Attaque nucléaire : ces propos d'Olivier Véran sur les pastilles d'iode censés rassurer, et pourtant...
Alors que menace nucléaire plane, Olivier Véran s'est voulu rassurant. Le ministre de la Santé a assuré que la France disposait de quantité suffisante de pastilles d'iode. Pourtant, le discours était différent il y a quelques semaines...
Olivier Véran se veut rassurant. Depuis le début de la guerre en Ukraine, une nouvelle menace plane sur l'Europe : celle d'un conflit nucléaire. En prévision, de nombreux Européens se sont jetés sur les pastilles d'iode, qui protègent notamment des cancers de la thyroïde en cas d'attaque. "Je peux vous dire les yeux dans les yeux que nous avons assez d'iode pour couvrir tous les besoins de la population si c'était nécessaire", affirmait Olivier Véran dans une interview accordée au Parisien ce dimanche 20 mars. Des propos rassurants... Pourtant, le ministre de la Santé ne tenait pas le même discours il y a quelques mois, comme le rappelle BFMTV. Interpellé par le député François-Michel Lambert, il expliquait en décembre que la France disposait de 95,7 millions de comprimés d'iode, alors qu'il en faudrait 130 millions pour assurer la protection des populations.
"Conformément au plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur, les stocks stratégiques de l'Etat visent à permettre une distribution de comprimés d'iode stable en tout point du territoire en situation d'urgence (...), soit 60 millions de personnes", répondait le ministère de la Santé au député. Sauf qu'"à la date du 29 juin 2020", ce stock "s'établissait à environ 95,7 millions de comprimés". D'autant que si les comprimés d'iode réduisent le risque de développer un cancer, ils doivent respecter plusieurs règles. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire explique qu'il faut avaler cette pastille "au plus tôt une heure avant l'exposition à la radioactivité, et au plus tard dans les 6 à 12 heures qui suivent". Il ne sert donc à rien de se précipiter en pharmacie pour en absorber dès aujourd'hui.
Les pharmacie "assaillies de demandes"
Selon l'IRSN, l'État dispose de réserves suffisantes pour couvrir l'ensemble de la population, et que dans le cas d'un risque nucléaire, "tous les moyens (télévision, radio, véhicules avec haut-parleur...) seront utilisés pour donner la consigne de prise d'iode, sous la responsabilité du préfet". Mais alors que la guerre en Ukraine dure depuis près d'un mois, les Français ont peur. "On est assaillis de demandes", expliquait Véronique Nouri, présidente du syndicat des pharmacies du Rhône à BFMTV. Elle poursuivait : "L'Etat a verrouillé les commandes que nous pouvions faire via les grossistes, c'est à l'Etat de gérer ça. Il ne faut pas venir en pharmacie, nous n'en avons pas". A noter que prendre des pastilles d'iode en automédication peut avoir des effets secondaires, notamment cardiaques, en fonction des profils.
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