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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Sœur Gabrielle, cette bonne sœur qui n'a jamais regagné sa chambre

Germaine Robberechts, dite Sœur Gabrielle ou Sœur Gaby, s'est volatilisée le 3 mars 1982 du couvent des Saints-Vincent et Paul, à Termonde (Belgique). Retour sur l'un des cold cases les plus mystérieux d'outre-Quiévrain. C'est en Flandre-Orientale, dans la ville de Termonde, que l'affaire prend racine. Début mars 1982, le couvent des Saints-Vincent et Paul signale la disparition de Germaine Robberechts, dite Sœur Gabrielle, qui n'est pas revenue dans sa chambre après un entretien avec le chanoine Gaston Mornie, dans la soirée du 3 mars 1982. Peu inquiets, les enquêteurs privilégient la thèse du départ volontaire. Mais la famille de Sœur Gaby n'y croit pas. D'après eux, la religieuse ne se serait jamais exilée sans donner de nouvelles à sa mère, Magdalena Heermereyck, âgée de 96 ans. De plus, Sœur Gabrielle gardait dans sa chambre une importante somme d'argent destinée à financer un voyage d'études à Rome. Or, l'argent n'a jamais quitté sa chambre... Au fil de l'enquête, les gendarmes font une découverte susceptible de remettre en cause leur première théorie. Avant de disparaître, Sœur Gaby avait été appelée "au rapport" par le chanoine Gaston Mornie, pour qui elle travaillait ponctuellement en tant que chauffeur privé. Selon plusieurs témoins, le ton serait monté entre le chanoine et la religieuse. En cause, des lettres anonymes dont Mornie soupçonnait Germaine d'être l'autrice. Par ailleurs, la mère supérieure, Kathelijne De Brauwer, affirme avoir discuté plusieurs fois avec Gabrielle par téléphone, en décembre 1981 et janvier 1982. La religieuse avait alors évoqué des irrégularités financières dans l'Église en lien avec Mornie. Le chanoine menait, selon elle, une vie privée discutable incompatible avec les préceptes de l'Église. Selon De Brauwer, Sœur Gaby était inquiète. Forts de ces informations, les enquêteurs interrogent le directeur du couvent. Mais Gaston Mornie nie, et aucune preuve tangible ne permet de lui attribuer le meurtre de Sœur Gabrielle. Quarante ans de mystère Dans les années 1990, l'affaire prend un nouveau tournant. Des rumeurs laissent entendre que le corps de Sœur Gabrielle serait enterré sous le sol du couvent. Le parquet de Termone ordonne des fouilles au marteau-compresseur dans les murs et le sol de la chaufferie... en vain. Le corps de Sœur Gabrielle est introuvable. Par ailleurs la police judiciaire d'Alost se saisit du journal intime de Sœur Gaby. Rédigé en sténographie, celui-ci redonne aux enquêteurs l'espoir de percer le mystère de sa disparition. Mais là encore, la piste n'aboutit pas. Quarante ans après, le mystère reste entier. En raison du peu de preuves l'incriminant, Gaston Mornie n'a jamais été inculpé et est décédé en 2011 dans un hôpital psychiatrique de Zelzate. Il avait 77 ans. Le 20 octobre 2021, des fouilles ont été organisées lors de la démolition partielle du couvent des Saints-Vincent et Paul pour y construire une nouvelle salle de sport. Aucun élément en lien avec la disparition de Sœur Gabrielle n'a été découvert. Loading widget Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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