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États-Unis : les syndicats s'organisent chez Amazon

Sous une grande tente installée sur le parking du bâtiment, dans la zone industrielle venteuse de Staten Island à New York, les 1 800 salariés du site d'Amazon sont appelés à voter cette semaine. Ils ont jusqu'à vendredi 29 avril pour dire s'ils acceptent ou non de rejoindre le Amazon Labor Union. Un syndicat qui a créé la surprise en devenant en mars 2022, le premier syndicat du géant de la vente en ligne aux États-Unis. C'était juste de l'autre côté de la rue, dans un autre entrepôt Amazon, où les salariés ont voté oui à 55%.   L'entreprise a déposé un recours contre le résultat du vote du premier entrepôt. Elle estime que des militants syndicalistes ont "menacé" et "intimidé" des employés pour les "forcer à voter oui". Des accusations que le syndicat formule également à l'encontre d'Amazon, qu'il accuse d'avoir fait pression sur les salariés pour qu'ils votent non. Les multinationales sont souvent hostiles à la création de syndicats (depuis sa création, en 1994, Amazon a toujours réussi à repousser les velléités syndicales de ses salariés) et la loi américaine reste largement favorable aux employeurs. Après Amazon, Starbucks et Apple Au-delà d'Amazon, d'autres salariés d'autres entreprises cherchent aussi à se syndiquer. Starbucksa franchi le pas : en décembre, un syndicat a été créé dans un café de Buffalo, dans le nord du pays. Depuis, plus de 160 établissements de la chaîne ont déposé des dossiers pour organiser un vote. Apple pourrait aussi suivre le mouvement. L'étincelle est venue d'employés d'un magasin d'Atlanta qui ont déposé un dossier auprès de l'agence chargée du droit du travail. Si au moins 30% des salariés du magasin soutiennent la procédure, alors un vote sera organisé, comme chez Amazon. Et si le "oui" l'emporte, là encore ce sera une première au sein de la marque à la pomme. Les salariés demandent à être payés au moins 30 dollars de l'heure et plus de congés payés. Si les salariés réagissent précisément maintenant, c'est que la pandémie de Covid-19 est passée par là : période d'énormes profits pour Amazon et son fondateur Jeff Bezos. Mais les employés n'en n'ont pas vu la couleur et sont aujourd'hui à la peine face à l'inflation alors que leurs salaires n'ont pas augmenté. En mars, deux figures de l'aile gauche du parti démocrate, Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, sont venues soutenir le mouvement des salariés new-yorkais. "Cette bataille ne concerne pas seulement Amazon à Staten Island", a assené l'ancien candidat à la présidentielle Bernie Sanders. "Les travailleurs en ont plus qu'assez de descendre toujours un peu plus bas pendant que des milliardaires comme Jeff Bezos s'enrichissent". "Vous êtes devenus une inspiration pour des millions de travailleurs à travers le pays". La création de syndicats est néanmoins largement soutenue par le président américain. Joe Biden a nommé un ancien syndicaliste au poste de ministre du Travail. Les salariés d'Amazon connaîtront lundi le résultat du vote. Mais le mouvement fait tâche d'huile. Le leader de l'Amazon Labor Union assure avoir déjà été contacté par des représentants de plusieurs dizaines de sites ailleurs aux États-Unis.

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