AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Sabine Dumont, cette petite fille que l'on a perdu de vue sous la pluie
Sabine Dumont, 9 ans, a disparu le 27 juin 1987 en allant s'acheter de la peinture. Trente-cinq ans après, Closer revient sur cette mystérieuse affaire.
C'est le 27 juin 1987, sous le ciel orageux de la petite commune de Bièvres, que l'affaire prend racine. Sabine Dumont, 9 ans, vient d'apprendre que sa sœur aînée, Fabienne, 22 ans, a donné naissance à sa nièce. Pour faire plaisir à sa sœur, la fillette passionnée de peinture se met en tête de reproduire le tableau Danse à la ville, d'Auguste Renoir. Mais alors qu'elle sort tout son matériel, Fabienne s'aperçoit qu'elle n'a plus de peinture blanche. À 16h45, avec la permission de sa mère, Geneviève Dumont, Sabine quitte son domicile. Elle n'y reviendra plus jamais.
Aux alentours de 18 heures, Geneviève Dumont s'étonne de ne pas voir sa fille rentrer. Avec l'une des sœurs de Sabine, elle suit le chemin emprunté par la petite fille et interroge les passants. De cette manière, elle remonte la chronologie des évènements. Peu après le départ de Sabine, l'orage a éclaté sur la commune de Bièvres. La fillette a alors croisé une voisine, Marie-Rose Branget, qui lui a proposé de la conduire à la librairie en voiture. Sa mère lui ayant dit de ne jamais monter dans le véhicule de quelqu'un, même d'une connaissance, Sabine a refusé. Elle s'est alors rendue à la librairie et l'a quittée vers 17h10 après avoir acheté sa gouache. Vers 17h30, Liliane Flotté, une autre voisine, a à son tour aperçu la fillette à seulement trois numéros de chez elle. C'est alors que se perd la trace de Sabine...
Un tueur en série en région parisienne ?
À son retour du travail, le père de Sabine, Christian Dumont, se rend au commissariat de Palaiseau et signale la disparition de sa fille. Rapidement, la police municipale de Bièvres, la gendarmerie du secteur et des brigades anti-criminalité sont mobilisées. Une équipe cynophile tente également de retrouver la trace de la fillette, mais l'orage gronde et les recherches s'aboutissent pas. À la tombée de la nuit, Sabine est toujours introuvable. Le lendemain, de nouvelles fouilles sont ordonnées et l'affaire prend un tournant tragique. Vers 16h, près de 24 heures après sa disparition, la petite Sabine est retrouvée sans vie dans un fossé en bordure de la route de Favreuse. Nue, le visage partiellement brûlé, la fillette porte les stigmates de la cordelette qui a servi à l'étrangler. L'autopsie révèle, par ailleurs, qu'elle a subi des sévices sexuels. Le sang de son agresseur est retrouvé sous ses ongles, mais les moyens de l'époque ne permettent que d'identifier son groupe sanguin : A+.
Dans un premier temps, un lien est établi avec trois autres affaires de disparition. Virginie Delmas, 10 ans, Hemma Davy-Greedharry, 10 ans et Perrine Vigneron, 7 ans, ont toutes été enlevées en région parisienne entre les mois de mai et juin 1987. Le mode opératoire de ces affaires est similaire, ce qui pousse les enquêteurs à étudier la piste d'un tueur en série. Mais sans moyen d'identifier l'ADN et en l'absence de témoignage, l'enquête piétine et tombe dans l'oubli.
35 ans de mystère
Ce n'est que 3 ans plus tard qu'un premier suspect est identifié : Gérard Lebourg, déjà accusé du viol et de l'assassinat de la petite Delphine Boulay, fait l'objet d'une enquête. Il est toutefois rapidement innocenté, ne s'étant pas trouvé en région parisienne au moment de l'enlèvement de Sabine. Un certain Robert Black est également soupçonné en 1995, mais lui aussi dispose d'un alibi. En 1999, la police scientifique parvient à isoler un fragment d'ADN prélevé sur le t-shirt de Sabine. Malheureusement, celui-ci ne correspond à aucun des profils répertoriés au FNAEG. Une fois encore, le meurtrier de Sabine échappe à la justice...
Mais les enquêteurs n'ont pas encore dit leur dernier mot. En 2016, ceux-ci ont annoncé l'ordonnance d'une recherche d'ADN en parentèle. Grâce aux progrès de la science, les parents de la petite Sabine espèrent mettre un jour un visage sur le bourreau de leur fille. "Notre combat, c'est celui de Sabine qui a droit à ce que la justice soit faite. Pour nous, pour notre famille, on espère toujours que toute la vérité soit faite dans cette affaire. Pour que la personne responsable de ces actes réponde devant la justice. Nous gardons toujours espoir compte tenu de tout le travail effectué par les enquêteurs au cours des années", déclaraient-ils, en 2016, dans les colonnes du Parisien.
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