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Sports

Coupe du monde de rugby : All Blacks et Springboks en quête de suprématie mondiale

L’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, qui ont toutes deux déjà gagné trois Coupes du monde, ont la possibilité d’en d'en remporter une quatrième, samedi, au Stade de France en finale de l’édition 2023. Une affiche de rêve entre deux rivaux de longue date de l’hémisphère Sud qui ont connu des trajectoires différentes dans cette compétition.  Vous pourrez suivre en direct cette finale sur le site de France 24 La "bomb squad" ("équipe de déminage") de l'Afrique du Sud est à nouveau prête à intervenir face à la Nouvelle-Zélande, samedi 28 octobre, en finale de la Coupe du monde. Elle est composée des remplaçants amenés à rentrer durant le match pour changer le cours de la rencontre ou renforcer l’emprise des Springboks. "Soit ils entrent pour tout arranger, soit tout va bien et c'est une fausse alerte", avait expliqué, lors de l’édition 2019, Rassie Erasmus, alors sélectionneur de l’Afrique du Sud.  Devenu le directeur du rugby sud-africain, Rassie Erasmus a encore pu compter sur ces "remplaçants démineurs" au cours de la Coupe du monde 2023. Face aux Bleus en quart de finale, ils ont commencé à rentrer sur le terrain dès la 45e minute. Et ils n'ont pas tardé à peser sur le cours de la rencontre, à l'image du pilier gauche Ox Nche, décisif en mêlée. Un scénario qui s'est répété une semaine plus tard face aux Anglais en demi-finale.   Désireux d’imposer leur domination physique en finale, les Springboks ont fait le choix d'ajouter contre les All Blacks un deuxième ligne (Jean Kleyn) et un troisième ligne (Jasper Wiese) parmi ses huit remplaçants par rapport aux deux derniers matches de phase finale. En tout, sept avants prendront donc place sur le banc, dont le pilier Trevor Nyakane rappelé pour ce duel, et un seul trois quart, le polyvalent Willie Le Roux capable d'occuper plusieurs postes à l'arrière. Ces choix traduisent la volonté des Sud-Africains, champions du monde en titre, de s’imposer dans les phases de conquête et les rucks pour priver les All Blacks de ballons d’attaque. Une formule qui a déjà fait ses preuves, le 25 août, contre ces mêmes adversaires, la Nouvelle-Zélande ayant alors subi à Londres la plus lourde défaite de son histoire (35-7). Les All Blacks, réduits à 14 à la 39e après le carton rouge infligé à Scott Barrett, n’avaient pas su endiguer, ce jour-là, la puissance des avants sud-africains qui avaient inscrit 4 essais.    Des All Blacks en progression constante  Cette déroute suscite forcément des craintes chez les All Blacks qui s'apprêtent, en finale de cette Coupe du monde, à affronter leurs meilleurs ennemis. "Il s’agit de la plus grande rivalité pour le rugby néo-zélandais", explique le journaliste Ian Borthwick, consultant pour France 24 dans l'émission "Le Rugby: World Cup update". "C’est l’équipe contre laquelle les All Blacks possèdent le plus faible taux de victoires", ajoute ce journaliste originaire de Christchurch et installé en France depuis plus de 40 ans. Les Sud-Africains ont ainsi réussi à gagner 10 matches - et à faire un match nul - au cours des 33 rencontres de ces 15 dernières années. À titre de comparaison, l'Australie, qui affronte aussi très fréquemment les All Blacks, a gagné 4 fois et obtenu 3 nuls au cours de leurs 33 derniers affrontements.   Face à une équipe sud-africaine qui n'a jamais perdu une finale de Coupe du monde, les All Blacks vont devoir confirmer leurs progrès observés tout au long de cette édition. Après une défaite inaugurale contre le XV de France (13-27), ils ont récupéré des joueurs précieux et trouvé la bonne carburation en phase finale. Pour défier les Springboks, les All Blacks ont opté pour un banc plus classique composé de cinq avants et trois trois-quarts. Leur stratégie reste la même et ils misent sur leurs qualités techniques pour tenter de prendre de vitesse une équipe sud-africaine mise à rude épreuve en phase finale, avec deux victoires d’un seul point d’écart obtenues au prix d’un intense combat. Les Néo-Zélandais ont, eux, facilement battu l’Argentine en demi-finale (44-6) et ont disposé d’un jour de plus de récupération.      "Les All Blacks n’étaient pas dans leur forme optimale quand ils ont attaqué cette Coupe du monde alors que les Springboks étaient déjà au top", analyse Ian Borthwick. Pour lui, les Néo-Zélandais ont su améliorer leur cohésion collective, notamment en défense, et ils ont retrouvé peu à peu le rugby de mouvement qui les caractérise. "Ils ont vécu des périodes difficiles mais ils veulent montrer qu’ils restent incontournables dans le rugby mondial", ajoute–t-il.  Une finale de rêve   L'occasion est magnifique pour ces deux équipes, toutes deux déjà sacrées trois fois, d’asseoir leur suprématie. Elles ne se sont plus rencontrées en finale d’une Coupe de monde depuis 1995, avec une victoire polémique pour les Springboks (15-12). L’Afrique du Sud, qui avait obtenu l’organisation de cette compétition trois ans après la fin de l’apartheid, avait déjoué tous les pronostics en réussissant à accéder en finale. Et les All Blacks, donnés favoris, avaient subi une redoutable intoxication alimentaire deux jours avant cette rencontre cruciale.  "Même si des soupçons d’empoisonnement ont été évoqués par les All Blacks, cela n’enlève rien à ce que les Springboks avaient alors réalisé dans des conditions très difficiles", estime Dylan Jack, journaliste pour le magazine SA Rugby. Selon lui, une finale de rêve se profile entre ces deux équipes. "Les supporters des Springboks n’aiment rien de plus qu’une victoire contre les rivaux de toujours et cela fait près de trente ans que ces deux équipes ne se sont pas affrontées en finale de Coupe du monde", rappelle-t-il.  Il estime que l’une des forces de cette équipe sud-africaine est de pouvoir compter sur une colonne vertébrale inchangée depuis le titre mondial de 2019 contre l’Angleterre au Japon. Dix Springboks s’apprêtent en effet à débuter une nouvelle finale de Coupe du monde quatre ans après celle de Yokohama. Une expérience précieuse en vue de cette rencontre qui s’annonce très serrée. Les All Blacks, sevrés de titre depuis huit ans, veulent, eux, retrouver leur éclat dans la nuit dyonisienne. Et veulent offrir un triplé historique à leur vieux guerrier Sam Whitelock, déjà vainqueur des éditions de 2011 et 2015, qui pourrait devenir le premier joueur de rugby à posséder un tel palmarès.

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