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Le patron du rugby français Bernard Laporte passe devant les juges pour corruption

Le patron de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, comparaît à Paris dans une affaire de corruption. La justice se penche sur le cas de Bernard Laporte, qui comparaît mardi pour corruption et trafic d'influence. Le patron de la Fédération française de rugby est soupçonné d'avoir touché au moins 180 000 euros en échange de renvois d'ascenseur à son ami, Mohed Altrad, à la tête du club de rugby de Montpellier. D'autres figures de l'ovalie comparaissent à ses côtés pour d'autres soupçons de favoritisme. L'homme fort du rugby devant les juges. Bernard Laporte, puissant patron de la Fédération française (FFR), comparaît mercredi 7 septembre à Paris pour corruption et trafic d'influence aux côtés d'autres personnalités du rugby français, dans un procès scruté à un an de la Coupe du monde dans l'Hexagone. Convoqué à 13 h 30 devant le tribunal correctionnel, l'ancien sélectionneur des Bleus (2000-2007) est soupçonné d'avoir, moyennant rétribution, favorisé son ami et coprévenu, l'homme d'affaires multimilliardaire Mohed Altrad, dont le groupe de BTP a décroché en 2017 le premier contrat de sponsoring maillot de l'histoire du XV de France.  Le Montpellier Hérault Rugby, le club du Top 14 propriété de Mohed Altrad, aurait également bénéficié de plusieurs décisions favorables, par l'intermédiaire de Bernard Laporte, qui devra notamment répondre de "corruption passive", "prise illégale d'intérêts" et "trafic d'influence passif". Claude Atcher, récemment suspendu de ses fonctions de directeur général de la Coupe du monde 2023, et le vice-président de la FFR, Serge Simon, figurent également parmi les cinq prévenus qui défileront à la barre jusqu'au 22 septembre. 180 000 euros de contrat "jamais exécuté" Réputé pour son verbe haut, l'ancien secrétaire d'État aux Sports de Nicolas Sarkozy promet de combattre des "griefs parfaitement artificiels" et de montrer qu'il a toujours agi "dans l'intérêt de la fédération", assure à l'AFP son avocat Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. Les liens d'amitié et d'affaires entre Bernard Laporte et Mohed Altrad forment le cœur de ce dossier qui a secoué le rugby hexagonal. En février 2017, ils signent un contrat aux termes duquel Bernard Laporte, qui vient d'accéder à la présidence de la FFR, accepte de participer à des opérations de communication pour le groupe Altrad et lui cède son droit à l'image. Le tout en contrepartie d'une rétribution de 180 000 euros. Problème, selon l'accusation : la somme est bien versée en 2017 mais le contrat ne sera jamais exécuté. Parallèlement, pendant cette période, le patron du rugby français intervient plusieurs fois en soutien de Mohed Altrad, éveillant les soupçons de l'exécutif qui saisit la justice fin 2017. Plusieurs décisions de Laporte en faveur du club de son ami En mars 2017, Bernard Laporte signe ainsi, au nom de la FFR mais sans aviser sa division marketing, un premier contrat de 1,8 million d'euros qui fait d'Altrad le sponsor maillot des Bleus. Le nom du groupe y figure encore aujourd'hui en vertu d'un autre contrat de 35 millions d'euros conclu en janvier 2018, toujours sous les auspices de Bernard Laporte, dans lequel le PNF voit la marque d'une corruption. D'autres interventions ont fait tiquer les enquêteurs. En juin 2017, Bernard Laporte prend attache avec la commission fédérale de discipline qui a infligé en appel au club montpelliérain 70 000 euros d'amende. Après ce coup de téléphone, la sanction sera ramenée à 20 000 euros. En mars 2017, Laporte et sa fédération se sont également opposés à la décision de la Ligue nationale de rugby, en charge du secteur professionnel, de décaler deux matches du Top 14 dont l'un devait être disputé par Montpellier, un report auquel Mohed Altrad était notoirement opposé. Saisi, le Conseil d'État mettra en doute "la légalité" de la décision de la FFR. Derrière ces interventions, le PNF voit des renvois d'ascenseur illicites quand la défense dénonce de "faux liens de causalité" et rappelle qu'il a renoncé à son contrat avec Mohed Altrad à l'été 2017, après de premières révélations dans la presse. "Il n'y a jamais eu de schéma de corruption et chacun a agi dans le respect de ses fonctions", soutient Me Antoine Vey, l'avocat de Mohed Altrad, qui fustige un "dossier de rien du tout" et reposant sur des "constructions intellectuelles".   Avec AFP

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