L'ex-patron du renseignement Bernard Squarcini, soupçonné d'avoir surveillé François Ruffin, de nouveau mise examen
Poursuivi depuis 2016 dans une enquête sur ses activités dans le privé, il a fait l'objet de trois nouvelles mises en examen le 28 juin.
Il est soupçonné d'avoir surveillé François Ruffin pour le compte de LVMH. L'ex-patron du renseignement Bernard Squarcini, poursuivi depuis 2016 dans une enquête sur ses activités dans le privé, a fait l'objet de trois nouvelles mises en examen le 28 juin, a appris franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart et de l'AFP.
Bernard Squarcini a été mis en examen pour complicité "d'atteinte à la vie privée", "d'exercice illégal de professions réglementées relevant des activités de sécurité privée" et "d'exercice illégal d'agent de recherches privées", a précisé cette même source. Ces nouvelles poursuites sont intervenues au terme d'un interrogatoire de dix heures par deux juges d'instruction parisiennes.
Une "procédure qui n'en finit plus"
Contactée par l'AFP, l'une des avocats de Bernard Squarcini, Marie-Alix Canu-Bernard, n'a pas souhaité commenter "cette procédure qui n'en finit plus" et qui fait l'objet de "plaintes et recours".
L'enquête visant Bernard Squarcini avait été élargie en octobre 2019 après une plainte avec constitution de partie civile de François Ruffin, devenu député LFI, et du journal Fakir. L'élu dénonçait la "surveillance" dont il aurait fait l'objet "pendant près de trois ans" par l'ancien directeur de la DCRI (devenue DGSI), à la demande du groupe de luxe LVMH, lors du tournage de Merci Patron, film satirique sur le leader mondial du luxe récompensé en 2017 du César du meilleur documentaire.
Mis en examen pour 16 délits présumés
Le député, sans mandat politique au moment des faits, s'appuyait sur les déclarations d'un mis en examen du dossier qui avait révélé aux policiers en 2016 "avoir travaillé avec une 'taupe' qui aurait 'fait les poubelles de Fakir ou piqué des documents'".
Bernard Squarcini, un proche de Nicolas Sarkozy passé dans le conseil en sécurité après avoir été évincé en 2012 par François Hollande de la tête du renseignement intérieur, est désormais mis en examen pour 16 délits présumés, dont trafic d'influence et détournement de fonds publics qui auraient été commis depuis sa reconversion dans le privé.