T53, T11, F44… Comment les classifications permettent d'assurer l’équité entre les para athlètes
TOUT COMPRENDRE
Pour assurer l'équité des compétitions de para sport, les athlètes sont répartis au sein de différentes catégories ou "classes", permettant à chacun de se mesurer à des adversaires aux capacités comparables. F37, T11, F44… Suivez le guide pour tout comprendre à ce qui se cache derrière ces acronymes.
L'équipe de France lors de la cérémonie d'ouverture des championnats du monde de para athlétisme à Paris, le 8 juillet 2023.
Le para sprinteur français, Trésor Makunda, évolue en T11. Dimitri Jozwicki, également un sprinteur, est classifié comme T38. Pierre Fairbank, lui aussi spécialiste entre autres du 100 m, fait partie du T53. Les trois hommes, passionnés de la même discipline, ne courront pas les uns contre les autres lors des mondiaux de para athlétisme qui se déroulent du samedi 8 juillet au lundi 17 juillet au stade Charlety de Paris.
Pourquoi ? Car pour assurer l'équité dans les compétitions de para sport, les athlètes sont répartis en fonction de leurs handicaps afin d'affronter des adversaires ayant des capacités comparables. Ainsi, un athlète déficient visuel ne disputera pas une course contre un adversaire en fauteuil roulant.
Pour comparer avec les valides, c'est l'équivalent des catégories de poids dans les sports de combat tels que le judo ou la boxe.
Premier élément des abréviations, la lettre qui en para athlétisme peut être "F" ou "T" : cela correspond simplement au type de sports de l'athlète : "F" est le diminutif de "Field" (Terrain en anglais) et désigne les sports de lancers. Par opposition, on retrouve les sports "T" ou "Tracks", c’est-à-dire de piste.
Le chiffre de la dizaine dans la classification correspond à la famille de handicap. Voici les différentes catégories existantes en para athlétisme :
Le deuxième chiffre correspond au degré du handicap. Il est évalué de 1 à 8, 1 représentant le degré le plus élevé de handicap, jusqu'à 8, degré le plus faible.
Comment sont évalués les degrés de handicap ? En amont des compétitions, un temps de classification est organisé. Les para athlètes doivent alors remplir un formulaire et étayer de preuves médicales leur diagnostic pour constituer leur dossier. Les documents sont ensuite évalués par un panel, un duo composé d'un médecin et d'un connaisseur du para athlétisme certifié "classificateur international".
Si on reprend les trois exemples donnés en introduction, on comprend désormais mieux les catégories de Trésor Makunda, Dimitri Jozwicki et Pierre Fairbank :
Trésor Makunda T11 : c'est donc un athlète de piste (T) présentant une déficience visuelle (1). Complètement non-voyant, il a été classifié parmi les athlètes présentant le plus haut handicap.
Dimitri Jozwicki T38 : le Français est un athlète de piste (T) atteint d'une paralysie cérébrale (3) qui est cependant considérée comme légère (1).
Pierre Fairbank T53 : tout comme ses deux compatriotes, Pierre Fairbank est un athlète de piste (T) mais il est lui en fauteuil roulant (5). Pour ces mondiaux, on a jugé son handicap comme relevant du 3e degré de sévérité sur 4.