Tokyo 2021 : plusieurs pays de l'UE proposent l'asile à l'athlète biélorusse Krystsina Tsimanouskaya
L'athlète biélorusse Krystsina Tsimanouskaya lors de la course féminine du 100 mètres aux JO de Tokyo, le 30 juillet 2021.
Plusieurs pays européens ont proposé d'accorder l'asile politique à Krystsina Tsimanouskaya, a déclaré lundi le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune. La sprinteuse biélorusse s'est dite, dimanche soir, "en sécurité" après avoir évité un départ forcé de Tokyo pour avoir émis des critiques sur des entraîneurs de sa délégation.
L'athlète biélorusse Krystsina Tsimanouskaya, qui a évité dimanche un départ forcé des JO de Tokyo, pourrait se voir proposer l'asile politique dans l'Union européenne "dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines", a déclaré lundi 2 août sur RFI (à partir de 7'08) le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
"Notre voisin biélorusse est une dictature à l'ancienne, dans tout ce qu'il y a de pire dans une dictature, le contrôle, la censure, la violence", affirme le secrétaire d'État, qui "se félicite" que le CIO et la police japonaise ont mis "en sécurité", dimanche soir, la sprinteuse biélorusse.
"Un certain nombre de pays européens, nous le regardons avec nos partenaires, ont proposé – si on peut l'offrir dans les prochaines semaines ou les prochains jours – l'asile politique. Ce serait l'honneur de l'Europe de le faire", ajoute Clément Beaune.
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Parmi les pays européens qui se sont portés candidats figure la Slovénie : son Premier ministre, Janez Janša, a déclaré dimanche soir dans un tweet que Krystsina Tsimanouskaya était "la bienvenue en Slovénie".
La République tchèque a également annoncé avoir offert l'asile à l'athlète. "Les autorités japonais viennent de nous confirmer que l'athlète Krystsina Tsimanouskaya avait reçu notre offre d'asile," a ainsi déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères Jakub Kulhanek sur Twitter.
"Si elle décide de l'accepter, nous ferons au mieux pour l'aider. Les Jeux olympiques n'ont rien à voir avec la politique, les méthodes du régime (du président bélarusse Alexandre) Loukachenko sont absolument honteuses", a-t-il ajouté.
Menace d'un retour forcé en Biélorussie pour avoir émis des critiques
Krystsina Tsimanouskaya devait concourir, lundi à Tokyo, lors des séries du 200 mètres femme. À la veille de la compétition, dimanche, la sprinteuse a manqué d'être rapatriée de force en Biélorussie après avoir critiqué ses entraîneurs sur Instagram pendant les Jeux olympiques.
La sportive, qui avait participé vendredi aux séries du 100 mètres femme, aurait reçu l'ordre de faire ses affaires. Elle aurait ensuite été emmenée vers l'aéroport par deux membres de sa délégation.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, la sportive en a appelé au Comité international olympique (CIO). "J'ai reçu des pressions et ils essayent de me sortir du pays sans mon consentement. Je demande au CIO d'intervenir", a-t-elle dit sur ces images.
L'athlète biélorusse se trouve désormais sous la protection de la police japonaise et a assuré, dimanche soir, être "en sécurité" dans un poste de police de l'aéroport de Tokyo. "Je suis en sécurité et on est en train de décider où je vais passer cette nuit", a déclaré l'athlète dans un communiqué publié dimanche sur Telegram par la Fondation biélorusse de solidarité sportive.
Dans un tweet publié en fin de journée, le CIO a quant à lui annoncé "examiner la situation" et avoir demandé des "éclaircissements" au comité national olympique biélorusse.
"Le CIO et Tokyo-2020 ont parlé directement à Krystsina Tsymanouskaya ce (dimanche) soir. Elle est avec les autorités à l'aéroport d'Haneda et accompagnée par un membre de l'équipe de Tokyo-2020. Elle nous a dit qu'elle se sentait en sécurité", a confirmé sur Twitter le CIO, que l'athlète avait exhortée à intervenir dans une vidéo sur Instagram.
Avec Reuters et AFP