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Facebook : la lanceuse d'alerte Frances Haugen révèle que le réseau sous-investit dans la modération des contenus en français

Invitée sur France Inter vendredi, Frances Haugen a évoqué une "asymétrie flagrante" entre les investissements dans la sécurité et la modération pour le Facebook anglophone et les autres, notamment le français.  "Si on savait le peu de francophones qu'il y a parmi les équipes de sécurité", de modération des contenus de Facebook, "on serait choqués", a assuré la lanceuse d'alerte Frances Haugen. Invitée de France Inter vendredi 12 novembre, l'ancienne ingénieure du réseau social, membre du département d'intégrité civique chargée notamment de la désinformation, a dévoilé, dans la presse américaine puis au Congrès, des documents internes montrant que Facebook était au courant de ses effets sur la santé mentale de ses utilisateurs, notamment les adolescentes, et sur la propagation des fausses informations, mais n'a pas véritablement agi pour lutter contre ces phénomènes. Ces documents révèlent notamment, précise-t-elle, que "87% de leurs investissements pour assurer la sécurité du réseau social ont été faits dans le Facebook anglophone", les 13% restants étant partagés pour toutes les autres langues. "Une asymétrie flagrante" qui touche notamment les publications en français sur le réseau social. "Lorsque les premières équipes de désinformation sur le Covid-19 ont été mises en place, parmi les quinze langues sélectionnées, le français était dans les derniers rangs", révèle Frances Haugen. "Arme" de désinformation La lanceuse d'alerte avertit sur de potentielles manipulations de l'information sur les réseaux sociaux, orchestrées notamment depuis la Russie, durant la campagne présidentielle en France, à l'image des campagnes de désinformation vues aux États-Unis en 2016 et 2020. "Toutes les démocraties sont vulnérables par rapport aux choix que fait Facebook", estime-t-elle, ajoutant que "Facebook sait que beaucoup de changements doivent être opérés sur la plateforme pour garantir la sécurité et l'impartilité de ces élections". Si ces changements ne sont pas opérés, "des pays comme la Russie vont continuer d'utiliser Facebook comme une arme contre nos sociétés ouvertes".

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