Coupe du monde de rugby : l’Irlande passe une épreuve physique face aux Springboks

Avant-match Le choc entre l’Irlande et l’Afrique du Sud, programmé samedi au Stade de France, est l’une des confrontations les plus attendues de la phase de poule de cette Coupe du monde. Elle verra s’affronter les deux meilleures équipes mondiales du moment. Les Springboks s’appuieront sur une équipe très puissante pour tenter de terrasser la sélection irlandaise.  La formule ayant fait ses preuves en match de préparation contre la Nouvelle-Zélande, les Sud-Africains ont choisi de l’appliquer de nouveau contre l’Irlande, samedi 23 septembre au Stade de France. Comme lors de la déroute historique infligée aux All Blacks (35-7), ils ont décidé de placer sur le banc des remplaçants, ou "finisseurs" comme le veut l’usage moderne, sept avants et un seul trois-quart, le demi de mêlée Cobus Reinach. Ce numéro 9, qui n’a rien d’un gringalet avec ses 85 kilos, aura donc la mission de suppléer un des sept joueurs des lignes arrières des Springboks au cours de cette rencontre qui décidera de la hiérarchie de la poule B. Et si plusieurs trois-quarts sud-africains viennent à se blesser pendant ce match, des avants devront alors occuper un poste inhabituel pour eux. Ce choix tactique comporte donc certains risques pour les Sud-Africains, vainqueurs de la Coupe du monde 2019. Mais leur sélectionneur a confiance en cette méthode. "La raison pour laquelle nous avons opté pour un banc en 7-1, c’est parce que nous croyons que c’est la meilleure façon d'obtenir un résultat. Ça a bien marché pour ce match spécifique (contre les Néo-Zélandais, NDLR)", a expliqué Jacques Nienaber lors de l’annonce de la composition. En novembre dernier, les Springboks s’étaient inclinés de peu à Dublin (19-16) face à l’Irlande. Ce jour-là, les Sud-Africains comptaient six avants et deux arrières sur le banc. Et Jacques Nienaber est impatient de voir si la nouvelle formule donne cette fois un meilleur résultat. "Ce sera un véritable match test. C'est le numéro 1 face au champion du monde. Ce sera un choc entre deux équipes expérimentées et sereines, deux équipes très complètes", a-t-il déclaré. Des Irlandais "cliniques" Le deuxième ligne Jean Kleyn sera aux premières loges pour suivre ce duel explosif puisqu’il fait partie des sept avants sud-africains prévus sur le banc. Il s’apprête à vivre une rencontre particulière étant donné que, lors de la Coupe du monde précédente, il défendait les couleurs de l’Irlande. Ce trentenaire a profité d’une modification des règles internationales d’éligibilité pour changer d’équipe et revêtir le maillot de son pays natal. Il connaît très bien l’équipe d’Irlande et de nombreux joueurs avec lesquels il joue depuis 2016 au sein de la province du Munster. Et il a logiquement joué un rôle précieux dans la préparation de cette rencontre cruciale. "C’est une équipe incroyablement clinique, ils ont tendance à se plonger dans les détails", a t-il déclaré au sujet des Irlandais. Le laboratoire irlandais a effectivement dû fonctionner à plein régime avant ce match pour tenter de déceler des failles dans la stratégie sud-africaine. Les experts du XV du Trèfle en ont probablement trouvé. Mais ils savent que pour en tirer avantage, il faudra d’abord que la sélection irlandaise parvienne à résister à l’agressivité et la puissance des joueurs adverses. "Je pense que si nous les égalons dans ce domaine (du défi physique, NDLR), nous sommes très confiants dans ce que nous pouvons faire en matière d'attaque", a expliqué le troisième ligne Caelan Doris. Un joueur d'1 m 93 et 106 kilos, qui se souvient avoir été choqué par la taille des Sud-Africains lorsqu’il les a affrontés en novembre.  Un duel Sexton-Libbok L’Irlande ne s’est pas lancée dans la course à l’armement, préférant opter pour un banc composé de cinq avants et trois arrières. Elle alignera tout de même une équipe très solide, à l’image de la puissante paire de centres composée de Bundee Aki et Garry Ringrose. Victorieuse du Grand Chelem cette année dans le Tournoi des Six Nations, la sélection irlandaise aime le combat physique et elle possède des guerriers redoutables pour dominer l’adversaire. Elle compte également dans ses rangs un numéro 10 très expérimenté, Johnny Sexton, qui dispute sa quatrième Coupe du monde à 38 ans. Il vient d’établir un nouveau record de points marqués par un joueur sous le maillot irlandais. L’influence de ce métronome sera déterminante face à l’Afrique du Sud, emmenée par Manie Libbok, un ouvreur de 26 ans qui ne compte que 10 sélections internationales contre 115 pour Sexton.  Les trois-quarts ne désespèrent pas de briller également samedi dans la nuit dionysienne, chaque équipe possédant des flèches capables d’enflammer le stade et la rencontre. À condition bien sûr d’avoir de bons ballons à jouer… Tout dépendra de la capacité de ces deux formations à maintenir la même intensité tout au long de la rencontre, malgré la fatigue et la brutalité des contacts. "Nous sommes prêts pour une rude bataille", a déclaré l'Anglais Andy Farrell, sélectionneur de l’Irlande. Et son issue permettra de déterminer quel était le meilleur choix stratégique pour ce duel.  Avec AFP