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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Jean-Luc Blanche, le "routard du viol" amoureux

Inoubliable pour les victimes et leurs proches, l'affaire Jean-Luc Blanche ne fait plus la Une mais a défrayé la chronique au milieu des années 2000. Closer revient sur cette affaire hors norme. Il était surnommé "le routard du viol". En septembre 1992, Jean-Luc Blanche est condamné par la cour d'assises de Caen et la cour d'assises d'Évry à vingt ans de réclusion criminelle. Il est déclaré coupable de trois viols en 1990, d'abord sur son ex-femme, puis sur deux autres jeunes habitantes de la rue des jardins, à Caen. Jean-Luc Blanche ne purge que la moitié de sa peine. Le 25 septembre 2002, en dépit des mises en garde des experts psychiatriques, qui le désignent comme un "pervers narcissique susceptible de récidiver", Jean-Luc Blanche est libéré. Ainsi commence le sinistre périple du "routard du viol". Caen, le 26 août 2003. Aux alentours de quatre heures du matin, Céline, une étudiante de 19 ans, est réveillée par un homme qui lui ligote les mains dans le dos. Sous la contrainte, elle le suit dans sa Volkswagen Polo noire, qu'il conduit sur un petit chemin de terre, non loin de Pont-l'évêque. Dans la pénombre, l'homme lui explique qu'il doit la livrer à un réseau de trafiquants russes pour qu'elle soit prostituée en Europe de l'Est. Il propose de la libérer, si et seulement si elle accepte d'avoir des relations sexuelles avec lui. Il la viole à deux reprises et tente de discuter avec elle, visiblement avide de contact social. Elle s'échappe et porte plainte. Mais l'homme ne s'arrête pas là. Le 1er septembre 2003, il réapparaît à Orsay dans l'Essonne, au domicile de Martine, 38 ans, puis chez Solange, une négociatrice immobilière de 36 ans, dans la nuit du 4 septembre 2003. À chaque fois, l'inconnu a recours au même mode opératoire : il surprend sa victime en pleine nuit, la ligote, l'attire dans son véhicule et la viole dans un endroit isolé. Chaque fois, il cherche à lancer la conversation. Avec Solange, il fait même preuve de tendresse. Au matin du 5 septembre, après une nuit sinistre, la jeune femme originaire de Saône-et-Loire se voit proposer une douche et un petit déjeuner. Le "routard du viol" au cœur de la polémique Ce n'est que le 7 septembre 2003, grâce aux témoignages de ses nombreuses victimes, que la police de Reims finit arrêter le "routard du viol". À l'épouvante générale, les forces de police constatent que le violeur n'est autre que Jean-Luc Blanche, un criminel sexuel libéré contre avis médical moins d'un an plus tôt. Ils font également le lien avec plusieurs autres affaires. D'abord, la police constate que Blanche avait fait l'objet d'une plainte le 12 juillet 2003 par son ex-compagne Rachida, qui l'accusait d'attouchements sexuels sur sa fille de 9 ans, Nadia. Les enquêteurs font également le lien avec le viol de deux adolescentes, Aurore, 12 ans, celui d'une jeune fille âgée de 17 ans, survenu le 21 juin 2003, et celui de Charlotte, une jeune femme attaquée sur une aire de repos de la RN13, le 27 juillet. En France, une polémique éclate. Comment un récidiviste aussi dangereux a-t-il pu être ainsi relâché dans la nature ? Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et Dominique Perben, Garde des Sceaux, crient au scandale. À l'image du tueur en série Guy George, qui a inspiré la création du Fichier national automatisé des empreintes génétiques, l'affaire Jean-Luc Blanche contribue à la création du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Le 23 juin 2006, Jean-Luc Blanche comparait devant le tribunal de Charleville-Mézières dans les Ardennes. Durant l'audience, il nie avoir fait du mal à ses victimes et refusent de leur présenter ses excuses, affirmant qu'elles étaient consentantes. Il tente de se suicider par quatre fois durant le procès, mais est finalement condamné à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. Il est toujours incarcéré à ce jour. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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