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France : à peine nommé ministre des Solidarités, Damien Abad face à des accusations de viol

Damien Abad, le 3 mai 2022 à son arrivée au comité national du parti Les Républicains (LR), à Paris. Damien Abad, nommé ministre des Solidarités il y a seulement deux jours, fait face à des accusations de viol qu'il a contestées "avec la plus grande force", dimanche. Dans un article publié samedi soir, Mediapart a recueilli les témoignages de deux femmes accusant Damien Abad de viol en 2010 et 2011. Tout juste nommé, le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad est confronté à des accusations de viols révélées par Mediapart, qu'il a contestées, dimanche 22 mai, "avec la plus grande force". Deux femmes, dont le journal a recueilli les témoignages, accusent Damien Abad, 42 ans, de viol en 2010 et 2011.  Selon Mediapart, un signalement à ce sujet a été adressé à LREM et LR le 16 mai, puis au procureur de la République, par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février par des féministes à l'origine du mouvement #MeTooPolitique. Ces accusations ont été contestées "avec force" par Damien Abad, ancien président des députés LR qui a pris ses fonctions samedi en tant que ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. "Je conteste avoir exercé quelque forme de contrainte que ce soit sur aucune femme", a-t-il écrit dans un communiqué à l'AFP. "Ces accusations relatent des actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles à raison de mon handicap", se défend par ailleurs Damien Abad, atteint d'arthrogrypose, une maladie rare qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité. "L'acte sexuel ne peut survenir qu'avec l'assistance et la bienveillance de ma partenaire", ajoute-t-il. "Black-out total" "C'est choquant qu'il reste au gouvernement compte tenu des faits extrêmement graves dont il est accusé", a réagi la militante féministe Mathilde Viot, l'une des fondatrices de l'Observatoire à l'origine des signalements des plaignantes. Elle a confirmé à l'AFP avoir envoyé ces signalements par mail à plusieurs responsables de LREM et LR, le 16 mai, avec un rappel jeudi.  Dans l'entourage de Stanislas Guerini, patron de LREM, on affirme que le mail n'a été vu que samedi. La députée LREM Bérangère Couillard, également destinataire, a assuré n'avoir "aucune trace d'un mail de l'Observatoire". Le secrétaire général de LR Aurélien Pradié dit ne pas l'avoir vu non plus. Le parquet de Paris, lui, a confirmé avoir "été destinataire le 20 mai d'un signalement émanant de l'Observatoire", actuellement "en cours d'analyse". Selon les témoignages recueillis par Mediapart, l'une des deux femmes, âgée de 41 ans, dénonce des faits qui se seraient déroulés lors d'une soirée à l'automne 2010. Damien Abad lui aurait proposé une coupe de champagne dans un bar à Paris. "Et là, black-out total, jusqu'au lendemain matin", témoigne cette femme, qui dit s'être réveillée avec lui "dans une chambre d'hôtel proche du bar", "en sous-vêtements", en "état de choc et de dégoût profond", selon son récit. Elle fait part de son sentiment d'avoir pu être "droguée".  "Aucune impunité" L'autre femme, une ancienne militante centriste de 35 ans, témoigne de faits qui se seraient déroulés début 2011. Après avoir rencontré Damien Abad en 2009, alors qu'elle était vice-présidente des Jeunes démocrates à Paris, puis avoir été "dragu(ée) par sms", elle l'aurait retrouvé un soir à Paris et ils auraient eu une relation sexuelle d'abord consentie puis contrainte, empreinte "d'irrespect, d'injonction et d'insistance". Selon Mediapart, elle s'est rendue dans un commissariat en 2012 pour témoigner, mais sans répondre ensuite à la police. Puis elle a déposé une plainte pour "viol" en 2017 contre lui, et l'enquête a été classée sans suite. Le parquet de Paris a confirmé "qu'une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante". Et qu'une "deuxième plainte déposée par la même plaignante pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017, après une enquête préliminaire, faute d'infraction suffisamment caractérisée". Lors d'un déplacement en Normandie, la Première ministre Élisabeth Borne a dit n'avoir découvert ces accusations que samedi. "Je peux vous assurer que s'il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision", a-t-elle déclaré, affirmant qu'il ne pouvait y avoir "aucune impunité" concernant les violences sexuelles. "On ne peut pas pré-condamner les gens sur la base d'affirmations", a estimé sur France 3 Patrick Mignola, patron des députés MoDem. Mais pour Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, Damien Abad "n'aurait jamais dû être nommé". "Il y a un signalement qui a été fait à un niveau extrêmement élevé de responsabilités. Ils n'en ont tiré aucune conclusions avant", a estimé pour sa part le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon. Avec AFP

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