VIDEO. Penelopegate : l'enquête du "Canard enchaîné" qui fait dérailler la campagne de François Fillon pour la présidentielle de 2017
Le procès en appel de François Fillon, de son épouse et de son ex-suppléant à l'Assemblée nationale Marc Joulaud se tient du 15 au 30 novembre à Paris. Retour sur les révélations du "Journal satirique qui paraît le mercredi" concernant l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 7 novembre 2021.
L’édition du Canard enchaîné du mercredi 25 janvier 2017 va faire dérailler la campagne de François Fillon pour l’élection présidentielle. L’hebdomadaire publie une enquête qui a débuté des semaines plus tôt mais que le vainqueur de la primaire de la droite et du centre n’a pas prise au sérieux. La veille, il partage une galette des rois avec son équipe. Et ce jour-là, la fève se révèle être… un chat noir ! "Après la galette coupée, quand je reprends mon téléphone dans ma poche, je vois 177 SMS de journalistes qui cherchent à nous joindre, et moi en particulier, sur la dépêche qui vient de tomber à l’AFP qui dit que Le Canard enchaîné épingle François Fillon et madame sur l’affaire Penelope qui va devenir le 'Penelopegate'", rappelle Thierry Solère, organisateur de la primaire, au magazine "13h15 le dimanche" (replay).
Son épouse aurait bénéficié d’un emploi fictif d’assistante parlementaire. Le candidat de la droite découvre l’ampleur de ces révélations sans savoir encore qu’elles vont couler sa campagne. "J’ai cru que c’était une blague. Ce mardi soir, un journaliste me demande si j’ai lu Le Canard enchaîné qui paraît le lendemain. Il me raconte et je lui dit : 'Vous vous moquez de moi, c’est pas possible'", raconte Gérard Frétellière, opposant de François Fillon à Sablé-sur-Sarthe. Georges Fenech, ancien député Les Républicains, rapporte : "Tous ceux de la droite tombent de l’armoire, d’abord parce que on sait que Le Canard enchaîné ne sort pas des affaires comme ça sans avoir vérifié. Donc, il y a forcément un fond de vérité…"
"A Sablé, tout le monde savait bien que madame Fillon n’a jamais travaillé pour son mari"
Louis-Marie Moreau, ancien rédacteur en chef du "Journal satirique paraissant le mercredi", explique : "On découvre que, très bizarrement, son épouse a des revenus. Et on s’est aperçu qu’elle avait des fonctions de collaboratrice de son mari comme attachée parlementaire pendant toute la période où il a été parlementaire, et qui est très longue…" Entre 1998 et 2007, Penelope Fillon a été rémunérée en tant que collaboratrice de son mari à l’Assemblée nationale, puis de son suppléant Marc Soulaud entre 2002 et 2007, alors que son époux est devenu ministre. Soit au total 500 000 euros de rémunération. L’hebdomadaire écrit ne pas avoir trouvé beaucoup de traces de cette activité. "Tout le monde est tombé de haut, à 100%, à Sablé, car tout le monde savait bien que madame Fillon n’a jamais travaillé pour son mari", affirme Gérard Frétellière.
Arnaud de Montlaur, un ami de François Fillon : "Moi, ça ne me surprend pas plus que ça. C’est d’ailleurs elle qui m’a fait indirectement rentrer dans cette campagne. C’est avec elle que j’ai préparé beaucoup de choses pendant des années, donc, moi, ça ne me choque pas en fait cette histoire." Autre soupçon, Penelope Fillon aurait bénéficié d’un deuxième emploi fictif à la Revue des deux mondes, détenue par Marc Ladreit de Lacharrière, l’ami milliardaire de François Fillon. Et c’est le deuxième volet des révélations explosives de l'hebdomadaire… Le 29 juin 2020, le tribunal correctionnel de Paris a condamné François Fillon à cinq ans de prison dont deux ans ferme, assortis de dix ans d’inéligibilité. Sa femme ainsi que son suppléant écopent de trois ans de prison avec sursis. Les condamnés doivent rembourser près d'un million d’euros à l'Assemblée nationale. Le procès en appel de François Fillon, de son épouse et de son ex-suppléant à l'Assemblée nationale Marc Joulaud se tient du 15 au 30 novembre 2021 à Paris.
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