“Il m'a traquée” : comment Betsy est tombée dans le piège du tueur présumé de Sophie Le Tan et pourquoi elle est en vie
Betsy Williams-Iwhiwhu, une étudiante nigériane, a croisé la route de Jean-Marc Reiser lorsqu'elle étudiait à Strasbourg en 2017. Aujourd'hui, la jeune femme souhaite raconter son histoire et c'est dans les colonnes de BFMTV ce mardi 28 juin qu'elle a pris la parole.
Le procès de Jean-Marc Reiser, le principal suspect dansl'affaire Sophie Le Tan, s'est ouvert ce lundi 27 juin. L'homme est accusé d'avoir assassiné l'étudiante en économie en 2018 dans le Bas-Rhin et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Au lendemain du début de celui-ci, c'est Betsy Williams-Iwhiwhu, une étudiante nigériane, qui est sortie du silence. Dans les colonnes de BFMTV, la jeune femme a évoqué sa rencontre avec le meurtrier présumé et elle a fait des confidences bouleversantes. "Je suis toujours suivie psychologiquement, ça a bouleversé ma vie", a-t-elle d'abord confié avant d'ajouter : "J'ai réussi à échapper à Jean-Marc Reiser. A partir de mon expérience, il a intensifié sa stratégie". Très touchée, Betsy Williams-Iwhiwhu a assuré : "Peut-être que si j'avais alerté la police, Sophie serait encore en vie". En septembre 2017, elle fait sa rentrée en Master 2 de Management à l'université de Strasbourg. Alors qu'elle fréquentait l'antenne locale des Restos du Coeur, elle s'est souvenue d'un jour où elle "faisait la queue et Jean-Marc Reiser a cherché à avoir une conversation avec moi", a-t-elle expliqué. "C'était une conversation forcée, il posait de nombreuses questions. C'était le début de sa stratégie de manipulation", a-t-elle poursuivi.
Un homme qu'elle va revoir à plusieurs reprises à l'association et un jour où elle était très chargée, Betsey Williams-Iwhiwhu va craquer et accepter qu'il la raccompagne chez elle. "Au début je ne l'ai pas trop soupçonné, mais il en a profité pour échanger nos numéros. C'est là que le harcèlement a commencé", a-t-elle révélé avant d'ajouter : "Il a commencé à m'appeler plusieurs fois pour venir me chercher, je le décourageais. C'est sa stratégie, il insiste, il insiste et on finit par tomber dans son piège". Selon ses propos, la jeune femme assure avoir été "traquée pendant un an". Le média explique qu'elle a croisé Jean-Marc Reiser près de sa fac à plusieurs reprises, qu'il lui a également "proposé un week-end dans les Vosges ou un séjour en Croatie". Par la suite, elle a accepté une nouvelle fois de se faire raccompagner par le principal suspect. Alors qu'il lui propose de monter chez lui, la jeune femme parvient à s'échapper. "J'ai appuyé sur le mauvais étage, je suis sorti de l'ascenseur puis j'ai pris les escaliers pour arriver jusqu'à mon appartement. J'ai couru chez moi et j'ai éteint mon téléphone. Ensuite j'ai bloqué son numéro", a-t-elle indiqué. Ce n'est que quelques mois plus tard, en janvier 2018, qu'elle le croise à nouveau dans un train. En plein déménagement, Betsey Williams-Iwhiwhu accepte l'aide de Jean-Marc Reiser. "J'ai baissé la garde. Même s'il me fait peur, je me suis dit qu'il n'était peut-être pas si méchant. Mais je suis tombée dans son piège", a-t-elle déploré avant d'ajouter que son "comportement a radicalement changé".
Betsy Williams-Iwhiwhu : comment a-t-elle pu échapper à Jean-Marc Reiser ?
Alors qu'elle se trouvait avec Jean-Marc Reiser, la jeune femme a indiqué avoir "accepté ses ordres. J'ai jeté des cartons qu'il estimait être en trop et il s'est calmé". Lorsqu'elle arrive dans l'appartement du principal suspect, Betsy Williams-Iwhiwhu provoque sa colère en ouvrant une de ses bouteilles. Rapidement, elle prend la décision de fuir. "J'ai cherché à apaiser la situation, j'ai joué la naïve. Je lui ai dit que j'allais faire une course mais que je laissais mes valises pour lui faire comprendre que je revenais", s'est-elle souvenue pensant qu'elle pourrait être la victime d'un viol. Jean-Marc Reiser la laisse sortir et revient quelques heures plus tard. Toutefois, ce n'est qu'au milieu de la nuit qu'il va lui ouvrir la porte et la laisser récupérer ses valides. "Tout ce qu'il me proposait, c'était dans un seul but : me faire disparaître. Je n'ai pas été sa cible uniquement ce jour-là, il m'a traquée pendant un an", a-t-elle conclu. Des faits qui se sont déroulés seulement quatre mois avant le meurtre de Sophie Le Tan.