France : la Convention citoyenne pour le climat met une très mauvaise note au gouvernement
La thématique "se déplacer" a obtenu une moyenne de 3,7 sur 10 lors d'un vote de la Convention citoyenne pour le climat sur la prise en compte de ses propositions par le gouvernement.
La Convention citoyenne pour le climat (CCC) a jugé, dimanche, la prise en compte de ses propositions par le gouvernement largement insuffisante, lors d’une série de votes sur les six grands thèmes des mesures.
La Convention citoyenne pour le climat (CCC) estime que ses propositions ont été largement ignorées par le gouvernement. Un jugement sévère, exprimé dimanche 28 février à travers une série de votes sur la prise en compte par l'exécutif des mesures contenues dans son rapport publié en juillet 2020.
Il était demandé aux citoyens de la Convention, réunis pour leur dernière session, d'évaluer, sur une échelle de zéro à dix, si les décisions gouvernementales allaient permettre de "s'approcher de l'objectif de diminuer d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale". La majorité des citoyens présents a jugé que non, avec une note moyenne de 2,5 sur 10.
D'autres notes ont aussi été attribuées en fonction des thématiques environnementales. "Se loger" a obtenu une moyenne de 3,4 sur 10, "produire et travailler", "se nourrir" et "se déplacer" 3,7 chacune, "consommer" 4, et les propositions sur la gouvernance 4,1, dans une série de votes organisés dimanche matin lors de la dernière session de cette convention, exercice de démocratie participative inédite en France.
Sur les 150 "citoyens" initialement tirés au sort, 119 étaient inscrits pour ce vote final, lors d'une session tenue par visioconférence, crise sanitaire oblige.
Peu de mesures ont obtenu la moyenne. La réforme de l'article 1er de la Constitution pour y introduire la lutte contre le changement climatique par exemple a recueilli la note de 6,1.
Mais la traduction d'autres objectifs emblématiques de la CCC a été durement jugée : "limiter les effets néfastes du transport aérien" a obtenu 2,8 de moyenne, ou l'introduction dans le droit d'un délit "d'écocide", amoindri par rapport à la proposition de la Convention, avec une note de 2,7.
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Emmanuel Macron avait décidé de créer la CCC au sortir de la crise des Gilets jaunes, née d'une taxe carbone sur les carburants perçue comme injuste. Sa mission : proposer des mesures permettant de "diminuer d'au moins 40 % (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale".
Démarrée en octobre 2019, la CCC a remis en juin dernier, au terme d'un calendrier bouleversé par le Covid-19, 149 propositions au président de la République, qui en a rejeté trois et s'était engagé à transmettre les autres "sans filtre".
Le gouvernement comptabilise 75 mesures mises en œuvre et 71 en voie de l'être. Certaines ont trouvé place dans le plan de relance ou le budget, d'autres dans des décrets et une quarantaine dans le projet de loi Climat et résilience, qui sera débattu à l'Assemblée fin mars.
Avec AFP