Amazon : vent de révolte chez les salariés aux États-Unis
C'est peut-être une petite révolution chez le géant du commerce en ligne Amazon. Aux États-Unis, les 5 600 employés d'un immense entrepôt situé dans l'Alabama s'apprêtent à créer un syndicat. Ce serait une première puisqu'Amazon ne les tolère pas sur le territoire américain. En Italie, plus de 9 000 salariés ont fait une grève de 24 heures, soit 75% des salariés, selon les syndicats. Ils sont encore plus nombreux à travers le pays à se dire épuisés et indignés. "Amazon fait des milliards de profit dans le monde, et en même temps refuse de redistribuer une partie de ses bénéfices à ses employés", pointe Marino Masucci, secrétaire général du syndicat italien CISL, branche transport.
Des campagnes contre le syndicat lancées par Amazon
"Normalement on fait 80, jusqu'à 100 livraisons par jour. Mais en ce moment, certains collègues ont dû enchaîner jusqu'à 300 livraisons en une seule journée", raconte un livreur. La vague de contestation n'épargne donc pas l'autre côté de l'Atlantique. Dans l'entrepôt de l'Alabama, les salariés vont ainsi profiter d'une loi locale pour se prononcer, le 29 mars, sur la création d'un syndicat. Là encore, ce sont les conditions de travail qui sont dénoncées. "Nous sommes traités comme des prisonniers qui sont juste là pour exécuter un travail", dénonce Jennifer Bates, employée Amazon à Bessmer (Alabama, États-Unis). L'entreprise, de son côté, déploie des campagnes pour voter "non" à la création du syndicat.
Parmi nos sources
- Chiffres participation aux grèves italiennes fournis par les syndicats à notre équipe du bureau de Rome : La participation a atteint « 75% en moyenne, avec des pointes à 90% dans certaines zones », ont assuré les syndicats Cgil, Cisl et Uil, à l’origine de ce mouvement social.- Éléments de reportage et interview en Alabama recueillis par notre chaîne partenaire CBS (en contrat avec france tv)- Vidéo interne Amazon : nous avons vérifié l’origine de cette vidéo. Elle a bien été diffusée en 2018 par un collectif de travailleurs « Whole worker », collectifs Amazon et Whole Foods (même compagnie) mais qui n’est donc pas un syndicat (puisque l’entreprise n’en a pas encore)