'est faire acte de présence", se souvient-il, très ému.
Gringe : "Il y a quelque chose d'hyper culpabilisant"
Lorsque son frère a été diagnostique atteint de schizophrénie, Gringe s'est "senti coupable". "Parce qu'étant l'aîné, il y a forcément ce rôle de modèle, du grand frère et presque paternel. Je me pose la question : 'Est-ce que je n'ai pas été trop dur ? Ou trop souple ?', analyse-t-il sur le plateau de La Maison des maternelles. Quand on a un frangin, on est responsable. Il y a quelque chose d'hyper culpabilisant dans le fait d'avoir été un grand frère un peu trop inattentif." Vingt ans après le diagnostic, son frère est toujours sous traitement "anti psychotique". "Ce sont des traitements d'appoint, qui vont soulager les symptômes, qu'il prend avant de se coucher", ajoute le rappeur, qui est toujours "très proche de son frère" sur lequel il a écrit un livre bouleversant, Ensemble, on aboie en silence.
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